Drame à Amqui

Une messe spéciale célébrée en hommage aux victimes

Les habitants d’Amqui se sont rassemblés à l’église Saint-Benoît-Joseph-Labre d’Amqui, vendredi soir, pour une messe spéciale célébrée en hommage aux victimes du drame survenu au centre-ville de la petite communauté en début de semaine.

L’archevêque de Rimouski, Denis Grondin, a salué les familles « directement ou indirectement touchées par l’attentat », soulignant la tenue de ce « moment de prière important ».

« Le rassemblement est un peu le réflexe premier qui s’est manifesté, le désir de ne pas être isolé cette semaine. La solidarité nous évite de sombrer dans des ténèbres qu’on ressent sous différentes formes et qui parfois veulent prendre toute la place : les ténèbres du doute, de l’inquiétude, et la peur, même, de prendre une marche », a-t-il déclaré lors de l’évènement aussi diffusé en ligne.

Une communauté forte

La mairesse d’Amqui, Sylvie Blanchette, a salué la présence de plusieurs dignitaires à la cérémonie, qui témoigne de « l’appui des gouvernements du Canada, du Québec et de notre MRC ».

Elle a aussi souligné l’importance d’une communauté forte et a remercié tous ceux qui avaient porté assistance aux blessés lors de l’évènement.

« Nous sommes tous ici pour donner de l’espoir à celles et ceux qui en ont besoin. […] Nous continuerons de nous épanouir, de rire et de vivre malgré ce triste évènement. Jamais nous n’oublierons le 13 mars 2023, mais toujours nous serons une grande famille », a-t-elle affirmé.

Kindé Cosme Arouko, le curé responsable des 22 paroisses de la vallée de la Matapédia, était aussi à la cérémonie pour honorer les victimes de la tragédie.

Lundi après-midi, un homme au volant d’une camionnette a délibérément heurté 11 passants qui se promenaient au centre-ville.

Gérald Charest, âgé de 65 ans, et Jean Lafrenière, âgé de 73 ans, ont perdu la vie. Plusieurs autres personnes ont été blessées.

Le suspect a comparu mardi dernier pour être accusé de deux chefs de conduite dangereuse causant la mort.

Sexagénaire condamné à la prison à vie pour meurtre

Il s’acharne sur son père de 93 ans avec une barre de fer

Un sexagénaire qui a tué son père de 93 ans en l’attirant dans un piège, puis en s’acharnant sur lui à coups de barre de fer, a été condamné à la prison à vie pour ce meurtre particulièrement crapuleux. L’assassin avait même commencé à creuser une tombe pour cacher le corps.

Giuseppe Calabrese, 66 ans, a plaidé coupable à un chef de meurtre au second degré vendredi au palais de justice de Montréal. Il a ensuite été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 18 ans à la suite d’une suggestion commune des parties. Il avait des antécédents de santé mentale.

Même à 93 ans, Gennaro Calabrese s’occupait toujours quotidiennement de sa femme souffrant d’alzheimer avancé dans leur logement du quartier Ville-Émard à Montréal. Une travailleuse sociale venait les voir tous les lundis. C’est elle qui a fait la terrible découverte le matin du 16 novembre 2020.

Le meurtre du patriarche est d’une grande violence. Ce soir-là, Giuseppe Calabrese débarque chez son père avec une barre de fer, une arme « plus efficace qu’un couteau », selon lui. Il attire ensuite son père au sous-sol en lui faisant croire qu’il veut des bottes qui s’y trouvent.

Le fils profite alors de la position de vulnérabilité de son père dans l’escalier pour le frapper à la tête avec sa barre de fer, dissimulée sous son chandail. Il s’acharne ensuite sur le corps du nonagénaire en lui donnant une dizaine de coups. Il dira plus tard aux policiers que les gémissements de son père l’« écœuraient ».

Giuseppe Calabrese abandonne le corps de son père pour aller regarder la télévision. Tôt le lendemain matin, il va chercher une pelle, creuse la terre pendant deux minutes pour faire une tombe, mais finit par abandonner son plan. Il part manger au restaurant, puis laisse ses souliers et ses vêtements dans deux magasins Renaissance. Il est arrêté le soir même.

Des aveux complets

Aux policiers, Giuseppe Calabrese a fait des aveux complets. Il a expliqué avoir été insulté en italien par son père quelques jours avant le meurtre et avoir « ruminé » cette insulte. Le tueur disait que son père avait détruit sa vie et qu’il se sentait maintenant « libre » depuis sa mort.

Dans les dernières années, Giuseppe Calabrese a déjà été déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. Mais dans le cas présent, il a été jugé responsable. Selon un psychiatre, l’accusé présente un trouble de l’humeur et il est « probable » que certains symptômes se soient manifestés dans la « période entourant le meurtre ».

MSimon Lapierre représente le ministère public, alors que MMarie-Hélène Giroux a défendu l’accusé.

Westmount

Des sans-abri en cour pour éviter le démantèlement de leur campement

Une vingtaine de sans-abri qui campent sous l’autoroute Ville-Marie, à Westmount, demandent au tribunal d’empêcher leur éviction par le gouvernement du Québec, qui a amorcé des travaux près de leur campement.

Les campeurs réclament une injonction qui leur donnerait au moins jusqu’au 15 juillet pour quitter le site, près de l’avenue Atwater, alors que le ministère des Transports du Québec a annoncé qu’il comptait procéder au démantèlement du campement avant la fin du mois de mars.

La demande, déposée jeudi au palais de justice de Montréal par la Clinique juridique itinérante, souligne que c’est pour assurer leur survie que les sans-abri se regroupent dans des campements, qui deviennent des communautés d’entraide.

« Pour les membres de la Communauté, leur éviction forcée du campement sans mesures de protection et durant les mois d’hiver représente une perturbation majeure. […] La perte du réseau de soutien que forme la Communauté constitue un traumatisme important pouvant avoir des effets aggravants pour des personnes déjà hautement vulnérables », lit-on dans le document judiciaire.

« Bien que ce soit la responsabilité du gouvernement du Québec d’assurer le relogement des membres de la Communauté, aucune alternative ou solution de relogement n’a été présentée à ses membres en vue de l’éviction », y est-il également écrit.

Toxicomanie et santé mentale

La demande d’injonction présente le profil de certains des habitants du campement, qui existe depuis au moins 10 ans. On y trouve une femme enceinte, qui souffre d’une dépendance à l’alcool, au crack et à la cocaïne, ainsi que de l’hépatite C. Elle et son conjoint ne peuvent rester ensemble dans les refuges, qui ne sont pas mixtes. Ses démarches pour obtenir un logement sont restées infructueuses, souligne le document.

Une autre « vit présentement avec son conjoint et leurs chats. Elle a déjà été suivie en santé mentale et est actuellement accompagnée par un intervenant du YMCA et une infirmière de l’organisme Chez Doris. [Elle] a par le passé occupé un appartement à Montréal avec son conjoint, qu’ils ont dû quitter en raison de multiples infestations de coquerelles et de punaises ainsi que du coût trop élevé », peut-on lire.

On parle aussi d’une personne en phase terminale d’une infection sanguine, aux prises avec des problèmes de santé mentale, qui a déjà souffert d’une dépendance à l’héroïne et souffre actuellement d’une dépendance à la morphine, vivant dans le campement avec son chat, et d’un homme atteint d’un cancer des poumons recevant des traitements de radiothérapie trois fois par semaine, qui a été évincé l’automne dernier d’un autre campement dans le Quartier chinois et a vu tous ses effets personnels jetés.

« En raison de la haute prévalence parmi eux de la toxicomanie, de la consommation et des problèmes de santé mentale, ils tombent entre les mailles du filet des systèmes mis en place pour les aider, tels les refuges pour sans-abri et les programmes de relogement », explique la demande d’injonction.

La Clinique juridique itinérante exprime sa volonté d’entamer des négociations avec le gouvernement afin de trouver des solutions pour reloger les campeurs, qui respectent leurs besoins et leurs droits.

C’est un groupe d’avocats de la firme Osler, Hoskin & Harcourt qui représente en cour la Clinique juridique itinérante. Il demande que la cause soit entendue par la Cour supérieure le 22 mars.

Nomination de David Johnston

Trudeau accuse les conservateurs de se livrer à des « attaques partisanes horribles »

Ottawa — Le premier ministre Justin Trudeau accuse le Parti conservateur de sombrer dans la partisanerie sans borne en attaquant durement la crédibilité de l’ancien gouverneur général David Johnston, à qui il a confié le mandat de se pencher sur les allégations d’ingérence de la Chine lors des élections fédérales de 2019 et 2021.

De passage à Guelph, vendredi, où il a annoncé les détails d’un fonds fédéral visant à accélérer la construction de logements abordables, M. Trudeau a vigoureusement défendu les états de service de M. Johnston, qui agira comme rapporteur spécial indépendant sur l’ingérence étrangère.

À ce titre, M. Johnston aura comme tâche d’examiner les documents secrets des agences de sécurité sur cette affaire et pourra aussi recommander au gouvernement libéral de tenir une enquête publique sur cette délicate question s’il le juge à propos.

Impartialité mise en doute

Le Parti conservateur et le Bloc québécois ont critiqué la nomination de M. Johnston en faisant notamment valoir que les liens d’amitié entre ce dernier et la famille Trudeau pourraient mettre en doute son impartialité. Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a aussi relevé que M. Johnston, qui avait été nommé gouverneur général par l’ancien premier ministre Stephen Harper, fait partie du conseil d’administration de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

« Ce que le Parti conservateur est en train de faire maintenant, cela vient miner la crédibilité de nos institutions, et il fait le travail de la Chine et de la Russie, d’une certaine façon, mieux qu’ils auraient bien pu vouloir le faire eux-mêmes », a soutenu M. Trudeau en point de presse.

« David Johnston a servi ce pays de nombreuses façons différentes tout au long d’une carrière irréprochable. Il a été notre gouverneur général, il a servi dans de nombreuses capacités avec intégrité. Quand nous cherchons quelqu’un qui mettra toujours le pays en premier et placera les intérêts des Canadiens au cœur de tout ce qu’il fait, il n’y a pas de meilleur nom que David Johnston », a ajouté le premier ministre.

Il a par la suite accusé les conservateurs de se livrer à des « attaques partisanes horribles » contre un homme « d’une intégrité extraordinaire ».

Enquête publique réclamée

Le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD continuent d’exiger la tenue d’une enquête publique indépendante sur les allégations d’ingérence de la Chine dans les élections fédérales. Au cours des dernières semaines, le quotidien The Globe and Mail a rapporté que la Chine a utilisé des stratégies sophistiquées pour assurer l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire et la défaite de certains candidats conservateurs jugés hostiles au régime communiste de Pékin.

Mercredi, M. Trudeau a confirmé la nomination de M. Johnston au poste de rapporteur spécial. Son mandat consistera à examiner « les conséquences de l’ingérence étrangère dans les deux dernières élections générales fédérales » et à « formuler des recommandations spécialisées sur la manière de mieux protéger notre démocratie ». À l’issue de cet exercice, le gouvernement respectera les recommandations de l’ancien gouverneur général, lesquelles pourraient inclure « une enquête officielle, une révision judiciaire ou un autre processus d’examen indépendant, et les mettra en œuvre », a-t-on fait savoir mercredi.

Le principal intéressé, David Johnston, a fait savoir dans une déclaration à La Presse qu’il comptait annoncer les contours de son enquête « rapidement ».

Incendie dans le Vieux-Montréal

Une personne manque à l’appel

Les pompiers n’avaient toujours pas retrouvé la personne manquante au lendemain de l’incendie qui a ravagé un immeuble de la place D’Youville, dans le secteur du Vieux-Montréal, jeudi. « Personne n’est entré dans le bâtiment. Nous en sommes encore à voir si on peut rentrer, et si oui, comment on va faire », a précisé Martin Guilbault, chef de division au Service de sécurité incendie de Montréal. Une partie des équipes étaient restées sur place dans la nuit de jeudi à vendredi afin d’éteindre les derniers vestiges de l’incendie majeur. Près de 120 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser le brasier jeudi. Un large périmètre était toujours en place au lendemain de l’évènement à cause du risque d’effondrement du bâtiment patrimonial, dont la structure devait être évaluée par des ingénieurs. M. Guilbault n’avait aucun détail sur l’état de santé des neuf occupants de l’immeuble conduits à l’hôpital. Parmi eux, on compte trois blessés graves.

— Mayssa Ferah, La Presse

Système judiciaire en Israël

Mélanie Joly déplore la réforme de Nétanyahou

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, presse Israël d’abandonner sa réforme controversée du système judiciaire, après deux mois d’importantes manifestations au pays. Au téléphone avec son homologue israélien, Eli Cohen, la ministre aurait souligné « le soutien du Canada à la démocratie, à la primauté du droit et aux institutions qui les sous-tendent ». Une source d’Affaires mondiales Canada au fait de cet entretien a indiqué que la ministre Joly avait spécifiquement souligné qu’Ottawa surveillait de près la réforme judiciaire d’Israël. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a jusqu’ici rejeté tout compromis à une réforme du système judiciaire du pays, qui permettrait au Parlement de passer outre à un arrêt de la Cour suprême. Le changement proposé, aussi critiqué par le président américain Joe Biden, concentrerait le pouvoir en Israël entre les mains de la coalition parlementaire dirigée par M. Nétanyahou. Selon le premier ministre israélien, cette réforme est nécessaire pour contrer ce qu’il considère comme un pouvoir excessif confié à des juges, non élus.

— La Presse Canadienne

« Convoi de la liberté »

La GRC dit avoir tiré des leçons des manifestations

Après avoir supervisé les manifestations du « convoi de la liberté », la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dit avoir appris des leçons. Des notes d’information obtenues par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information soulignent également les pressions sécuritaires pour protéger les dirigeants à Ottawa et détaillent les défis qui ont découlé du fait que les manifestations n’avaient pas de direction claire. La GRC a reconnu qu’il était important de « donner le ton tôt avec les manifestants » et que c’était « compliqué par le manque de leadership clair ». Une autre leçon apprise était la nécessité d’empêcher les véhicules ou autres campements de devenir « retranchés » dans un espace public, selon le document. Parmi les autres améliorations suggérées aux opérations futures figuraient : l’anticipation de la prise d’assaut des lignes d’appel d’urgence, la fourniture aux agents d’une protection auditive et la planification d’une augmentation des demandes de sécurité pour les députés et les ministres.

— La Presse Canadienne

Base de données génétiques concernant la COVID-19

Sur la piste des chiens viverrins

Bien que la maladie soit bientôt comparable à la menace de la grippe saisonnière et qu’elle espère abaisser cette année encore son niveau d’alerte maximal, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau demandé à Pékin de faire preuve de plus de transparence en matière de partage de données sur la COVID-19. Ces reproches interviennent après que des experts internationaux ont découvert que la Chine avait publié en ligne – avant de les retirer récemment pour une raison indéterminée – de nouvelles données génétiques sur des échantillons prélevés, notamment sur des chiens viverrins, en janvier 2020 dans le marché de Wuhan, la ville où le virus a été détecté pour la première fois. Ces données, que des scientifiques ont pu télécharger et analyser pendant qu’elles étaient en ligne, « n’apportent pas de réponse définitive à la question de savoir comment la pandémie a commencé », a expliqué le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, mais elles « auraient pu – et dû – être partagées il y a trois ans ».

— Agence France-Presse

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