Chronique

Yé 3 h, elles ferment !

« Je m’excuse, mon beau. Ici, c’est un club de danseuses. Tu peux pas juste rentrer pis t’assir comme si ça serait un cinéma Guzzo ».

La nouvelle docusérie Barmaids de MusiquePlus, truffée de perles langagières et de répliques salées, risque de devenir le plaisir coupable de nombreux téléspectateurs cet hiver.

C’est de la télévision « accident de char ». Ça passe sous nos yeux et c’est difficile de ne pas regarder chacune des demi-heures jusqu’à la fin. La diffusion a débuté jeudi à 21 h 30 – on peut la voir sur le site noovo.ca – et il reste 12 autres épisodes à relayer.

Barmaids se colle à six jeunes femmes dans la vingtaine (Jessica, Carolane, Sandrine, Marilyne, Rachel et Éliane), qui bossent derrière le zinc de divers débits de boisson du 514 et, surtout, du 450. Et ça donne quoi comme résultat ? Exactement ce que vous imaginez. Barmaids ne déboulonne aucun stéréotype, au contraire, faux ongles griffus et faux seins inclus.

« Plus t’es décolletée, plus c’est court, plus les hommes laissent du pourboire », constate Marilyne, 27 ans, le personnage le plus flamboyant, avec Carolane, de cette bande des six. Certaines choses ne changeront jamais.

Entre elles, les filles prononcent régulièrement le mot « fourrer » et parlent de leurs seins sans gêne. Toi, Éliane, veux-tu te faire regrossir les boules ? Oui, répond timidement la principale intéressée.

Est-ce édifiant, tout ça ? Pas toujours. Barmaids montre le côté glamour et festif de ce métier pourtant très dur sur le corps. Mais est-ce divertissant comme émission ? Malheureusement, oui.

Si vous aimez le bêtisier d’Occupation double, vous entendrez dans Barmaids des phrases comme, merci Éliane, « je suis superficielle, mais au fond, je sais que je ne le suis pas ». Cette même Éliane qui se dit adepte de « fitness », mais qui n’aime pas ça, suer dans un gym. Que voulez-vous, ça l’écœure.

On ne veut pas juger les six participantes, mais la série nous les montre de façon tellement crue, sans filtre, que ça devient difficile. C’est plus trash que Beachclub et Célibataires et nus réunis. Imaginez les candidates les plus bruyantes et extraverties d’Occupation double ou des Real Housewives avec des magnums de Grey Goose greffés dans chacune des mains. Mettons que les conversations tournent souvent autour des mêmes sujets.

Par exemple, pour décrire la relation qu’elle entretient avec le père de son petit garçon, Carolane confessera : « Notre couple est vraiment basé sur le sexe. C’est notre qualité première. »

En même temps, ces femmes au fort caractère assument complètement leur corps, leur sexualité et chacun de leurs comportements. Les commentaires que vous pouvez passer dans votre salon, elles les ont entendus des centaines de fois et elles s’en sacrent comme de leurs dernières rallonges.

Probablement que ce sont elles qui rient de nous en allant déposer leurs liasses de 20 $ au guichet automatique.

Nouvelle année, nouvelle télé

Finie la pause, la saison télévisuelle démarre lundi avec le retour de presque tous les gros canons des grands réseaux.

Radio-Canada offre un lundi soir particulièrement costaud avec l’enfilade de District 31, Lâcher prise, Ruptures et Les pays d’en haut. TVA ramène Piment fort, de même que L’échappée, suivi de Karl et Max à 21 h, une comédie dramatique mettant en vedette Charles Lafortune et Guy Jodoin qui a été offerte par le Club illico, il y a un an.

Les mardis soirs ne bougent pas trop et les mercredis seront à suivre, surtout à 21 h, avec le retour de Véronique Cloutier, qui sera à la barre de Votre beau programme à la SRC.

Contre Véro, TVA a programmé L’heure bleue, son nouveau téléroman signé Anne Boyer et Michel d’Astous (Yamaska, Le gentleman). Règle générale, les chaînes montrent à l’avance des épisodes de leurs téléséries toutes neuves, question d’alimenter la machine promotionnelle. Radio-Canada l’a notamment fait pour Lâcher prise, Fatale-Station, Ruptures et Les pays d’en haut

TVA a refusé de rendre disponible L’heure bleue, qui raconte l’effritement d’un couple (Céline Bonnier et Benoît Gouin) après la mort de son enfant. Bizarre. La production préfère organiser un visionnement de presse pour les fans fidèles de Yamaska lundi soir. Bien coudonc.

Quant à Véronique Cloutier, mes espions rapportent qu’elle célébrera le 30anniversaire du film Dirty Dancing lors de sa première émission en direct. On ne laisse pas Véro dans un coin, faut croire.

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