Encore beaucoup de travail à faire
Le sexisme et le racisme sont encore présents dans le domaine du génie québécois en 2021. Kathy Baig, qui est fille d’un père immigrant d’origine pakistanaise, en témoigne. « Lorsque j’avais à faire des entrevues pour engager des directeurs qui allaient relever de moi, c’est arrivé à plusieurs reprises que les candidats soient incapables de me regarder dans les yeux. On parle ici d’entretiens de plus de 30 minutes. C’était troublant. On a dû même changer ma position pour favoriser les échanges. Malgré tout, plusieurs candidats glissaient leurs yeux vers la table et mes collègues masculins, mais pas moi. » Selon elle, plusieurs personnes sont victimes de discrimination à cause de leur sexe ou de leurs origines, mais la situation tend à s’améliorer.
Dans ce contexte, l’équipe de Génium360, qui offre différents services aux ingénieurs de la province, a décidé de mettre les ingénieurs de la diversité en lumière. « À travers notre blogue, on tente de mettre en valeur des histoires à succès de professionnels de la diversité », explique le directeur général, Marc-André Lépine. Lui aussi croit que les mentalités tendent à changer.
« Je travaille dans le domaine de la construction. Il y a de plus en plus de femmes qui occupent des postes de chargée de projets. Ça amène une autre dynamique, une approche qui est moins axée sur la confrontation. »
— Marc-André Lépine, DG de Génium360
À l’OIQ, l’approche appliquée depuis le printemps 2018 dans l’évaluation des demandes d’équivalence de diplôme et de formation pour les professionnels issus de l’immigration a entraîné une diminution moyenne de 66 % du délai pour obtenir une équivalence totale, passant de 18 à 8 mois en moyenne. Malgré tout, des ingénieurs nouvellement arrivés au pays font toujours face à des obstacles pour se trouver un emploi dans le secteur, malgré leurs compétences.
Le problème serait-il alors lié à un manque de contacts ou de détermination ? « Les personnes issues des différentes communautés culturelles sont généralement plus engagées dans les activités reliées au domaine du génie et dans les concours entrepreneuriaux, explique M. Lépine. On aurait tout à gagner d’avoir plus de gens de la diversité au sein d’entreprises, car ces personnes sont vraiment proactives et engagées. »