Québec pressé d’augmenter l’offre d’au moins 5 % par année
À l’approche d’un discours attendu lundi prochain de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, devant de nombreux acteurs du transport collectif, une coalition d’organismes réclame que Québec s’engage à augmenter l’offre de service « d’au moins 5 % par année », en évitant de nouvelles coupes dans l’industrie.
« La situation est grave, et nous nous inquiétons du flou qui entoure le financement des réseaux de transport depuis des mois. Quelqu’un doit tenir le gouvernail », affirme dans une déclaration la professeure au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM Florence Junca-Adenot.
Cette spécialiste, qui fait partie de l’Alliance TRANSIT, coalition militant pour un meilleur financement du transport collectif, affirme que la ministre Geneviève Guilbault doit « envoyer un signal clair pour rassurer l’ensemble de l’écosystème des transports collectifs ».
Justement, la ministre Geneviève Guilbault doit prononcer une allocution attendue, lundi prochain, à l’occasion du 18e Déjeuner-bénéfice de Trajectoire Québec, dont le thème sera « Réalisons maintenant le futur de la mobilité durable ». Beaucoup d’acteurs de l’industrie seront sur place, dont certains attendent des annonces « concrètes » du gouvernement en matière de financement, ont confié des sources à ce sujet jeudi.
Le secteur du transport collectif est dans une impasse depuis des mois déjà. Au Québec, le manque à gagner risque d’atteindre les 900 millions d’ici cinq ans, les revenus provenant des usagers ayant fortement diminué durant la pandémie. En décembre, Mme Guilbault avait ouvert la porte à une révision du financement.
Vendredi, l’Alliance TRANSIT présentera donc quatre demandes à la ministre. La plus saillante : adopter un plan d’action intégré à la Politique de mobilité durable qui prévoirait « l’augmentation de l’offre de service d’au moins 5 % par année ». On réclame aussi à Québec « d’offrir de la prévisibilité aux municipalités et aux sociétés de transport », en signant une entente financière sur cinq ans.
Puis, la coalition réclame que Québec s’engage à « éviter toute nouvelle » coupe de services, et à donner suite au Chantier sur le financement du transport collectif, par des solutions « structurelles ». « Les paliers supérieurs de gouvernement doivent répondre présents et soutenir les sociétés de transport pour éviter toute coupure supplémentaire de services. C’était l’intention du précédent ministre, il faut la réitérer », insiste la directrice de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon.
En octobre 2021, alors ministre des Transports, François Bonnardel avait en effet indiqué que Québec « ne veut pas qu’il y ait une réduction de service à Montréal ou dans n’importe quelle autre société de transport au Québec ». « On comprend qu’ils vont avoir un déficit pour les deux prochaines années. On va voir ce qu’on peut faire », avait-il dit.
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