Vins  Cuvées d’actualité

La belle histoire de Pascal Marchand

Le vin se retrouve souvent au cœur de l’actualité. Cette semaine, il partage le grand écran avec le vigneron Pascal Marchand dans le documentaire Grand cru. Entretien avec le Québécois aujourd’hui installé en Bourgogne.

Perché sur le muret de pierre de sa parcelle de vignes de Musigny, Pascal Marchand regarde l’énigmatique château Clos de Vougeot situé tout près. Le film Grand cru s’ouvre sur cette image qui illustre bien le succès du vigneron québécois, arrivé en Bourgogne il y a 30 ans.

L’histoire de Pascal Marchand est bien connue des amateurs de vin, en particulier de ceux qui s’intéressent aux grands pinots noirs. Le documentaire permet de l’entendre de la bouche même du vigneron : il rêvait de devenir écrivain et son destin a basculé en Bourgogne. Il a étudié la viticulture à Beaune, puis il a décroché le poste de régisseur pour le comte Armand, au Domaine des Épeneaux. Contre toute attente, ses vins ont vite séduit la critique.

Pascal Marchand possède maintenant ses propres vignes avec l’homme d’affaires et vigneron ontarien Moray Tawse. Ensemble, ils ont mis la main sur de prestigieuses parcelles, et les vins qu’ils produisent, comme tous les grands bourgognes, se vendent à fort prix aux quatre coins du monde.

« Les gens boivent du vin sans se rendre compte de tout ce que ça représente. On voit le côté glamour du vin, mais on voit rarement le travail, le rapport avec la nature. » — Pascal Marchand

En acceptant la proposition du réalisateur David Eng, Pascal Marchand voulait montrer que les vignerons sont aussi des agriculteurs. C’est réussi. L’année du tournage, 2016, a été la plus difficile de sa carrière. Météo capricieuse, récolte très faible et problèmes entourant sa parcelle de Musigny, le vigneron confie dans le film que sa philosophie, qui tourne autour du terroir et de la biodynamie, a été mise à rude épreuve.

Mais l’histoire se termine bien. Après le tournage, la récolte 2017 a été fabuleuse en Bourgogne, une exception en France où plusieurs régions viticoles ont gravement été touchées par la grêle au printemps.

« Depuis 2011, on a eu une succession de petites récoltes, dit Pascal Marchand en entrevue. Ce qui pousse les prix vers le haut. L’année 2017 fait du bien. Pour une fois, on a été épargnés. »

Grand cru pose un regard poétique sur cette région viticole mythique et offre une entrée privilégiée dans la vie ainsi que la famille du réputé vigneron. Et surtout, il donne soif.

Grand cru est à l’affiche au Cinéma Beaubien, à Montréal, et au Cinéma Le Clap, à Québec.

Pascal Marchand à petit prix

Moray Tawse et Pascal Marchand possèdent huit hectares de vignes réparties en Bourgogne. Ils achètent aussi des raisins de divers producteurs de la région pour augmenter leur production. C’est ce qui se trouve dans cette bouteille appelée Joie de Vigne, un pinot noir conçu spécifiquement pour le Québec. Ce vin s’avère une belle introduction au travail de Pascal Marchand : un pinot aux arômes de framboises, juteux et peu tannique. Parfait pour accompagner le filet de porc nappé d’une sauce aux petits fruits.

Marchand-Tawse Joie de Vigne 2016, 24,80 $ (13551670)

Le terroir de Niagara

S’il n’avait pas choisi la Bourgogne, Pascal Marchand aurait probablement fait du vin dans la péninsule du Niagara. « Ce sont les vins qui se rapprochent le plus de ceux d’Europe grâce au sol de calcaire et au climat plutôt froid », explique-t-il. Le Québécois connaît bien l’endroit. Il a vinifié au Clos Jordanne, un grand vignoble dont les activités ont cessé en 2016. Il donne aussi un coup de main au vignoble ontarien de son associé Moray Tawse. Pascal Marchand a posé ses valises en France. Jean-Pierre Colas, lui, a fait l’inverse. Originaire de Chablis, dans le nord de la Bourgogne, il produit maintenant du vin à Niagara. Du très bon vin ! Son rouge à base de gamay sent le printemps avec ses parfums de lilas et de cerises noires. Sa bouche est tendue, fruitée, et de beaux tannins ajoutent de la texture et de la gourmandise. En accord recommandé : terrasse et saucissons.

13th Street Winery Gamay 2016, 22,95 $ (12705631)

Rêve californien

Pendant plusieurs années, Pascal Marchand a roulé sa bosse et vendu ses conseils dans plusieurs vignobles du monde : Australie, Chili et Californie. Il garde d’ailleurs un grand intérêt pour les vins californiens. « J’aime le paysage, l’énergie et les vins de Sonoma, dit-il. Il y a une grande diversité de vignes et de clones en Californie. » Comme ceux de Bourgogne, les grands vins de la Californie sont chers. On en a toutefois pour notre argent avec ce chardonnay de l’entreprise Purple Wine. Sans surprise, il est rond et charmeur avec une trace de sucre résiduel. Il séduit avec ses arômes de fruits jaunes et de fleurs d’acacia. Avec du saumon grillé et une salade de mangues, c’est le bonheur.

Sonoma Wine Company Chardonnay Atascadero 2015, 22,40 $ (12787576)

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