Manque de personnel à l’hôpital du Suroît

Des patients intubés aux urgences

Devant le manque criant de personnel, l’unité des soins intensifs craque à l’hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield. Des patients intubés doivent être gardés aux urgences tellement l’insuffisance de places est critique.

« Présentement, des gens qui devraient être aux soins intensifs sont ventilés sur des respirateurs à l’urgence. On n’a pas assez de personnel aux soins intensifs », dénonce Mélanie Gignac, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (FIQ-SPSMO).

« Il y a quatre ans, les soins intensifs étaient pratiquement pleins. Il y avait 35 personnes en poste. Aujourd’hui, ils sont 15 », illustre Mme Gignac. « C’est l’apocalypse. On est démunis devant la situation », ajoute-t-elle.

La porte-parole du CISSS, Jade St-Jean, confirme que la situation a été « très précaire dans les derniers jours ». « Dans une unité comme les soins intensifs, où ça prend une expertise particulière, l’équilibre est très fragile. On est vraiment en action pour trouver des solutions à court terme pour soutenir les équipes », a-t-elle expliqué à La Presse.

Pour résoudre la situation, un plan d’action a été présenté aux équipes de soins vendredi après-midi. « Un appel a été fait pour inciter des infirmières qui ont une expérience aux soins intensifs à venir prêter main-forte volontairement sur cette unité », a indiqué Mme St-Jean. L’établissement souhaite également introduire des infirmières auxiliaires et intensifier l’encadrement, le soutien et la formation aux équipes.

Des employées quittent le réseau

Le manque de personnel à l’unité des soins intensifs est flagrant. Une présence minimale de cinq infirmières de jour est recommandée. Seulement deux d’entre elles sont à l’horaire pour ce samedi, soutient Mme Gignac. L’hôpital peine à obtenir suffisamment de travailleuses en soins la nuit. « [Les employés du] quart de soir doivent toujours faire des quarts de nuit et le quart de jour doit rentrer plus tôt aussi », explique-t-elle.

Les heures supplémentaires obligatoires épuisent les employés qui sont toujours en poste, dénonce la présidente du syndicat. « [Vendredi], une infirmière qui est aux soins intensifs depuis plusieurs années a pris un poste ailleurs dans le [CISSS de la Montérégie-Ouest] juste pour quitter les soins intensifs. Ce n’est pas parce qu’elle n’aime plus ça, c’est juste pour sortir », dit-elle.

Elle s’inquiète pour les prochaines semaines. « La haute saison des rhumes, des grippes et des gastros n’est pas encore commencée. Combien de professionnels en soins vont réussir à passer l’hiver et ne démissionneront pas ? », se questionne-t-elle.

Problèmes récurrents

L’hôpital du Suroît fait face à des problèmes récurrents. En septembre, le syndicat avait déclaré qu’il n’était plus possible de « garantir la sécurité des soins » aux urgences en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

« Ce qui se passe est dramatique. Nous sommes devant la triste démonstration que la direction du CISSS n’est plus en mesure de garantir les soins sécuritaires auxquels la population est en droit de s’attendre », avait alors indiqué la présidente par intérim du syndicat, Vanessa Léger.

En octobre, les urgences ont dû fermer leurs portes temporairement aux cas les moins urgents et ont détourné des ambulances vers un hôpital voisin.

— Avec la collaboration de Henri Ouellette-Vézina et de Frédérik-Xavier Duhamel, La Presse

Frappe de la police d’Ottawa

Une Québécoise arrêtée dans une saisie record de fentanyl

Une jeune femme de L’Ancienne-Lorette près de Québec, Johanie Rochon, 22 ans, a été arrêtée récemment dans une enquête de la police d’Ottawa qui a débouché sur une saisie record de fentanyl et sur la saisie de plusieurs armes à feu.

Dans le cadre de cette enquête baptisée Amethyst, les limiers ont saisi 2,5 kg de fentanyl, évalués à plus de 1,5 million de dollars, qui auraient pu permettre la fabrication de 1,25 million de doses potentiellement mortelles selon la police d’Ottawa.

Le fentanyl est un opioïde 40 fois plus puissant que l’héroïne. Une très petite quantité se retrouve dans chaque dose vendue sur le marché noir.

La police d’Ottawa dit avoir répondu à 1231 appels de service en lien avec des cas de surdose de drogues (pas seulement de fentanyl) et déploré 94 décès reliés aux drogues illicites sur son territoire au cours des deux dernières années.

L’an dernier, les enquêteurs de la Division du crime organisé (DCO) du Service de police de la Ville de Montréal avaient saisi 2,25 kg de fentanyl, ce qui constitue la plus importante saisie de cet opioïde jamais effectuée à Montréal et probablement au Québec.

Véritable arsenal

Outre le fentanyl, les policiers d’Ottawa ont également mis la main sur neuf armes à feu « liées au crime », écrit la police dans un communiqué.

Parmi ces armes, on retrouve au moins cinq pistolets et une arme d’épaule semi-automatique.

« Au fil des deux dernières années, la police d’Ottawa est intervenue à la suite de 132 appels de service en rapport à des fusillades. Au cours de cette période, il y eut 14 homicides liés à des armes à feu », peut-on lire dans le communiqué.

Les policiers ont aussi saisi 680 g de cocaïne, 1800 g de méthamphétamine en cristaux, plus de 2200 pilules de stupéfiants de type opioïde, environ 150 000 $ en argent canadien et un véhicule de luxe.

L’âge des individus arrêtés peut étonner, en raison des armes et de la dangerosité des drogues saisies, en particulier du fentanyl : Azizul-Haq Haq Ahmadzai, 20 ans, Asarul-Haq Ahmadzai, 26 ans, Logan Campbell, 21 ans, et Yousif Alzayadi, 23 ans, tous d’Ottawa.

Ils font face, en vrac, à une centaine d’accusations de possession, trafic et possession dans un but de trafic d’armes à feu et de drogues, de possession de produits de la criminalité, de non-respect de conditions, de fuite de la police et de conduite dangereuse.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Pénurie de médicaments

Plus d’un million de bouteilles d’analgésiques importées attendues au Canada

Plus d’un million de bouteilles d’analgésiques importées sont attendues au Canada pour pallier la pénurie qui se poursuit depuis des mois. Le ministre fédéral de la Santé appelle toutefois les familles à être « responsables ».

« La combinaison du virus respiratoire syncytial (VRS), de la grippe et de la COVID frappe durement notre pays », a déclaré la Dre Supriya Sharma, conseillère médicale principale de Santé Canada, lors d’un point de presse vendredi.

Les manufacturiers d’acétaminophène et d’ibuprofène, des substances vendues sous les marques Advil, Motrin, Tylenol et Tempra, par exemple, peinent à répondre à la demande, bien qu’ils aient doublé leur production, selon les autorités sanitaires.

Santé Canada s’est donc tourné vers l’étranger afin de combler le manque. « Nous avons maintenant reçu et approuvé trois propositions d’importation de produits étrangers et l’approvisionnement a commencé à entrer dans le pays », a annoncé la Dre Sharma.

Ces produits comprennent de l’ibuprofène pour enfants et de l’acétaminophène liquide pour les enfants et les bébés, a-t-elle précisé. Ils serviront à approvisionner les hôpitaux, les pharmacies et les détaillants. « Les médicaments commenceront à apparaître sur les tablettes des magasins à partir du début de la semaine prochaine », a indiqué la Dre Sharma.

Encore deux ou trois semaines

Questionné sur le sujet vendredi en marge d’un autre évènement, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a quant à lui prévenu que les stocks des pharmacies prendront encore deux ou trois semaines avant d’être regarnis.

« Il ne faut pas aller en chercher 10 à la pharmacie pour priver d’autres familles de ces analgésiques » lorsqu’ils seront disponibles, a toutefois prévenu M. Duclos.

Le Canada est aux prises avec une pénurie d’acétaminophène et d’ibuprofène depuis des mois, dont Santé Canada a constaté les premiers signes dès avril. Des démarches ont alors été entreprises auprès des fabricants et de manufacturiers pour qu’ils augmentent la production.

L’offre au pays s’est toutefois révélée insuffisante pour faire face à la demande, qui est demeurée élevée à la fin de l’été.

L’administrateur en chef adjoint de la santé publique du Canada, le DHoward Njoo, a expliqué vendredi que la transmission du VRS et de la grippe, qui peuvent tous deux gravement affecter les enfants, « est supérieure au niveau attendu pour ce moment-ci de l’année », alors que la COVID-19 continue de circuler.

Des hôpitaux pédiatriques « ont signalé des nombres sans précédent de visites aux urgences et d’hospitalisations en raison des virus respiratoires », a-t-il observé vendredi. C’est notamment le cas à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), qui s’est résigné à placer jusqu’à deux patients par chambre aux soins intensifs.

Les autorités sanitaires recommandent aux parents de faire vacciner leurs enfants de 6 mois et plus contre la grippe, et d’appliquer les autres mesures de prévention de la transmission, comme le port du masque et les doses de rappel contre la COVID-19. Il n’existe pas de vaccin contre le VRS.

La Dre Sharma a aussi confirmé vendredi que l’étiquetage en français n’a rien à voir avec la pénurie de médicaments actuelle, contrairement à ce qui a été allégué dans un grand média anglophone.

— Avec La Presse Canadienne

Résidences Floralies

Une vingtaine de plaintes avaient été déposées avant l’enquête

Une vingtaine de plaintes avaient été déposées contre les résidences Floralies avant qu’une enquête gouvernementale soit ouverte en août dernier. Depuis, quatre employés ont été congédiés et six mesures disciplinaires ont été appliquées.

« C’est vrai qu’avec le recul, on aurait dû intervenir et intensifier nos interventions plus rapidement », a déclaré Najia Hachimi-Idrissi, PDG par intérim du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, en conférence de presse vendredi matin.

À la suite de constats préoccupants, Michel Delamarre a été nommé le 18 août par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour enquêter sur les CHSLD Floralies LaSalle et Floralies Lachine. À sa demande, les deux résidences ont été mises sous tutelle pour une période de 180 jours par le gouvernement du Québec le 1er septembre.

Son rapport d’enquête a été rendu public jeudi et a mis en lumière les conditions de vie « déplorables » des aînés hébergés aux résidences Floralies, à Montréal. Lors de l’enquête, de nombreux résidants étaient déshydratés, présentaient des plaies non traitées ou portaient des marques de violence physique.

« Les conclusions de ce rapport témoignent d’une situation inacceptable », avait déclaré la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, en conférence de presse jeudi. « J’ai vu […] des choses que personne ne souhaiterait vivre : maltraitance, blessures, manque de soins. »

21 recommandations

Pour améliorer l’état des résidences, le rapport énonce 21 recommandations, notamment la mise en œuvre d’un plan d’action visant à hausser la qualité des soins, à éliminer l’occupation des chambres à deux résidants pour davantage d’intimité et à consolider l’équipe médicale.

« Plusieurs améliorations ont déjà été faites aux Floralies Lachine et LaSalle depuis que le CIUSSS a reçu le mandat du Ministère de prendre en charge l’administration […] », a soutenu Mme Hachimi-Idrissi.

Elle assure que tous les résidants ont obtenu une évaluation physique et que des plans d’intervention appropriés ont été mis en place pour chacun d’entre eux. Des protocoles de formation ont également été déployés.

Montréal

Deux nouvelles stations du métro universellement accessibles

Le réseau de métro de Montréal compte maintenant 23 stations universellement accessibles, avec l’ajout d’ascenseurs à Villa-Maria sur la ligne orange et à Pie-IX sur la ligne verte. Plus de 100 millions ont été investis pour transformer l’intérieur de ces deux stations fortement achalandées. « À chaque ascenseur installé, nous changeons le quotidien de l’ensemble de notre clientèle », a affirmé vendredi le président du C.A. de la Société de transport de Montréal, Éric Alan Caldwell. C’est à la station Pie-IX que les travaux étaient le plus imposants. Au-delà de l’installation d’ascenseurs, le chantier, lancé à l’automne 2020, impliquait également d’agrandir les édicules principaux et secondaires de la station, d’élargir le corridor souterrain, de revoir plusieurs systèmes électroniques ou encore d’ajouter un puits de ventilation naturelle. Au total, l’opération aura coûté plus de 81 millions de dollars à elle seule.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Ex-tueur à gages devenu collaborateur de police

Des avocats se sont manifestés pour représenter Frédérick Silva

Vingt jours après que Frédérick Silva eut annoncé avoir approché, en vain, près de 200 avocats pour le représenter, deux criminalistes se sont manifestés pour défendre l’ancien tueur à gages du crime organisé devenu collaborateur de police. L’un de ces avocats s’est manifesté après la publication d’un article de La Presse paru le 28 octobre dernier, alors que l’autre est un permanent de l’Aide juridique établi dans la ville de Québec qui a été approché par les responsables de la Commission des services juridiques du Québec. Le premier a eu des communications avec Frédérick Silva et s’est donné un mois pour prendre une décision, alors que le second pourrait prendre le dossier, mais pas avant la fin janvier, ce qui est un peu loin au goût du juge Marc David, de la Cour supérieure. Silva, 42 ans, a été condamné à la prison à vie sans admissibilité à une libération conditionnelle avant 25 ans pour les meurtres de trois hommes commis à l’automne 2018, et pour une tentative de meurtre commise contre le chef de clan de la mafia Salvatore Scoppa en février 2017.

— Daniel Renaud, La Presse

Allégations d’abus dans le basketball scolaire

Québec déclenche une enquête

Québec déclenche une enquête administrative dans la foulée d’allégations d’abus physiques, de harcèlement psychologique, de violence verbale et d’agressions sexuelles perpétrées par un entraîneur de basketball féminin, a annoncé le gouvernement vendredi. Cette enquête interministérielle a pour objectif de faire la lumière sur cette situation extrêmement préoccupante dans le basketball scolaire, selon un communiqué. Un portrait global de la situation sera dressé et des actions supplémentaires à prendre pourront être déterminées. L’administration, l’organisation et le fonctionnement des établissements scolaires et des organismes sportifs concernés seront ciblés. « Il est de notre responsabilité de retourner chacune des pierres, de faire la lumière sur ces allégations et de s’assurer que les mécanismes en place sont efficaces afin de prévenir ce genre d’évènements et de protéger l’intégrité de nos jeunes », précise la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, dans le communiqué.

— La Presse Canadienne

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