Une innovation pour prédire le goût du sirop d’érable

Des chercheurs de l’Université de Montréal ont mis au point un appareil qui détecte visuellement des molécules dans l’eau d’érable pour prédire quel sera le goût du sirop. Cela aidera les producteurs aux prises avec un sirop de moindre qualité en fin de saison.

« En fin de saison, il y a moins de sucre et plus d’acides aminés dans l’eau d’érable », explique Jean-François Masson, auteur principal de l’étude publiée ce mois-ci dans la revue Food Science & Technology. « Ça peut faire une réaction qui donne un sirop de moins bon goût. »

La sève des érables a plus de sucre en début de saison parce que le réveil de l’arbre nécessite un coup d’énergie. « Le problème est plus présent dans l’est du Québec, à cause des variations climatiques plus grandes entre la nuit et le jour », dit le chimiste de l’Université de Montréal.

Les producteurs, dont une centaine utilisent les trousses de tests rapides dans un projet pilote ce printemps, vont avoir plusieurs choix avec ces résultats. « Ils vont pouvoir arrêter de prendre l’eau de certains arbres, ou alors faire des productions séparées, ou même privilégier certains arbres plutôt que d’autres dans leur érablière », dit M. Masson. La trousse coûte quelques centaines de dollars et sera commercialisée en 2024.

D’autres liquides à tester ?

Le chimiste montréalais a été contacté par l’association regroupant les 13 300 producteurs acéricoles de la province pour mettre au point ce test. Il travaille aussi sur des analyses visuelles de sang pour détecter des maladies comme la COVID-19.

Son analyse visuelle implique une « langue plasmonique », un outil de détection visuelle de composés. Ces composés sont produits en ajoutant des nanoparticules d’or au liquide qu’il faut tester. Le terme « plasmonique » désigne les propriétés optiques des composés formés par la fusion de l’or et des molécules indésirables ou désirables des liquides à tester.

Quelle est la prochaine étape ? « On veut trouver d’autres liquides à tester, en alimentation peut-être », dit M. Masson. Des langues plasmoniques ont été utilisées pour tester la qualité du whisky, par exemple.

Allégations de menaces dans une salle de cour

Pas d’accusations contre la députée Marie-Louise Tardif

Québec — La députée de Laviolette–Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, ne fera face à aucune accusation à la suite d’une enquête policière. Elle s’était retirée du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ).

« Je viens juste d’apprendre ça. Mais effectivement, s’il n’y a pas d’accusation, elle va probablement être réintégrée », a lancé le premier ministre François Legault mardi.

Au début du mois, Mme Tardif avait fait l’objet d’une enquête de la division des crimes majeurs de la Sûreté du Québec en raison de menaces qu’elle aurait proférées dans une salle de cour.

Selon le quotidien Le Nouvelliste, la députée de Laviolette–Saint-Maurice aurait proféré des menaces à une ex-employée en pleine salle de cour.

Le média rapportait que Mme Tardif aurait interpellé, lors d’une audience devant la Division des petites créances de la Cour du Québec, un témoin qui corroborait les propos d’un ancien employé de la députée qui la poursuit pour congédiement injustifié.

Sylvie Guilbeau a indiqué au média que Marie-Louise Tardif lui aurait chuchoté « on va embarquer sur ton cas ». Elle aurait par la suite invectivé Mme Guilbeau et l’aurait même menacée de la faire arrêter par la police. Mme Guilbeau a ensuite porté plainte à la Sûreté du Québec.

Conséquences

Ces révélations avaient eu des conséquences. Mme Tardif avait annoncé la semaine suivante qu’elle se retirait du caucus de la Coalition avenir Québec le temps que les policiers fassent la lumière sur ces allégations de menaces.

Avant de prendre une décision finale sur la réintégration, le premier ministre va en « discuter » avec le caucus de la CAQ. « Était-ce une réelle menace ? On a jugé qu’au niveau criminel, ça ne l’était pas », a dit M. Legault.

De son côté, le Directeur des poursuites criminelles et pénales explique sa décision en affirmant qu’il n’avait pas « la conviction d’une perspective raisonnable de condamnation en égard à la preuve recueillie », a affirmé MAudrey Roy-Cloutier, procureure en chef adjointe par intérim de la direction des communications de l’organisme.

Près de 30 000 logements accaparés par Airbnb au Québec

Airbnb, tout comme les autres plateformes de location touristique, devrait être bannie au Québec parce qu’elle exacerbe la crise du logement en accaparant 29 482 appartements, dont 79 % sont loués illégalement, selon des organismes de défense des locataires.

Même si le géant de la location à court terme a annoncé son intention de retirer toutes les annonces illégales de son site web, ce n’est pas suffisant, selon le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), puisque même les appartements enregistrés auprès des autorités ont un impact sur le parc locatif.

« On constate qu’Airbnb est une multinationale qui ne se conforme pas aux réglementations à plusieurs endroits dans le monde. Au contraire, elle permet à ses utilisateurs de contourner les règles », dénonce Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ, qui doute de la bonne volonté d’Airbnb de se conformer à la loi québécoise.

Avant même l’incendie mortel du Vieux-Montréal, où sept personnes ont péri, plusieurs après avoir loué des appartements illégaux sur Airbnb, le RCLALQ avait commandé une étude sur l’effet Airbnb à travers la province.

On y apprend qu’à certains endroits, 22 % du parc locatif se retrouve sur Airbnb (comme à Saint-Ferréol-les-Neiges). D’autres zones touristiques sont aussi touchées par cet impact : Saint-Adolphe-d’Howard (17,4 %), Mont-Tremblant (13,7 %), les quartiers montréalais du Faubourg Saint-Laurent (11,7 %), du Plateau (3,1 %) et Peter-McGill (Vieux-Montréal) (4,1 %).

« Ces chiffres montrent noir sur blanc qu’à elle seule, Airbnb est responsable d’une part importante de la pénurie de logements. Dans la plupart des régions, si les logements loués sur Airbnb n’avaient pas été perdus à l’hébergement touristique, le taux d’inoccupation serait en équilibre ou au-dessus du seuil d’équilibre », fait valoir M. Dussault.

« Un fléau »

Selon lui, la certification ne règle pas tout, puisque le cœur du problème n’est pas l’illégalité, mais la transformation du parc locatif à des fins touristiques.

« On parle ici de locataires évincés en toute légalité pour louer leurs logements à des touristes, ou d’investisseurs qui achètent des logements dans le seul but de les louer sur Airbnb. Légales ou pas, les plateformes comme Airbnb sont un fléau qui aggrave fortement la crise du logement », martèle Cédric Dussault.

Airbnb avait annoncé que toutes les annonces ne comportant pas de numéro d’enregistrement de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) seraient retirées mardi. Mais en fin de journée, peu de logements étaient disparus de la plateforme. Des annonces qui n’avaient pas auparavant de numéro d’enregistrement en ont maintenant un, même pour des appartements situés dans des secteurs où la location touristique est interdite, comme le Vieux-Montréal ou Verdun.

En fin de journée mardi, Airbnb n’avait pas répondu à nos questions à ce sujet.

Entrave et abus de confiance

Un ex-maire de Chambly arrêté par l’UPAC

L’ex-maire de Chambly Denis Lavoie a été arrêté mardi par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

Des accusations d’entrave à la justice et d’abus de confiance ont été déposées contre lui. Après avoir été interrogé par les enquêteurs, il a été remis en liberté sous promesse de comparaître au palais de justice de Longueuil, le 10 mai prochain.

« M. Lavoie aurait tenté d’entraver le cours de la justice à la Cour municipale de Chambly », a indiqué le porte-parole de l’UPAC, Mathieu Galarneau, mardi. Les faits allégués se seraient produits lors du dernier mandat de M. Lavoie à titre de maire de la municipalité, entre janvier 2016 et avril 2019.

Rappelons que l’ex-élu avait démissionné dans la controverse de son poste en avril 2019, alors que sa ville avait été placée sous la tutelle de la Commission municipale du Québec.

À la tête de la ville depuis 2005, il avait expliqué sa décision par des raisons de santé, sans mentionner les perturbations qui touchaient alors Chambly.

Allégations d’intimidation et de menaces

Dans un reportage diffusé quelques mois plus tôt à l’émission Enquête de Radio-Canada, des citoyens disaient avoir été intimidés et menacés par Denis Lavoie.

La Commission municipale du Québec avait ouvert une enquête à l’époque, et en février 2019, l’UPAC avait mené des perquisitions dans les bureaux de la Ville, sans préciser, à l’époque, la nature de son intervention.

Quelques heures plus tard, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, avait annoncé que la ville était mise sous tutelle « parce qu’il n’y a plus de lien de confiance ».

Drame de Laval

L’accusé subira d’autres évaluations psychiatriques

Pierre Ny St-Amand, chauffeur d’autobus accusé d’avoir tué deux enfants et d’en avoir blessé plusieurs autres en fonçant sur une garderie de Laval, devra rester près d’un mois de plus à l’institut Philippe-Pinel afin d’y subir d’autres examens psychiatriques. L’avocat du prévenu avait demandé que celui-ci fasse l’objet d’une évaluation psychiatrique visant à déterminer sa responsabilité criminelle au moment du crime. Ce rapport, demandé le 24 février dernier, devait être produit le 28 mars. Mais les évaluations complémentaires requises n’ont pas pu être terminées pour cette date, a fait savoir l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel. Un précédent rapport psychiatrique, mis sous scellé, a déjà établi que l’accusé est apte à comparaître, donc en mesure de comprendre les procédures judiciaires dont il fait l’objet.

— Ariane Krol et Louis-Samuel Perron, La Presse

Une étude détaille l’association entre l’obésité et le cancer du sein

L’obésité pourrait augmenter le risque de cancer du sein chez les femmes dont le risque est déjà plus élevé parce qu’elles sont porteuses des mutations génétiques BRCA1 et BRCA2, prévient une étude à laquelle a participé un chercheur montréalais. Les chercheurs ont constaté une corrélation directe entre l’indice de masse corporelle d’une femme et des dommages génétiques aux glandes lactifères. Ces dommages seraient attribuables à l’effet de trois hormones : la leptine, l’insuline et l’œstrogène. La gestion du poids et la médication pourraient jouer un rôle dans la réduction du risque chez ces femmes. « Tout le monde veut prévenir le cancer, mais ces gens doivent travailler plus fort parce que leur risque est plus élevé, dit le Dr Michael Pollak, de la faculté de médecine de l’Université McGill. Cette étude laisse entendre que, chez ces gens qui ont la mutation et qui sont aussi obèses, corriger les problèmes métaboliques peut réduire le risque. »

— La Presse Canadienne

Abords du pont Jacques-Cartier

Le SPVM s’attaque au blocage « récurrent » d’intersections

La police de Montréal remet ces jours-ci des constats d’infraction à la tonne aux abords du pont Jacques-Cartier. Objectif : mettre fin au blocage de la circulation par certains automobilistes qui s’engagent sur une intersection sans vérifier si l’espace est suffisant. « Ici, ce qu’on appelle l’interblocage, c’est vraiment très récurrent. Les gens ne regardent pas avant de traverser s’il y a suffisamment de place à l’avant pour libérer l’intersection », lance la cheffe du poste de quartier 22 dans le Centre-Sud, Krisztina Balogh. « Ce genre de choses, ça pose des dangers importants pour tout le monde », explique-t-elle. Depuis lundi, des patrouilleurs font une « opération de visibilité » sur plusieurs tronçons du quadrilatère menant au pont Jacques-Cartier entre les axes Papineau, De Lorimier, Sherbrooke et Notre-Dame. Uniquement dans la journée de lundi, plus d’une centaine de constats d’infraction ont été remis à des usagers de la route. — Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Entente sur la fermeture du chemin Roxham

Aucun des 15 000 demandeurs d’asile supplémentaires au Québec, dit Legault

Le premier ministre François Legault ne veut aucun des 15 000 demandeurs d’asile supplémentaires qu’Ottawa a acceptés d’accueillir en échange de la fermeture du chemin Roxham en vertu de son accord avec les États-Unis. Lors d’un point de presse, M. Legault a tenu à envoyer un signal à Justin Trudeau sur cet enjeu. On lui demandait alors s’il fixait une limite quant au nombre de demandeurs d’asile supplémentaires que le Québec pourrait accepter. « Non, non, non. Soyons clairs, là, je pense que le Québec, avec 40 000 irréguliers dans la dernière année, je pense qu’on a fait notre part pour un bout de temps », a-t-il lancé.

— Tommy Chouinard, La Presse

Davie et Investissement Québec

Dans notre article de mardi sur le chantier naval Davie, il aurait fallu préciser que les prêts de plus de 100 millions de dollars sans intérêt accordés par Investissement Québec à l’entreprise depuis 2012 ont tous déjà été remboursés.

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