Camp d’entraînement

Cinq intrigues à suivre

Après avoir subi tous les examens possibles, les joueurs invités au camp d’entraînement du Canadien sauteront sur la glace ce jeudi. De belles batailles se profilent en défense, tandis que le suspense est inexistant devant le filet. La situation en attaque est toutefois intrigante : les vétérans sont déjà trop nombreux pour les postes disponibles, et des jeunes tenteront de s’imposer. Nos journalistes résument la situation en cinq intrigues.

1. Qui complétera le trio de Nick Suzuki et de Cole Caufield ?

Simon-Olivier Lorange

Evgenii Dadonov. Il n’y a pas si longtemps, Jonathan Huberdeau, Aleksander Barkov et lui s’entendaient comme larrons en foire au sein de la première unité des Panthers de la Floride. Depuis, Dadonov a été moins prolifique à Ottawa et à Vegas, mais il demeure un contributeur offensif efficace. Joueur le plus âgé du CH, il pourrait faire profiter Suzuki et Caufield de son expérience, et les deux jeunes hommes pourraient le faire bien paraître à sa dernière année de contrat.

Richard Labbé

Est-ce que ce sera enfin l’année de Jonathan Drouin ? On va se le dire, cette question revient chaque année, comme une chanson de Mariah Carey à Noël. Alors, peut-on croire en Jonathan ? Il affirme être en santé, et il affirme se sentir bien, mieux, et peut-être mieux que jamais depuis qu’il est arrivé ici, en 2017. Aussi, il ne faut jamais sous-estimer l’appétit d’un gars sans contrat, comme ce sera son cas à la fin de la saison. La direction du Canadien, bien au fait de tout ça, aura certes le goût de le placer en position de succès, ne serait-ce que pour une ultime tentative. Avec les deux jeunes, qui sait ? Drouin, seulement 27 ans, pourrait enfin retrouver sa touche.

2. Quel vétéran risque le plus de perdre son poste ?

Simon-Olivier Lorange

Rem Pitlick. On étire ici le concept de vétéran, mais c’est ce qui arrive quand notre collègue a le premier choix et sélectionne Paul Byron. À sa quatrième saison professionnelle, Pitlick, 25 ans, se retrouve dans une situation inconfortable : celle d’un joueur polyvalent, mais qui n’a rien d’unique à apporter. Et malgré une belle récolte de 37 points en 66 matchs la saison dernière, il a dû se contenter d’un contrat de 1,1 million pendant l’été. Le poste de 13e attaquant l’attend. Peut-être le 14e.

Richard Labbé

Rien ne dure pour toujours, et ça, au hockey, ça s’applique. Dans les faits, ça s’applique surtout aux joueurs de soutien qui ne sont plus capables de jouer comme naguère. C’est le cas de Paul Byron, 33 ans, qui ne fait plus de flammèches depuis une mèche, et qui tente de se remettre d’une opération à une hanche. Avec encore un an de contrat à un salaire trop élevé (3,4 millions de dollars par saison), il est un bon candidat pour la porte de sortie, lui qui n’a disputé que 27 matchs la saison passée.

3. Quel vétéran réussira le plus beau retour ?

Simon-Olivier Lorange

Joel Armia. Comme le troisième lien dans la présente campagne électorale, on parlera du salaire de Joel Armia chaque jour cette saison. Le Finlandais aura donc l’odieux de démontrer qu’il n’est pas qu’une grosse structure qui coûte trop cher. Sa saison 2021-2022 a été horrible, il ne peut donc que faire mieux. Le printemps dernier, au Championnat mondial, il a rappelé aux partisans qu’il possédait de belles qualités offensives. Et son travail défensif sera primordial au cours d’une saison où les buts accordés seront nombreux.

Richard Labbé

On peut présumer que Sean Monahan va se pointer au Centre Bell avec le proverbial couteau entre les dents. C’est que Monahan a essentiellement été sorti de Calgary sans amour, et qu’on lui a par là-bas apposé une étiquette de joueur fini, le même qui fut autrefois un choix de premier tour. Il est vrai que cet attaquant de seulement 27 ans a eu une saison de 23 petits points en 2021-2022, mais il y a quatre ans à peine, il était un gars de 82 points. Il ne sera plus jamais un joueur de 82 points, mais s’il était au moins la moitié de ce chiffre ? Ce n’est pas impensable.

4. Quel jeune joueur brouillera les cartes ?

Simon-Olivier Lorange

Rafaël Harvey-Pinard. Excluons volontairement Juraj Slafkovsky de cette rubrique. Et comprenons-nous bien : le nombre de joueurs du Rocket de Laval qui passeront à l’échelon supérieur sera probablement de zéro. Or, si nos voyages sur le chemin de la vie nous ont appris une chose, c’est de ne pas parier contre des joueurs comme RHP. Il a bonne réputation dans l’organisation, et son salaire bas pourrait être drôlement pratique dans un contexte budgétaire ultra-serré.

Richard Labbé

Il appert que Jordan Harris a un poste à perdre. Le jeune défenseur a été vu la saison dernière avec le club le temps de 10 matchs, il a bien paru, et il serait très surprenant qu’il ne soit pas en uniforme le 12 octobre, à moins d’une blessure. Mais il pourra brouiller les cartes d’une autre façon : en forçant la direction à lui donner du temps de jeu, plus de temps de jeu que prévu, et aussi en lui donnant des responsabilités plus importantes. Sa maturité et son sens du jeu vont faire en sorte qu’il va prendre du galon au cours de la saison. Si tout ça arrive, il va devenir un défenseur important beaucoup plus rapidement que prévu.

5. Qui est le joueur de centre en trop ?

Simon-Olivier Lorange

Kirby Dach. Oui, sur papier, Kirby Dach est un joueur de centre. Or, sa performance au camp pourrait nuancer la réalité. Car le joueur que le CH a acquis pendant l’été a été l’un des pires de la LNH au cercle de mise en jeu en 2021-2022 (31,2 %). Et le jeune homme a échoué à produire de l’attaque en jouant constamment avec Alex DeBrincat (!) et Patrick Kane (! !). Ça devrait se jouer entre lui et Sean Monahan.

Richard Labbé

Il n’est pas si facile de déterminer où se situe Christian Dvorak dans cette aventure. Il n’est pas un joueur à développer, ça, c’est sûr. Il n’est pas non plus un vétéran aguerri qui a déjà gagné et qui va montrer aux jeunes comment gagner. Alors Dvorak est un peu coincé dans une zone grise, utile mais pas tant, bon joueur mais pas indispensable à l’avenir du club. Si le Canadien peut obtenir une offre en retour de ses services, n’importe laquelle, il sera parti à la date limite.

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