Aldo emprunte la route verte
La route est longue pour les entreprises qui veulent neutraliser leurs émissions de gaz à effet de serre. Cinq ans après avoir emprunté cette voie, le Groupe Aldo peut affirmer qu’il est devenu la première entreprise de l’industrie de la chaussure au monde certifiée carboneutre. David Bensadoun, président-directeur général d’Aldo, nous explique ce parcours.
Pourquoi devenir carboneutre ? Pour votre entreprise ou pour la planète ?
Pour les deux. C’est important pour nos clients et c’est important pour nous. Ça fait partie de nos valeurs. Ça part de mon père [Aldo Bensadoun, fondateur de l’entreprise]. C’est important aussi pour nos employés.
Par quoi avez-vous commencé ?
On a commencé par mesurer notre empreinte de carbone, ce qui a été fait par le Groupe AGÉCO [anciennement Quantis Canada]. On voulait faire tout ce qu’on pouvait faire nous-mêmes, avant d’acheter des crédits pour compenser le reste de nos émissions. Depuis 2013, nous avons réduit nos émissions de 33 % dans toutes nos installations, magasins corporatifs, bureaux et centres de distribution.
Comment pouvez-vous affirmer être la première entreprise de l’industrie de la chaussure et des accessoires mode au monde certifiée carboneutre ?
Même si on ne peut pas en être certain à 100 % parce qu’il n’y a pas de réglementation, nous avons fait faire la recherche la plus complète possible par une firme indépendante, et on a un bon degré de certitude.
Avez-vous fait tout ce qui est en votre pouvoir pour réduire vos émissions ?
Il reste encore beaucoup à faire. Nous allons continuer. Il reste des choses à améliorer dans nos magasins, notamment le système de ventilation, nous le faisons chaque fois que nous rénovons. Comme nous rénovons 10 % de nos magasins chaque année, ça prend plus de temps.
Le cuir que nous utilisons est teint avec des teintures chimiques, les matériaux synthétiques sont faits avec du pétrole. C’est notre prochain défi et nous travaillons avec nos fournisseurs.
Quelles sont les solutions ?
Dans la conception de nos produits, nous pouvons faire quelque chose. Par exemple, nous avons réduit de 98 % la quantité de PVC dans nos chaussures.
Nous achetons des crédits de carbone pour les émissions qu’on ne peut éviter, comme des certificats d’énergie renouvelable de parcs éoliens dans le pays où nous sommes présents. Nous investissons aussi dans des crédits de carbone de qualité provenant de projets qui génèrent de l’énergie renouvelable dans les pays où sont nos fournisseurs, en Chine et au Viêtnam.
Est-ce que la migration vers les ventes en ligne peut contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ?
Nous avons regardé ça et nous avons appris que sur le plan des émissions, vendre en ligne ou en magasin, ça revient au même, si on prend en compte les emballages et la livraison. Il faut deux fois plus de carton en ligne, par exemple.
Combien ça vous a coûté ?
Je dirais que nous avons fait des économies en réduisant nos coûts. Même en tenant compte du chèque pour les crédits de carbone. Par exemple, la disposition des déchets nous coûte beaucoup moins cher, parce que la quantité de déchets que nous produisons a diminué de 88 %.