Le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre (GES). Le modèle de développement urbain et routier dont nous avons hérité engendre aujourd’hui des coûts considérables, aussi bien environnementaux, sociaux qu’économiques. Cela affecte la qualité de vie de nos employés, tout autant leur portefeuille que leur sécurité, et nuit à l’attractivité de la région de Montréal et à son dynamisme économique. Tout le monde en est conscient, et il faut s’y attaquer sans plus tarder.

En tant qu’employeurs, nous générons incontestablement des déplacements : ceux de nos employés ou de nos étudiants, ceux de nos fournisseurs, clients ou partenaires. En ce sens, nous faisons partie intégrante de la solution, mais nous ne pouvons y parvenir sans de nouvelles actions des gouvernements.

C’est pourquoi nous proposons un pacte : nous, grands employeurs publics et privés de la métropole, sommes prêts à faire des gestes audacieux pour accélérer le virage vers la mobilité durable.

Ces gestes peuvent par exemple inclure :

  • adopter des critères pour que 100 % de nos nouveaux locaux soient situés à moins de 400 mètres des transports collectifs à haute fréquence de passage, soit un passage toutes les 10 minutes maximum ;
  • mettre en place et maintenir des incitatifs structurants en mobilité durable pour nos employés, tels qu’une indemnité mensuelle pour les personnes qui marchent ou font du vélo pour se rendre au travail ;
  • faire diminuer la demande individuelle en stationnement de la part de notre communauté d’affaires au bénéfice de modes de déplacement actifs ou collectifs ;
  • optimiser et électrifier l’ensemble de nos véhicules commerciaux, lorsque les solutions technologiques existent.

En échange, nous avons besoin de gestes forts de la part des gouvernements du Québec et du Canada. L’État doit donner l’exemple et soutenir les actions sur le terrain.

Concrètement, cela passe par des investissements massifs dans les alternatives attrayantes aux déplacements en auto solo d’ici 2030.

En particulier, nous leur demandons de :

  • maintenir et élargir les programmes de soutien financier destinés aux employeurs pour nous soutenir dans la mise en œuvre de nos actions en mobilité durable ;
  • soutenir et accroître le réseau de transports en commun dans la grande région de Montréal, pour rétablir, entretenir et maintenir un niveau de service attractif, comme une fréquence de passage toutes les 10 minutes maximum sur les lignes de bus névralgiques, lors des heures de pointe ;
  • investir dans de nouvelles infrastructures non routières qui permettront de connecter efficacement les pôles d’emploi à l’est et à l’ouest de Montréal, ainsi que les couronnes nord et sud ;
  • faire preuve de leadership et d’exemplarité institutionnelle en se dotant eux-mêmes de politiques et de cibles ambitieuses en mobilité durable.

Cet engagement ambitieux des employeurs publics et privés ainsi que des gouvernements est un signal fort pour la Ville de Montréal, les autres municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal, et même plus largement du Québec pour passer à l’action. Avec ce pacte, nous vous encourageons à accélérer, de manière concertée, le développement de milieux de vie sains, sécuritaires et connectés pour l’ensemble de la population du Grand Montréal.

Le Sommet Climat Montréal est l’occasion de concrétiser ce pacte et de mettre ainsi la mobilité durable au cœur de nos priorités. Nous faisons le pari que c’est en combinant l’expertise, la créativité et l’engagement de toutes et de tous que nous allons relever le défi de cette génération.

* Cosignataires : Louis Baron, vice-recteur au développement humain et organisationnel de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ; Aline Berthe, représentante des CGD métropolitains ; Graham Carr, recteur et vice-chancelier de l’Université Concordia ; Jean-Denis Charest, président-directeur général de la Chambre de commerce de l’est de Montréal ; Isabelle Charron, présidente-directrice générale, Groupe AGECO ; Julie-Anne Chayer, présidente du conseil d’administration de Bâtiment durable Québec ; Leïla Copti, présidente, Copticom ; Pauline D’Amboise, vice-présidente développement durable et finance responsable chez Desjardins ; Daniel Dagenais, vice-président opérations de l’Administration portuaire de Montréal ; Marc Duchesne, vice-président sûreté et responsabilité chez Bell ; Philippe Dunsky, président de Dunsky Énergie + Climat ; Rim El Khouja, coordonnatrice du Carrefour des femmes d’Anjou ; Jean-François Fortin Verreault, président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal ; François Gagnon, directeur général de l’École de technologie supérieure ; Geneviève Gauthier, directrice nationale de l’innovation stratégique chez Econoler ; Sarah Houde, présidente-directrice générale de Propulsion Québec ; Martin H. Klein, président-directeur général d’Audiokinetic ; Nathalie Lachance, vice-présidente, Talents et stratégie chez Ecosystem ; Hugo Lafrance, associé stratégies durables, Lemay ; Steve Larose, président-directeur général de Logha urbanisme et immobilier ; Stéphane Lavoie, directeur général et de la programmation de la TOHU ; Éric Lefebvre, directeur général du Partenariat du Quartier des spectacles ; Marie-Andrée Lefebvre, directrice générale de la Fondation Santé Urbaine ; Marie-Krystine Longpré, directrice générale de la Jeune Chambre de commerce de Montréal ; Martin Massé, vice-président affaires publiques et vice-président développement durable chez Aéroports de Montréal ; Vincent Moreau, directeur général du Fonds climat du Grand Montréal ; Geneviève Morin, président-directrice générale de Fondaction ; Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal ; Roger Plamondon, président du Groupe Immobilier Broccolini ; Ron Rayside, architecte chez Rayside Labossière ; Emmanuel Rondia, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal ; Eric St-Pierre, directeur général de la Fondation familiale Trottier ; Lorne Trottier, propriétaire et président-directeur général de Matrox ; Stéphanie Trudeau, vice-présidente exécutive Québec d’Énergir ; Laurence Vincent, présidente de Prével ; Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus ; Jenny Zammit, vice-présidente marketing et exploitation de Sollum Technologies

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