COMMANDITÉ
Entrepreneuriat au féminin

Des poupées au service de la société

C’est en 2019 que Clara D. Lewis s’est engagée à révolutionner le monde des jouets pour enfants en créant Brown Divas Dolls. Son but ? Aider les enfants afro-descendants à avoir une meilleure estime d’eux-mêmes grâce à des poupées qui leur ressemblent. Rencontre avec une femme qui a su conjuguer son identité, son rôle de mère et de travailleuse sociale avec son projet entrepreneurial.

La genèse de l’entreprise

« Nous avons tous eu des poupées blondes aux yeux bleus quand nous étions jeunes », fait remarquer l’entrepreneure. Or, selon Clara D. Lewis, cette façon hégémonique de représenter la beauté a une incidence négative sur l’estime des enfants issus de la diversité. En réfléchissant comme une afro-descendante, comme une mère et comme une travailleuse sociale, elle a vu l’idée des poupées lui apparaître clairement : grâce à elles, il y a moyen de sensibiliser les jeunes à la différence dès l’enfance, et ce, par le jeu.

« J’ai moi-même accepté ma différence à l’âge de 40 ans. Longtemps, j’ai tout fait pour avoir des cheveux lisses, pour ressembler à ces standards impossibles à atteindre pour bien des gens. »

— Clara D. Lewis, fondatrice de Brown Divas Dolls

De travailleuse sociale à entrepreneure

Lorsqu’on lui demande si elle a toujours eu ce rêve de se lancer en affaires, Clara confie : « Ma mère était couturière et travailleuse autonome. Le monde des affaires faisait donc partie de ma vie de famille. » Des idées, elle en a toujours eu, mais elle souhaitait les garder pour plus tard et se diriger d’abord vers sa première passion : la relation d’aide. « J’ai ça dans mon ADN », dit-elle. Ce n’est donc pas pour rien que le projet de Brown Divas Dolls unit à merveille ces deux pans de sa personnalité.

Femme, mère et entrepreneure

Lorsqu’il est question d’entrepreneuriat au féminin, plusieurs défis nous viennent en tête, et ils sont plus présents lorsqu’ils sont conjugués avec le rôle de mère. Le parcours de Clara ne fait pas exception à la règle. « Si c’est plus difficile pour les femmes en affaires, ce l’est encore plus pour les afro-entrepreneures, explique-t-elle. Étant mère en plus, je ne peux pas faire plusieurs événements de réseautage par semaine; c’est donc plus long de sortir de mon cercle de connaissances de base. » Cela dit, la maternité a également nourri la nature de son entreprise en l’amenant à être plus consciente du monde actuel.

L’incidence de la représentation positive

Si jouer à la poupée développe les aptitudes psychosociales des jeunes, l’activité a aussi le potentiel de les aider à avoir de l’empathie pour la différence, en plus de servir de prétexte à des conversations importantes. Un sentiment de bonheur anime l’entrepreneure lorsqu’elle reçoit des témoignages de mères blanches qui ont pu aborder la question du racisme à la maison grâce aux Brown Divas. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle refuse de dire que ces poupées sont uniquement destinées aux enfants noirs.

« Les poupées sont pour tous les enfants. Plus les jeunes sont en contact avec la différence, plus nous allons créer des adultes conscients de celle-ci. »

— Clara D. Lewis, fondatrice de Brown Divas Dolls

La poupée comme moyen d’expression

Chose certaine, Brown Divas Dolls a le vent dans les voiles. L’entreprise vient de lancer une poupée représentant la docteure Alexandra Bastiany, première femme noire à être devenue cardiologue d’intervention au Canada. Si ce genre d’initiative remplit Clara D. Lewis d’une grande fierté, rien n’égale celle qui accompagne le fait de savoir que ses poupées sont reconnues comme un outil éducatif. « Elles sont utilisées dans certains endroits pour des animations sur le vivre-ensemble, souligne-t-elle. Il reste qu’il y a peu de poupées noires dans les écoles, les garderies et les centres de la petite enfance (CPE). » Clara et son équipe travaillent donc à créer une trousse d’animation-intervention clés en main qui se révélera idéale pour ces établissements.

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