Bilan au Québec

1138 nouveaux cas, baisse de quatre hospitalisations

Le Québec a rapporté jeudi une diminution de quatre hospitalisations liées à la COVID, mais la tendance à la hausse de la propagation se poursuit. La province a rapporté 1138 nouveaux cas et six décès supplémentaires. Les 1138 nouveaux cas rapportés jeudi portent la moyenne quotidienne à 842. La tendance est ainsi en augmentation de 24 % sur une semaine. Ces chiffres ne reflètent vraisemblablement qu’une partie des infections totales, en raison de l’accès limité aux tests de dépistage par PCR. D’ailleurs, la part des tests de dépistage par PCR s’avérant positive à la COVID demeure très élevée, à 11,2 %. En plus des cas détectés par tests PCR, 806 personnes ont également rapporté ces derniers jours avoir obtenu un résultat positif à un test rapide.

— Pierre-André Normandin, La Presse

7560 morts l’an dernier

La crise des opioïdes se fera sentir jusqu’à la fin de 2022

La Santé publique fédérale s’inquiète de la forte hausse du nombre de morts causées par les opioïdes à l’échelle du Canada depuis le début de la pandémie. Environ 7560 personnes en sont mortes l’an dernier, et cette crise pourrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin de 2022. Si les surdoses mortelles ont augmenté au Québec, elles restent inférieures en nombre par rapport au reste du pays.

« Tandis que le nombre moyen de décès liés aux opioïdes par jour était de 8 en 2016, ce nombre a plus que doublé ; il a atteint en 2021 un sommet historique de 21 par jour. Le nombre d’hospitalisations liées aux opioïdes est aussi passé de 13 par jour en 2016 à 17 par jour en 2021 », révèlent l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, et la Dre Jennifer Russell, coprésidente du Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, dans un rapport paru jeudi.

Elles précisent que la grande majorité des morts liées aux opioïdes « continuent d’être accidentelles ». Plus de la moitié de ces morts impliquent d’ailleurs « l’utilisation d’un stimulant », comme de la cocaïne ou de la méthamphétamine.

C’est la Colombie-Britannique qui demeure la province la plus touchée, avec 43 morts pour 100 000 habitants liées aux opioïdes, soit 2262 morts l’an dernier. Suivent l’Alberta, avec 36 morts pour 100 000 personnes (1618 morts), la Saskatchewan, avec presque 24 morts pour 100 000 habitants (282 morts), et l’Ontario, avec 19 morts pour 100 000 habitants (2816 morts).

D’après le rapport de la Santé publique, le Québec, lui, se trouve à une fraction de ces chiffres. On y comptait 5,2 morts attribuées aux drogues illicites pour 100 000 habitants en 2021, ce qui représente 450 morts. Le Québec ne fournit pas de données propres aux opioïdes.

Un portrait qui risque de s’assombrir

Au Canada, la situation pourrait empirer dans les prochaines années, prévoient les expertes. Leurs plus récentes modélisations suggèrent que « le nombre de décès liés aux opioïdes au Canada pourrait demeurer élevé, ou même augmenter, au cours des six prochains mois ».

Jusqu’en décembre 2022, de 1400 à 2400 personnes pourraient ainsi « perdre la vie chaque trimestre en raison de méfaits liés aux opioïdes », s’inquiètent les Dres Tam et Russell, en soulignant « l’importance capitale de lutter contre cette crise en vue de prévenir d’autres décès et méfaits ». Sur toute l’année, cela équivaudrait à 6000 à 9600 morts.

Les expertes rappellent que les personnes sans-abri sont souvent « surreprésentées » parmi les morts liées aux opioïdes et autres substances. Ceux et celles qui en consomment font « face à de nombreux préjugés liés à leur situation, qui supposent le statut de logement, la consommation de substances et souvent d’autres facteurs comme l’ethnicité et l’état de santé mentale, qui créent des obstacles à l’accès aux services », notent-elles.

« Nous devons en faire plus »

À Ottawa, la ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, promet de « faire tout ce que nous pouvons pour sauver des vies et mettre fin à cette crise nationale de santé publique ». « Les chiffres diffusés aujourd’hui ne sont pas que des chiffres : il s’agit de mères, de pères, de fils, de filles, d’amis et de membres chers de la collectivité. Et même si nous avançons dans la bonne direction, nous pouvons et devons en faire plus », a-t-elle convenu.

Fin mai, afin de lutter contre la crise des opioïdes, les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique avaient annoncé qu’à compter du 31 janvier prochain, une personne prise en possession d’une faible quantité de drogues illégales sur le territoire de la province ne serait pas arrêtée ni mise en accusation.

La démarche prévoit une exemption de trois ans pour tous les adultes de la Colombie-Britannique. Du 31 janvier 2023 au 31 janvier 2026, les personnes en possession de moins de « 2,5 grammes de certaines drogues illicites à des fins personnelles […] ne feront pas l’objet de poursuites pénales ». La drogue ne sera pas saisie non plus. Les substances incluses sont les opioïdes, la cocaïne, les méthamphétamines et la MDMA, aussi appelée ecstasy.

Dans la métropole, la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a indiqué vouloir emboîter le pas à la Colombie-Britannique. « On veut remettre à l’agenda le dossier de la décriminalisation, mais surtout de la déjudiciarisation de la possession de drogue chez nos consommateurs, et ce, pour toutes les drogues », a-t-elle dit à Radio-Canada.

— Avec La Presse Canadienne

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