COMMANDITÉ
Refuge pour femmes Chez Doris

Des Fêtes sous le signe de l’espoir : le parcours de Franky

Une bad luck, comme on dit souvent. Il a suffi d’un coup du sort, d’une malchance pour que Franky perde son toit. Elle s’est brisé le bras, tout simplement. Cette blessure anodine lui a fait perdre son emploi comme concierge, puis son logement. « Du jour au lendemain, je n’avais plus d’endroit où vivre », dit-elle. Trois ans plus tard, la battante, pleine d’espoir, regarde vers l’avenir.

Lorsqu’elle s’est retrouvée à la rue, en plein mois de décembre, Franky n’avait aucun repère. « À 55 ans, ça ne m’était jamais arrivé de ne pas avoir de toit », avoue-t-elle. Affligée d’une blessure souffrante, incapable de dormir depuis plusieurs jours, la femme a vécu un moment de grande détresse. Dans le métro, un homme en situation d’itinérance lui est venu en aide, lui indiquant que, pas très loin, il y avait un refuge qui accueille les femmes.

Un espace sécuritaire pour se reconstruire

C’est Clara qui était au bout du fil quand Franky a contacté le refuge. « C’est la première intervenante à qui j’ai parlé », se rappelle celle qui allait devenir une habituée de l’endroit. Ce soir-là, les lits du refuge étaient pleins, mais Clara a quand même tendu une main ouverte à Franky. On a offert à la femme une chaise, un repas chaud, la possibilité de prendre une douche et, surtout, de l’écoute.

Les mois suivants, Franky s’est rétablie peu à peu, grâce aux services et à l’équipe de Chez Doris. Refuge de jour, refuge de nuit, programme de logement, éventail de services sociorécréatifs, ateliers juridique et financier, programmes consacrés à la santé physique et mentale : l’organisme offre aux femmes vulnérables un accompagnement qui va bien au-delà des besoins de base. Par le biais d’une approche globale qui touche toutes les sphères, ces services visent à fournir l’espace et les outils nécessaires pour se remettre sur pied et pour reprendre le pouvoir sur sa vie, dans la dignité.

« Chez Doris, c’est un espace sécuritaire pour cheminer vers la guérison. »

— Franky, bénéficiaire du refuge Chez Doris

Des femmes solidaires

Dans l’enceinte du refuge, Franky a trouvé des intervenantes et des professionnelles dévouées, mais aussi celles qu’elle appelle ses sœurs : des femmes qui sont dans le même bateau, qui s’encouragent et qui forment une sororité, même si leurs histoires de vie ont toutes leur propre trajectoire.

Aux ateliers d’art-thérapie, au bingo, au musée, au ballet, au camp d’été et à travers tous les autres moments de répit rendus possibles par le refuge, les clientes bâtissent une communauté soudée.

« Le lien qui nous permet de rester ensemble est celui que nous avons tissé Chez Doris »

— Franky, bénéficiaire du refuge Chez Doris

Remettre sa vie sur les rails

Après trois ans, grâce à un soutien financier qui réduit son loyer, Franky habite maintenant dans un logement du marché locatif, rendu ainsi plus abordable. Cependant, elle sait que l’équipe de Chez Doris n’est jamais très loin, que ce soit pour lui prêter une oreille attentive, pour la dépanner quand les fins de mois sont dures ou pour l’aider à se rebâtir. Des vêtements, de nouvelles lunettes, des soins dentaires, de l’aide pour faire ses impôts, de la physiothérapie, du soutien psychologique : voilà autant de choses qui redonnent confiance en soi.

Pour Franky, il est important de redonner. C’est pourquoi elle fait chaque semaine plusieurs heures de bénévolat dans un refuge de Montréal. « Les itinérants, c’est mon peuple, insiste-t-elle. Ils ont été là pour moi. »

« C’est important d’être généreux pendant les Fêtes, parce que l’hiver est long quand on n’a pas de logement. L’hiver est très long. »

— Franky, bénéficiaire du refuge Chez Doris

Un message d’espoir

Si l’organisme Chez Doris peut aider les femmes en situation de précarité et d’itinérance à se reconstruire, c’est grâce à la générosité de ses donateurs et donatrices. « La majorité de notre financement provient de dons privés, et non de subventions gouvernementales », souligne Marina Boulos-Winton, directrice générale. Alors que les besoins sont grandissants, que la violence explose dans la rue et que les équipes sont épuisées depuis la pandémie, la générosité du public est plus essentielle que jamais.

Malgré ce contexte éprouvant, les gens de cœur derrière l’organisme restent optimistes. « Il y a toujours de l’espoir ; chaque petit geste aura des retombées positives, croit la dirigeante. Même si, des fois, ça prend un peu plus de temps pour se concrétiser. »

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