deux débats pour Biden et Trump

Washington — Deux temps forts annoncés dans une campagne présidentielle tendue à l’extrême : Joe Biden et Donald Trump se sont mis d’accord pour débattre deux fois, le 27 juin et le 10 septembre.

Dans la matinée, le président américain a le premier défié son prédécesseur.

« Il dit qu’il veut à nouveau débattre contre moi. Dans ce cas, fais-moi plaisir, mon gars. Je le ferai même deux fois », a lancé le démocrate de 81 ans, candidat en novembre à un second mandat, dans un message vidéo.

Son adversaire républicain de 77 ans, qui réclamait depuis longtemps un duel télévisé, a immédiatement relevé le gant : « Dis-moi quand, je serai là. C’est parti pour la bagarre !!! »

« Un débat précoce offre à Trump une occasion rare de se montrer aux électeurs », commente Ken Miller, professeur de sciences politiques à l’Université du Nevada. Le républicain « n’a pas pu faire campagne en personne » comme il le voulait pour cause de procès à New York, et « il a beaucoup moins d’argent que Biden » pour diffuser des publicités télévisées.

L’expert estime que du côté du président démocrate, l’espoir est « de rappeler aux gens le caractère de Trump », son « principal handicap ». Selon Ken Miller, en quatre ans, les Américains ont pu « oublier les déclarations incohérentes et le style belliqueux » de l’ancien président.

CNN, ABC… et Fox ?

CNN organisera le débat du 27 juin, à Atlanta, en Géorgie, une date bien plus précoce qu’à l’habitude. La chaîne a précisé que l’échange aurait lieu sans public, une formule qui a la préférence de Joe Biden. La chaîne ABC accueillera celui du 10 septembre.

Donald Trump a ensuite assuré qu’il avait accepté un troisième débat, le 2 octobre sur Fox News, chaîne prisée des conservateurs.  

Joe Biden n’a pas directement répondu, mais sa campagne a laissé entendre qu’il n’y participerait pas.

Le président américain « a posé clairement ses conditions pour deux débats et Donald Trump a accepté ces conditions. Les petits jeux, ça suffit », a écrit la présidente de la campagne, Jen O’Malley Dillon, dans un communiqué. « Nous verrons Donald Trump le 27 juin à Atlanta… s’il se montre. »  

L’équipe de campagne du républicain réclame au total quatre rencontres : en juin, en juillet, en août et en septembre.

Donald Trump et Joe Biden sont en revanche d’accord pour rejeter le calendrier fixé par la commission qui est habituellement chargée d’organiser ces duels, et qui avait déjà fixé trois dates à partir de la fin septembre.  

Les débats présidentiels, à défaut d’en décider l’issue, sont des temps forts d’une campagne électorale américaine. Ils seront particulièrement suivis cette année, tant l’élection semble incertaine, et tant est forte l’hostilité entre les deux hommes.

Ces duels seront aussi un test de la vivacité et de l’endurance intellectuelles des candidats, les plus âgés à briguer la Maison-Blanche dans l’histoire du pays.  

« Libre le mercredi »

Les républicains ne cessent d’attaquer Joe Biden sur ses moments de confusion et ses gaffes, alors que les démocrates dénoncent les sorties parfois totalement absurdes de Donald Trump.

Dans son message vidéo, le démocrate a plaisanté : « Choisissons les dates, Donald. J’ai entendu dire que tu étais libre le mercredi », seul jour de relâche hebdomadaire dans le procès visant son prédécesseur.

Donald Trump, multi-inculpé au pénal, est tenu le reste de la semaine de comparaître à New York pour une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X.

Le procès devrait toutefois s’achever avant le 27 juin, qui est un jeudi.

CNN comme ABC ont expliqué que pour participer au débat, les candidats doivent atteindre au minimum 15 % des intentions de vote dans quatre sondages nationaux distincts.

Ce seuil, sauf énorme surprise, devrait exclure tout autre candidat que le président démocrate et son prédécesseur républicain.

En 2020, leur premier débat avait été parfaitement chaotique, avec Donald Trump qui coupait quasiment systématiquement la parole à son opposant excédé.

« Tu vas la fermer, mec ? », lui avait lancé Joe Biden.

Jugé pour corruption

Le sénateur Robert Menendez accusé d’avoir monnayé son pouvoir

Jugé à New York pour corruption, le sénateur démocrate Robert Menendez, vieux routier de la politique américaine qui risque 20 ans de prison, a été accusé mercredi d’avoir monnayé son pouvoir et son influence pour s’enrichir avec sa femme. Après trois jours de sélection, les 12 jurés vont assister durant cinq à sept semaines au procès pénal fédéral visant le désormais ex-président de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat. Poursuivi depuis septembre avec sa femme Nadine Menendez et trois complices présumés, il est accusé d’avoir accepté entre 2018 et 2022 des « centaines de milliers de dollars » de pots-de-vin, en liquide ou lingots d’or. Cela en échange de son influence pour soutenir Le Caire et « protéger et enrichir » trois hommes d’affaires de son État du New Jersey où vivent 9 millions d’habitants, dont une importante diaspora du Moyen-Orient.

— Agence France-Presse

Les décès par surdose en baisse aux États-Unis, une première depuis 2018

Le nombre de morts par surdose de drogue a baissé en 2023 aux États-Unis pour la première fois depuis 2018. Cette première baisse depuis cinq ans est une « nouvelle encourageante pour notre nation et montre que nous faisons des progrès », s’est félicitée Deb Houry, responsable médicale des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Quelque 107 000 décès par surdose ont été enregistrés dans le pays l’année dernière, contre plus de 111 000 en 2022, soit une baisse de 3 %, selon les chiffres provisoires annoncés par les autorités sanitaires américaines. Le principal responsable de la crise de surdoses frappant les États-Unis est actuellement le fentanyl, un opioïde de synthèse extrêmement puissant et addictif qui a commencé à inonder le marché des drogues il y a environ dix ans. Le nombre de décès liés au fentanyl est passé de plus de 76 000 en 2022 à un peu moins de 75 000 l’année dernière.

— Agence France-Presse

La cheffe du renseignement alerte sur les menaces envers la présidentielle

De plus en plus de puissances étrangères cherchent à influencer l’élection présidentielle de novembre aux États-Unis, a prévenu mercredi la cheffe du renseignement américain, assurant toutefois que le pays n’avait jamais été autant prêt à faire face aux tentatives d’ingérence. « Un nombre grandissant d’acteurs étrangers, dont des organismes nonétatiques, cherchent à influencer l’élection », a déclaré Avril Haines lors d’une audition au Sénat à ce sujet. Parmi ces puissances, les plus importantes sont « la Russie, la Chine et l’Iran », a-t-elle listé, précisant que la « Russie continue de constituer la menace étrangère la plus active » pour les élections américaines. Par ailleurs, ces acteurs étatiques font de plus en plus appel à des entreprises privées pour mener des campagnes d’influence, rendant encore plus difficile la recherche des commanditaires, a-t-elle déclaré.

— Agence France-Presse

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