Applications concrètes

L’IA s’intègre de plus en plus partout

« Rendre les chaînes d’approvisionnement plus intelligentes, voilà notre mission », confie Louis Roy, fondateur d’OPTEL, firme fondée à Québec il y a 30 ans et qui se spécialise entre autres dans les technologies de traçabilité et de vision grâce à des applications d’intelligence artificielle. Quelques applications concrètes en entreprise.

La chaîne d’approvisionnement intelligente d’OPTEL agit en quelque sorte comme une tour de contrôle. Elle utilise un puissant logiciel de sérialisation et de traçabilité afin de collecter des données tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Elle pourra ainsi superviser les activités liées au flux de produits, de l’extraction à la consommation et à l’élimination.

Pour bien des entreprises, la chaîne d’approvisionnement est très complexe et souvent susceptible de causer beaucoup de pertes et de gaspillage.

OPTEL a conçu entre autres un outil d’efficacité de production qui consiste en une plateforme en nuage qui permet de collecter, de conserver et de visualiser les données de l’ensemble de l’entreprise afin de faciliter une prise de décision plus intelligente et plus rapide.

Des applications bien concrètes

Nombreuses sont les grandes entreprises qui utilisent déjà l’intelligence artificielle. On n’a qu’à penser au port de Montréal pour l’optimisation de l’utilisation de ses grues.

L’intelligence artificielle sert aussi abondamment le secteur financier. À la Banque Nationale, par exemple, l’intelligence artificielle permet le développement d’applications autant pour la clientèle que pour l’entreprise, explique Carl Lambert, vice-président et chef de pratique de l’intelligence artificielle. Le client a maintenant accès à des boîtes de dialogue qui facilitent la diffusion de l’information dont il a besoin.

Quant à la Banque, des applications facilitent son travail entre autres à la comptabilité. Chaque jour, elle doit effectuer la réconciliation d’un grand nombre de transactions qui ne se fait pas automatiquement. Le développement d’algorithmes permet aujourd’hui d’effectuer environ 60 % de cette réconciliation, explique M. Lambert. Et ce n’est que le début, selon lui.

Le nerf de la guerre, le financement

Pour les entreprises désireuses d’adapter leur processus à l’intelligence artificielle, le financement constitue souvent un défi de taille, surtout chez les grosses PME, explique Julien Billot, professeur associé à HEC Montréal et président de SCALE AI, la supergrappe de l’intelligence artificielle au Canada.

Les jeunes pousses québécoises sont plutôt bien servies par différents programmes de recherche dans les établissements d’enseignement comme Polytechnique Montréal, HEC Montréal, l’Université McGill et d’autres, qui créent de nouvelles applications. SCALE AI aide environ 40 entreprises québécoises par année en vue de la réalisation de ces projets.

Pour les entreprises québécoises déjà établies, SCALE AI a des programmes qui aident à rembourser une partie de l’investissement afin de diminuer le risque lié aux coûts pour l’entreprise qui se dote d’outils d’intelligence artificielle.

« L’intelligence artificielle n’est pas un produit que l’on achète sur une étagère, mais plutôt du développement sur mesure d’algorithmes. N’étant pas standardisée, l’intelligence artificielle est un produit qui coûte cher. »

— Julien Billot, président de SCALE AI

Vers un monde meilleur

Le développement de solutions en intelligence artificielle va rendre la vie meilleure pour tout le monde, assure Sarath Chandar, professeur à Polytechnique Montréal et membre du MILA, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, qui regroupe plus de 500 chercheurs spécialisés en apprentissage machine et voués à l’excellence scientifique et l’innovation.

Qu’il s’agisse de recherche sur les changements climatiques, de création d’algorithmes mesurant l’efficacité des chaînes d’approvisionnement ou d’applications visant à accélérer la découverte de médicaments pour l’industrie pharmaceutique, on commence à voir les bénéfices chez les entreprises, et l’impact sera de plus en plus évident au cours des prochaines années, explique le professeur Chandar.

« Bien que, pour plusieurs, l’intelligence artificielle semble être un concept nouveau, la recherche a commencé il y a bien des années. Cependant, elle s’est grandement accélérée depuis 15 ans grâce au développement d’ordinateurs de plus en plus performants permettant une collecte et une analyse de données presque sans limites », dit-il.

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