Colombie

« Nous avons atteint le niveau le plus élevé d’éradication manuelle de coca jamais enregistré : 130 000 hectares. »

— Le président colombien Iván Duque, qui a assuré mercredi avoir battu pour la deuxième année de suite un record d’éradication de plants de coca, matière première de la cocaïne, dont ce pays reste le premier producteur mondial. Ce chiffre, équivalant à la superficie d’une ville comme Los Angeles, aux États-Unis, dépasse le record de 94 000 hectares annoncé en 2019. (AFP)

COVID-19

Le vaccin d’AstraZeneca approuvé au Royaume-Uni et en Argentine

Le Royaume-Uni est devenu mercredi le premier pays à autoriser le vaccin d’AstraZeneca, suivi de peu par l’Argentine, mais les Américains attendront avril malgré la flambée de la COVID-19, qui poursuit ses ravages un an après son premier signalement. L’autorisation donnée mercredi par l’agence britannique du médicament (MHRA) au vaccin mis au point par le groupe britannique AstraZeneca avec l’Université d’Oxford donne un coup de fouet à la campagne de vaccination lancée début décembre au Royaume-Uni. Ce vaccin était très attendu pour des raisons pratiques : bien moins cher que celui déjà distribué dans le pays, il peut être conservé à la température d’un réfrigérateur, entre 2 et 8 °C, ce qui facilite une vaccination à grande échelle. Le vaccin sera utilisé dès le 4 janvier au Royaume-Uni, qui en a commandé 100 millions de doses. L’Argentine lui a emboîté le pas quelques heures plus tard, accordant une autorisation d’urgence pour un an à ce vaccin. Par ailleurs, la Chine a annoncé jeudi (heure locale) avoir approuvé « sous conditions » la mise sur le marché d’un premier vaccin contre le nouveau coronavirus, précisant que près de 5 millions de personnes à risque se sont déjà vues administrer différents produits. Ce premier vaccin, produit par Sinopharm avec l’Institut des produits biologiques de Pékin, est efficace à plus de 79 %, avait annoncé mercredi le groupe pharmaceutique.

— Agence France-Presse

États-Unis

Un républicain fera obstacle à la certification de la victoire de Biden

Un sénateur républicain du Missouri a annoncé mercredi qu’il ferait objection à la certification par le Congrès américain du résultat de l’élection présidentielle la semaine prochaine, ce qui pourrait légèrement retarder, mais pas empêcher, la confirmation de la victoire du démocrate Joe Biden. Plusieurs élus républicains de la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, ont déjà annoncé qu’ils comptaient faire objection à la certification de la victoire de Biden, encore contestée par Donald Trump. Mais le sénateur Josh Hawley est le premier à le dire à la Chambre haute, à majorité républicaine. Aux États-Unis, le locataire de la Maison-Blanche est choisi au suffrage universel indirect, et le collège électoral a entériné le 14 décembre la victoire de Joe Biden. Le démocrate a remporté 306 grands électeurs contre 232 à Donald Trump. La Chambre des représentants et le Sénat doivent se réunir le 6 janvier pour certifier ces résultats, une procédure qui relève d’ordinaire d’une simple formalité. Le vice-président Mike Pence présidera la séance. « Pour le moins, le Congrès devrait enquêter sur les accusations de fraude électorale et adopter des mesures pour garantir l’intégrité de nos élections », a écrit Josh Hawley dans un communiqué.

— Agence France-Presse

COVID-19

L’Allemagne affrontera encore « des temps difficiles » en 2021

La crise « historique » du coronavirus est appelée à se prolonger en 2021, même si le vaccin apporte de l’« espoir », a prévenu jeudi (heure locale) la chancelière allemande, Angela Merkel, dans ses vœux du Nouvel An. « Ces jours et ces semaines […] sont des temps difficiles pour notre pays. Et cela va durer encore un bon moment », a déclaré la chancelière dans son allocution. Longtemps considérée comme une « bonne élève » européenne de la gestion de la pandémie, l’Allemagne a été frappée de plein fouet par la deuxième vague du coronavirus et a dû décréter un nouveau confinement partiel au moins jusqu’au 10 janvier. La chancelière a aussi fustigé le mouvement des corona-sceptiques dans le pays, qui se sont illustrés par plusieurs grandes manifestations en partie accompagnées de violence. « Je ne peux qu’imaginer l’amertume ressentie par ceux qui portent le deuil d’un être cher à cause du coronavirus, ou ceux qui continuent à souffrir de séquelles, quand l’existence du virus est contestée ou niée par certains », a-t-elle dit. Au total, 32 107 personnes ont succombé au virus en Allemagne depuis le début de la pandémie, selon les plus récents chiffres de l’institut de veille sanitaire Robert Koch.

— Agence France-Presse

argentine LÉGALISATION DE L’AVORTEMENT

« J’aurai le droit de décider de ma vie et de mon corps »

Poing levé et foulard vert en bandoulière, des milliers d’Argentines ont passé la nuit devant le parlement à Buenos Aires, retenant leur souffle avant de laisser éclater leur joie mercredi à l’annonce d’un vote historique pour la légalisation de l’avortement.

« C’est un tel stress que je le sens dans mon ventre. Vous vous rendez compte que si le texte est approuvé, moi, en tant que personne, en tant que femme, j’aurai le droit de décider de ma vie et de mon corps », s’enflamme Cinthya Velas, une institutrice de 29 ans.

Présente avec sa sœur Claudia et son amie Flor, une transgenre de 35 ans, les trois Argentines se tiennent fort par la main, devant un écran géant où sont retransmis les débats des sénateurs.

Pendant plus de 12 heures, les parlementaires argentins ont présenté leurs arguments en faveur ou contre la légalisation de l’avortement jusqu’à la 14e semaine de grossesse dans ce pays qui n’autorisait jusque-là l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.

Le suspense est monté encore d’un cran lorsque des membres de la majorité du président de centre gauche Alberto Fernandez, qui a présenté le projet de loi, ont annoncé qu’ils voteraient contre le texte, tandis que des sénateurs catholiques ont affirmé soutenir le projet, malgré leur croyance religieuse.

Une lutte historique

« Ce n’est pas un sacrifice de passer la nuit ici dans les rues, pour être là, pour faire pression […] dans cette lutte historique. C’est un privilège, une fête ! », résume Angela Güemes, une sociologue de 30 ans.

Peu après 4 h du matin, la présidente du Sénat, Cristina Kirchner, annonce l’adoption de la loi, avec 38 votes pour, 29 contre et une abstention, une marge plus importante que prévu.

Une immense clameur de joie parcourt alors la marée verte des pro-avortement. « C’est la loi ! C’est la loi ! », crient à l’unisson des milliers de femmes euphoriques, entre sanglots et étreintes. Des milliers de foulards verts sont alors agités frénétiquement pour saluer la nouvelle loi qui fait de l’Argentine le plus grand pays d’Amérique latine à légaliser l’avortement.

« La bataille n’est pas terminée »

De l’autre côté du parlement, les anti-IVG, reconnaissables à leurs foulards et bannières bleu ciel, accusent le coup.

« Ce projet n’apporte pas de nouvelles libertés. Il n’apporte pas non plus de nouveaux droits. Ce qu’apporte cette loi, malheureusement, c’est la négation de l’accès à la vie », déplore l’organisation Frente Joven.

Heureuses de leur victoire, les militantes féministes se montrent toutefois prudentes. « La bataille n’est pas terminée. […] Le gouvernement doit maintenant garantir les cliniques et le personnel spécialisé », réclame Cecilia Pastor, une avocate de 35 ans, le visage couvert de paillettes vertes.

— Agence France-Presse

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