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Ottawa est rendu en demi-finale. Ils travaillent longtemps, pour des Sénateurs.

Opinion : Dépression chez les adolescents

Parlons aussi des bienfaits de la série Treize raisons

Depuis quelque temps, on s’alarme du grand risque de dépression chez l’adolescent.

En effet, on se préoccupe plus précisément de l’incidence négative que la très populaire série Treize raisons (13 Reasons Why) a sur nos ados. Pourquoi, dans les médias, ne s’attarde-t-on pas plutôt au revers de la médaille, c’est-à-dire les nombreux bénéfices que ce phénomène populaire peut apporter à nos jeunes ?

Tout d’abord, cher lecteur qui êtes devant votre écran, je désire être claire avec vous : loin de moi l’idée de démolir la crédibilité des propos des grands spécialistes. Mon but est tout simple, mais essentiel : vous faire part de ma vision, celle d’une jeune femme qui correspond parfaitement au public cible de la série.

Je trouve qu’en révélant au grand jour des statistiques alarmantes concernant l’état des adolescents dépressifs qui se serait dégradé après le visionnement de la série, nous accordons trop d’importance à une minorité. 

Attention, je ne doute pas que l’état de certains adolescents dépressifs se dégrade, et je suis tout à fait pour l’encadrement que des instituts en santé mentale comme Douglas veulent instaurer auprès de leurs patients.

Là où je trouve qu’il y a débordement, c’est lorsqu’on recommande fortement aux parents de regarder Treize raisons avec leur jeune.

Ce ne sont pas systématiquement tous les adolescents qui deviendront dépressifs à la suite du visionnement.

En effet, je crois qu’il est pertinent d’accorder un minimum de confiance aux parents qui peuvent joindre les ressources à la fin du texte et ainsi qu’au jugement du jeune, même si les liens entre le suicide d’Hannah et ce qu’elle a vécu ne sont pas explicitées.

De plus, toujours dans les médias, on blâme beaucoup le fait que le suicide soit la seule porte de sortie à ce genre de problème – elle n’en est évidemment pas une – et que le travail des intervenants est insuffisant. Par contre, lorsque j’ai visionné la bande-annonce de la série sur la chaîne YouTube de Netflix Canada et États-Unis, il y avait un numéro d’aide justement pour les gens qui en sentent le besoin.

De l'aide des médias sociaux

Du côté des médias sociaux, une minorité a mentionné le fil Twitter officiel de la série en France qui est venu en aide à plusieurs personnes qui, en regardant la série, ont constaté qu’elles avaient besoin d’aide et sont allées chercher du soutien par ce moyen. Pour une fois que les réseaux sociaux amènent du positif, pourquoi ne pas le souligner davantage ?

Dans le même ordre d’idées, j’aimerais souligner le succès international d’un film québécois qui a été visionné jusqu’à l’ONU : 1 : 54 de l’acteur et réalisateur Yan England. Dans ce film, le personnage principal vit à la fois de l’intimidation en milieu scolaire et de la cyberintimidation et meurt en installant une bombe artisanale dans un endroit public. Tout comme dans la série Treize raisons, le travail des intervenants en milieu scolaire n’occupe pratiquement aucune place dans le film. Pourtant, si le film a été présenté à l’ONU, c’est qu’il a un accueil positif auprès du public, non ?

Je suis convaincue que la série Treize raisons n’est pas aussi nocive que certains adultes le pensent. Elle peut, au contraire, en aider plusieurs et leur permettre de déceler des signaux d’alarme pour faire appel aux ressources nécessaires : 

Tel-jeunes : 1-800-263-2266

Ligne Parents (soutien 24\7 pour les parents) : 1-800-361-5085

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