Dépistage et vaccination

Offensive à Saint-Léonard

Un camion muni de hauts-parleurs et une brigade de sensibilisation ont été déployés, samedi, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal, où le nombre des cas quotidiens, pourtant à la baisse ces derniers jours, ne parvient pas à rattraper la moyenne de l’île.

Une opération de sensibilisation au dépistage et à la vaccination a visé les rues et les parcs de Saint-Léonard, qui affiche un taux de positivité à la COVID-19 de 5,7 %, soit 1,6 point au-dessus de la moyenne montréalaise.

Le Québec a recensé samedi 505 nouveaux cas de COVID-19, soit son plus petit bilan depuis la fin de septembre. Mais certains secteurs, comme Saint-Léonard, inquiète toujours les autorités sanitaires. La Croix-Rouge canadienne, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal et la Concertation Saint-Léonard ont mis sur pied une initiative visant à atténuer les effets de la COVID-19 dans cet arrondissement, qui, fin avril, enregistrait la deuxième concentration de cas en importance sur son territoire.

« Nous priorisons les quartiers avec un faible taux de personnes qui ont accès à de l’information ou encore avec un faible taux de vaccination », précise Carole Du Sault, porte-parole à la Croix-Rouge.

Justement, 40,2 % des résidants de Saint-Léonard ont reçu une première dose du vaccin contre la COVID-19, selon les plus récentes données de la Santé publique de Montréal. Dans l’ensemble de l’île, c’est plutôt 47 %.

Pour tenter de remédier à la situation, des brigadiers ont fait du porte-à-porte et tenu des kiosques dans les parcs de l’arrondissement, afin d’informer, en plusieurs langues, la population sur les différents gestes barrières, dont la vaccination. Des masques et du gel désinfectant ont également été distribués.

« Nous faisons le mieux pour rejoindre le plus de monde possible, par exemple, par des campagnes publicitaires. Mais ça doit aussi passer par des actions plus personnalisées », explique Catherine Dion, attachée de presse au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Ces dernières semaines, des opérations similaires ont été déployées dans différents secteurs de la métropole, dont Parc-Extension et LaSalle, plus durement touchés par les éclosions.

« Tout le territoire est important, mais c’est sûr que lorsqu’on voit un secteur qui est un peu plus bas, on va mettre plus d’efforts dans ce secteur à ce moment précis », a indiqué Mme Dion.

À l’échelle du Québec, la campagne de vaccination progresse à un bon rythme. Pas moins de 94 075 doses supplémentaires ont été administrées vendredi.

Des chiffres à la baisse

Les cas rapportés samedi portent à 617 la moyenne quotidienne calculée sur sept jours, en baisse de 20 % sur une semaine. Avec six décès supplémentaires, la moyenne des décès se maintient par contre à sept. C’est un chiffre stable depuis maintenant 16 jours.

Au total, 11 081 personnes ont donc succombé à des complications liées au virus jusqu’ici.

On observe par ailleurs une baisse de 13 hospitalisations au Québec ; pour l’heure, 424 patients demeurent hospitalisés en lien avec le virus, dont 103 se trouvent toujours aux soins intensifs, une baisse de trois cas en 24 heures à ce chapitre. Depuis une semaine, le nombre de personnes hospitalisées a baissé de 17 % (- 85), pour s’établir à 424 personnes.

À ce jour, 4,5 millions de Québécois ont reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID-19, soit 52,8 % des Québécois. La proportion grimpe à 64,6 % si on tient compte uniquement des 18 ans et plus. De plus, notons que 317 500 personnes ont reçu deux doses, soit 3,7 %, et que 843 000 adultes ont pris rendez-vous pour obtenir leur première dose, soit 12,1 %.

Deux fois le même vaccin « dans la mesure du possible »

En attendant la conclusion des études en cours, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a recommandé samedi soir de recevoir deux fois le même vaccin contre la COVID-19 « dans la mesure [du] possible ». « Une surveillance active sur l’efficacité réelle et l’innocuité d’un calendrier mixte [c’est-à-dire le mélange de deux vaccins] est importante et ces recommandations pourraient changer au fur et à mesure que des données probantes sont disponibles », a précisé le CNNI. Pour l’heure, le Comité recommande l’administration de la deuxième dose avec le même vaccin ou un vaccin de type similaire. Par exemple, il serait possible de compléter une série ayant commencé par un vaccin à ARNm [comme Pfizer] par un autre vaccin à ARNm. « Ce n’est pas une recommandation contre, c’est juste une absence de recommandation : différent », a insisté Caroline Quach-Thanh, pédiatre microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine. Une première étude britannique publiée au début du mois révélait que la séquence AstraZeneca-Pfizer produit des effets secondaires initiaux plus forts, mais qu’elle fonctionne tout aussi bien. Des données supplémentaires sont attendues d’ici quelques semaines. — La Presse

Les vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca efficaces contre le variant dit indien

Les vaccins de Pfizer-BioNTech et d’AstraZeneca-Oxford se révèlent presque aussi efficaces contre le variant dit indien du coronavirus que contre le variant dit anglais, a indiqué samedi une étude des autorités de santé en Angleterre, Public Health England (PHE). Selon l’étude de PHE, qui a été menée entre le 5 avril et le 16 mai, le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 88 % contre la maladie symptomatique du « variant indien » deux semaines après la deuxième dose, comparativement à 93 % d’efficacité contre le variant anglais. Sur la même période, celui d’AstraZeneca est efficace à 60 %, contre 66 % contre le « variant anglais » qui avait été détecté dans le Kent. Le ministre de la Santé du Royaume-Uni, Matt Hancock, s’est félicité de ces résultats qu’il a qualifiés de « novateurs », au moment où son gouvernement compte sur sa campagne de vaccination pour se protéger d’une poussée du variant indien qui met en péril la poursuite de son plan de déconfinement.

— Agence France-Presse

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