Blocage du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Les trois Farfadaas coupables de méfait et de complot

Les trois anciens membres du groupe anti-mesures sanitaires Les Farfadaas qui ont bloqué le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en mars 2021, Mario Roy, Steeve Charland et Karol Tardif, ont été déclarés coupables de méfait et de complot jeudi.

La Couronne entend demander une peine de 90 jours à 6 mois d’incarcération pour Mario Roy, dont le « leadership » dans l’organisation du blocage a été souligné par le juge Jean-Jacques Gagné. M. Roy avait aussi entravé le pont-tunnel une première fois en décembre 2020.

Les trois accusés soutenaient que le blocus visait à dénoncer de prétendus actes de brutalité policière qui seraient survenus lors d’une manifestation anti-mesures sanitaires organisée au centre-ville de Montréal pendant la pandémie.

Pendant le procès, Mario Roy a lui-même déposé des documents en preuve montrant qu’il considérait le blocage du pont-tunnel comme un « avertissement » destiné aux policiers, par lequel il demandait entre autres l’arrestation du DHoracio Arruda.

Le juge a tranché que le geste n’était pas raisonnable, et que les accusés avaient bloqué l’ouvrage « sans se soucier du sentiment d’intimidation potentiellement ressenti par les usagers » du pont-tunnel.

« Les rues, les trottoirs, les places et les parcs » sont les lieux historiques de rassemblement pour de telles manifestations, a-t-il souligné, mais les ponts et les tunnels n’ont « aucune utilisation historique à des fins expressives. »

Le blocage « avait pour but premier de perturber, de provoquer », et la façon dont il s’est déployé « implique nécessairement une entente au préalable » entre les acolytes, indique le jugement. « La communication du message était secondaire. »

Le magistrat a par ailleurs souligné que le témoignage de Mario Roy lors du procès était un « monologue » qui passait du coq à l’âne. « Sa perception de certains évènements est affectée par ses frustrations. Sa lecture de la réalité est parfois déficiente », a commenté le juge Gagné dans sa décision écrite.

« Une cause politique »

Mario Roy a déjà manifesté son intention de porter la décision en appel. « C’est évident, le juge n’a pas retenu les faits avec les témoignages qui ont été rendus », s’est-il plaint en sortant de la salle d’audience.

M. Roy disait avoir bon espoir d’être acquitté à son arrivée au palais de justice, mais maintenant qu’il est condamné, il considère la décision comme « une cause politique ». « Il fallait que le politique s’en mêle […] La Couronne, ça fait longtemps qu’ils me veulent en prison parce que j’enquête sur un réseau d’enlèvement d’enfants », a soutenu M. Roy.

« Le juge, je ne suis pas surpris de son jugement », a-t-il ajouté, lui reprochant d’avoir déjà accordé en 2021 une absolution conditionnelle à un chercheur en éducation qui avait filmé l’entrejambe de femmes et d’adolescentes.

« S’il faut que je fasse 90 jours de prison pour revendiquer que la brutalité policière cesse, je vais aller le faire, avec la tête haute », a-t-il ajouté.

Steeve Charland et Karol Tardif, qui n’ont pas d’antécédents criminels, contrairement à M. Roy, s’en tireront vraisemblablement sans peine de prison. « Il n’y a aucune chance que j’impose une peine de prison à M. Charland et Mme Tardif », a insisté le juge Gagné après avoir lu son jugement détaillé.

Les observations sur la peine auront lieu le 19 avril prochain.

Deux autres accusés dans cette affaire, André Desfossés et Patrick Dupuis, ont plaidé coupable avant même le début du procès. M. Dupuis a été condamné à 45 jours de prison. Un autre accusé, Tommy Rioux, a pour sa part bénéficié d’un non-lieu, à la suggestion du juge Gagné, vu le manque de preuve de sa participation active au blocage du tunnel.

Agression sexuelle sur une mineure

« Il célébrait quand j’ai perdu ma virginité », témoigne une adolescente

« Il célébrait quand j’ai perdu ma virginité. Il était content pour moi », confie Victoria*. Elle avait alors 12 ans. Son bourreau voulait lui montrer comment être une « bonne femme ». L’adolescente a livré un témoignage coup-de-poing au procès de Miguel Antonio Abarzua Poblete.

Le Montréalais de 42 ans est accusé d’agression sexuelle, de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels sur une mineure de moins de 16 ans. Son procès devant jury s’est amorcé mercredi au palais de justice de Montréal.

D’une voix douce, mais avec aplomb, l’adolescente de 16 ans a raconté avec moult détails au jury les abus extrêmement dégradants subis pendant deux ans aux mains de cet homme de confiance de son entourage. Pour protéger l’identité de la plaignante, on doit taire son lien exact avec l’accusé.

« Ce que j’ai vécu, c’est dégueu. C’est dégueulasse. C’est injuste. On m’a volé mon enfance », souffle l’adolescente, en larmes. Elle témoignait dans une autre salle du palais de justice pour ne pas croiser l’accusé.

À seulement 11 ans, Victoria devait faire régulièrement des fellations avec cet homme, alors dans la mi-trentaine. Ensuite, elle a été contrainte d’avoir des relations sexuelles avec pénétration avec lui.

Tout commence par des attouchements en jouant à la « bataille » quand elle a 11 ans. Plus tard, Miguel Antonio Abarzua Poblete demande à la plaignante si elle « sait c’est quoi un pénis ». « Je vais te montrer, c’est pour ton bien. C’est pour que tu sois une bonne femme plus tard », poursuit l’accusé, selon le récit de Victoria.

Désormais, chaque fois que l’occasion se présente, « Miguel » en profite pour agresser la préadolescente. « J’avais énormément confiance en lui », lâche-t-elle.

Jusqu’à « sa tombe »

Victoria a longuement raconté au jury sa première relation sexuelle avec pénétration, une agression particulièrement scabreuse qui s’est déroulée au garage de Miguel Antonio Abarzua Poblete. Des photos des lieux ont d’ailleurs été présentées au jury.

À 12 ans, Victoria a « perdu sa virginité ». Un « moment choquant » dans sa vie. « Miguel » tentait de la convaincre que c’était pour son « bien » et que c’était « mieux » de le faire avec lui. Alors que Victoria se plaint d’avoir mal, l’agresseur lui lance des insultes.

Mais quand l’agression se termine, l’accusé est ravi et « célèbre » la perte de la virginité de l’enfant. Il la somme alors de garder leur « secret » jusqu’à « sa tombe ». « J’avais peur », témoigne-t-elle. Pendant les mois suivants, Victoria est agressée régulièrement par l’accusé, qui lui demande d’apprendre plusieurs « poses » sexuelles.

C’est à 13 ans que Victoria réalise que ces agressions ne sont pas « normales » et s’éloigne de l’accusé. À 15 ans, elle révèle ce qu’elle a vécu à ses proches, qui l’encouragent à porter plainte à la police.

Le procès se poursuit vendredi.

* Nom fictif

Un père incestueux condamné à 8 ans de détention pour des crimes « atroces »

« Horrifiants », « atroces », « révoltants », « odieux », « impardonnables ». Le juge Manlio Del Negro était à court d’adjectifs pour décrire la gravité des agressions sexuelles perpétrées par un père sur sa fille de 8 ans. L’homme de 50 ans a été condamné jeudi à huit ans de pénitencier. « D’entreprendre des relations vaginales et anales avec une fillette de 8-9 ans équivaut à l’une des formes les plus dégradantes d’exploitation sexuelle qui est équivalente à une forme de supplice torturant. L’agir criminel dénote un degré de perversion préoccupant », a tranché le juge au palais de justice de Montréal. Malgré ces mots extrêmement durs, le magistrat n’a pas retenu la suggestion de peine de 10 ans de détention du ministère public, la qualifiant de « légèrement excessive ». Le juge a ainsi considéré les remords « sincères » du délinquant, sa démarche thérapeutique et sa reconnaissance de culpabilité.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Revitalisation du Village

L’administration Plante défend ses efforts

Assez d’action ? Pas assez d’action ? L’administration Plante a défendu ses efforts de revitalisation du Village, jeudi, alors que l’opposition présentait son propre plan de sauvetage. Le secteur est sous les projecteurs depuis le début de la pandémie, mais la situation s’est encore détériorée dans les derniers mois, selon l’association locale des commerçants. La présence des sans-abri et le nombre des locaux vacants y sont très importants. Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au sein de l’administration Plante, a annoncé jeudi la création d’une « cellule de crise intergouvernementale » pour aider le quartier. La Ville de Montréal, le réseau de la santé et la police s’y trouveront notamment. « S’il y avait une baguette magique pour sauver le Village, on le saurait et les mesures auraient déjà été mises en place », a fait valoir Robert Beaudry, qui appelle à la patience. L’élu a ajouté que les policiers des postes de quartier locaux seraient plus présents dans le secteur et qu’une patrouille de l’Équipe mobile de médiation en intervention sociale (ÉMMIS) serait affectée au secteur Berri-UQAM sept jours sur sept.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Saint-Léonard

Violente collision impliquant un bébé de 10 mois

Un bébé de 10 mois et trois autres personnes ont été blessés jeudi matin dans une violente collision survenue dans le secteur de Saint-Léonard, sur le boulevard Lacordaire. Plusieurs agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été dépêchés sur place et une enquête a été ouverte. La police montréalaise rapporte avoir été appelée à se rendre sur les lieux de la collision vers 11 h 15, jeudi matin. Les faits initiaux sont survenus au coin du boulevard Lacordaire et de la rue Belherbe. À leur arrivée, les premiers patrouilleurs ont porté assistance à quatre personnes au total. Dans le premier véhicule, une femme de 71 ans se trouvait au volant. Et dans le deuxième, il y avait un homme de 27 ans, une femme de 24 ans et un bébé de 10 mois. L’un des deux véhicules a embouti un poteau électrique appartenant à Hydro-Québec, tout juste après le premier impact, non loin d’un logement privé. La société d’État a d’ailleurs été alertée de la situation peu après.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

L’ancienne station de pompage Riverside est cédée aux Forges de Montréal

Les Forges de Montréal, installées depuis 2000 dans l’ancienne station de pompage Riverside, deviendront propriétaires de l’immeuble patrimonial situé dans le secteur Bridge-Bonaventure, ce qui leur permettra de lancer sous peu leur projet d’agrandissement. C’est une entente avec la Ville de Montréal, propriétaire du bâtiment, et la Société immobilière du Canada (SIC), propriétaire du terrain, qui permet à l’organisme à but non lucratif d’assurer à cet endroit la poursuite de ses activités de préservation et de transmission du savoir-faire lié aux métiers de la forge. Les actifs lui ont été vendus pour la somme symbolique d’un dollar. Maintenant que l’endroit leur appartient, les Forges de Montréal pourront aller de l’avant avec leur projet d’agrandissement, pour réaménager l’accueil du musée, l’école atelier et l’Espace patrimoine de la forge traditionnelle. L’organisme s’engage à rénover l’immeuble pour une somme de 3 millions, tout en respectant son caractère patrimonial.

— Isabelle Ducas, La Presse

Collège privé Regina Assumpta

Un élève arrêté et renvoyé après des menaces sur les réseaux sociaux

Un élève du collège privé Regina Assumpta à Montréal a été renvoyé jeudi après avoir proféré des « menaces explicites » en ligne, qui ont mené à une enquête policière dans la nuit de mercredi à jeudi. Il pourrait faire face à des accusations de menaces de mort, selon le Service de police de la Ville de Montréal. « Même si la menace n’était pas spécifique, et étant donné que la sécurité de tous est la priorité absolue au Collège, nous avons, au risque d’un excès de prudence, communiqué immédiatement avec les autorités policières », a indiqué la direction dans un courriel envoyé aux parents en fin d’après-midi jeudi. « Les policiers ont procédé à l’interpellation d’un élève [de 16 ans] du Collège en matinée, explique la direction dans son courriel. L’enquête a permis de conclure que l’auteur des propos violents ne représentait pas une menace fondée pour le Collège et les membres de sa communauté. » Il a été libéré sous promesse de comparaître à la fin du mois de mars.

— Lila Dussault, La Presse

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