Industries Gould

Une PME décuple ses ventes auprès de Metro

Industries Gould, PME manufacturière ayant pignon sur rue depuis 68 ans, vient de décrocher un contrat pour approvisionner les enseignes Metro en sacs à ordures, de récupération et de compostage de la marque privée Selection.

Les produits de l’entreprise montréalaise se sont avérés plus performants que ceux de l’« agent » Glad, sur la base de la qualité, du prix et des caractéristiques environnementales.

Le contrat représente un volume de 4,5 millions de kilogrammes de sacs de plastique par an. Ils sont fabriqués à son usine située dans l’arrondissement d’Anjou, dans le nord-est de Montréal.

Gould est un fournisseur historique de Jean Coutu, à qui elle vendait annuellement 455 000 kg de sacs. En 2018, Jean Coutu est passé sous le giron de Metro. Au moment du renouvellement du contrat en 2020, Metro est retourné en appel d’offres.

« Après l’acquisition, on a regardé ce qui était le mieux dans les deux compagnies. Du côté des produits ménagers, les sacs notamment, le Groupe Jean Coutu avait de très bons produits », explique Marie-France Gibson, vice-présidente, marques privées, chez Metro, au cours d’un entretien chez Industries Gould. « On a fait un appel d’offres avec le fournisseur de Metro, le fournisseur de Jean Coutu et d’autres de l’industrie du côté américain. Gould était le meilleur. »

Depuis six mois, Gould est ainsi devenu le fournisseur exclusif de la marque maison pour les 21 produits de cette catégorie offerts dans les 950 magasins d’alimentation et les 650 pharmacies de la chaîne sous les enseignes Metro, Super C, Food Basics, Jean Coutu, Brunet, Metro Pharmacy et Food Basics Pharmacy.

Gould emploie maintenant 88 personnes travaillant sur trois quarts de travail, 363 jours sur 365. La Presse a fait le tour du propriétaire en compagnie du PDG Frederico Panetta.

Dépoussiérer l’image de la shop

M. Panetta a remis les installations au goût du jour depuis son entrée chez Gould en 2016 : terrasse chauffée pour les BBQ d’entreprise, cafétéria fenêtrée à souhait et petite salle d’entraînement ; au point où l’on se demande si l’on n’est pas en train de visiter les bureaux d’une jeune pousse techno.

L’usine, située rue Edison, se démarque de ses voisines. En 2020, M. Panetta y a fait peindre une immense œuvre murale par cinq artistes, dont Jason Botkin. On se croirait devant le Taz, populaire skatepark intérieur de l’avenue Papineau.

« Les murs sont peints pour une raison, dit M. Panetta. Les jeunes viennent ici. Ils sont curieux de savoir ce qui s’y passe. La fin de semaine, ils viennent faire des vidéoclips. Ils se disent : “Moi, je veux travailler ici.” Ça aide. Après ça, je peux garantir le produit chez Metro, car j’ai le staff. Jamais je n’ai appelé Metro pour dire que j’avais une pénurie d’employés », soutient l’homme d’affaires originaire de Montréal-Nord. Mme Gibson opine du bonnet.

Pour dépoussiérer l’image du manufacturier, M. Panetta, mi-trentaine, ne s’est pas contenté d’habiller les murs extérieurs. Le personnel a subi une cure de jouvence extrême. Avec ses tresses, le responsable de l’expédition de 22 ans que l’on a salué semble sortir tout droit du hood. Quant au directeur d’usine de 30 ans, tatouages aux avant-bras et anneaux aux oreilles, il servait le café chez Tim Hortons quand M. Panetta l’a recruté.

« Des employés veulent une belle vie pour eux-mêmes. Ce n’est pas parce que tu travailles dans une usine que tu ne peux pas bien faire ta vie. On a des employés ici qui ont 18 ou 19 ans, je leur donne un programme d’investissement et à 40 ans, ils sont millionnaires. J’en fais une grande fierté. »

– Frederico Panetta, PDG des Industries Gould

Entrepreneur dans l’âme – il a créé la boisson énergisante Reload en 2003 à l’âge de 17 ans – et ex-producteur de musique, le PDG détonne avec son look hip-hop et sa chaîne en or à rendre jaloux des joueurs de balle latinos.

« C’est un monsieur fascinant, interrompt Mme Gibson, de chez Metro. J’avais l’après-midi. J’étais censée faire des budgets, mais c’est plus drôle de l’écouter en entrevue. »

Par ce contrat, le distributeur alimentaire favorise l’achat local. Il permet en outre de recycler encore davantage de plastique localement. « La majorité des produits sont faits à 100 % de matière recyclée ou à un pourcentage très élevé », souligne M. Panetta.

Cette nouvelle commande oblige Gould à grandir, pour la quatrième fois en six ans. Une chaîne de production a été ajoutée. Un agrandissement de 1440 m2 (15 500 pi2) suivra à l’été. En tout et pour tout, M. Panetta parle d’investissements d’au moins 4 millions aux installations d’Anjou. Une acquisition en Ontario pour servir les magasins Metro de la province voisine est dans les plans : un investissement de plus de 30 millions.

La Banque Royale est son partenaire financier.

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