PME innovation Civilia

La bosse des bus

L’innovation

Prévoir en temps réel l’heure des prochains passages des autobus et les annoncer aux usagers ? C’est un des services que Civilia offre aux sociétés de transport avec sa plateforme d’analyse algorithmique des données. Et alors que la pandémie limite le nombre de places dans les véhicules, sa technologie informe le réseau – et les passagers – du taux d’occupation du prochain autobus.

Qui ?

Dès les débuts de sa carrière, Martin Choinière a eu la bosse des bus. L’ingénieur civil l’a entamée au milieu des années 90 à la Société de transport de l’Outaouais, une des premières à s’être dotées d’un système de localisation d’autobus en temps réel.

Il a fondé Civilia en 2016.

Fort de son expertise en intelligence artificielle et métadonnées, l’ingénieur Xavier Prudent s’est rapidement joint à lui « pour développer des solutions innovantes afin de faciliter les déplacements des gens et optimiser les réseaux de transport ».

la Citation

« Notre modèle d’affaires consiste à exploiter les données existantes. On arrive chez le client, qui a déjà un système en place, comme un système de localisation des autobus. On récupère ces données et on a développé des algorithmes qui nous permettent de faire des prédictions et des simulations. »

— Martin Choinière

La technologie

Les données recueillies auprès de la société de transport sont analysées et valorisées sur la plateforme de Civilia, pour prévoir en temps réel l’heure de passage du prochain autobus à chacun des arrêts du réseau.

Avec cette plateforme, les gestionnaires peuvent optimiser les lignes et améliorer la fluidité des trajets.

Civilia utilise également les mesures électroniques d’entrées et de sorties de passagers à bord des véhicules pour mesurer leur taux d’occupation – une information essentielle en temps de pandémie.

Avec une application comme Transit, l’usager peut donc connaître l’heure de passage du prochain autobus et vérifier s’il trouvera une place à bord.

Civilia peut également introduire des messages d’alerte du transporteur dans son flux de données – un incident qui perturbe une ligne, par exemple.

Outre les applications mobiles, la plateforme de Civilia permet à la société de transport de diffuser ses informations par texto, sur les réseaux sociaux ou sur ses panneaux d’affichage électroniques.

« C’est plus de 20 millions de prédictions qu’on va faire aujourd’hui pour mieux informer la clientèle qui veut utiliser les services de transport en commun. »

— Martin Choinière

Le simulateur

Civilia propose également un outil de simulation – un service unique au Canada, indique l’entreprise.

Civilia peut formuler divers scénarios autour des lignes et des trajets pour estimer la distance à parcourir à pied pour se rendre à l’arrêt, le temps d’attente, le temps de voyage, les correspondances, etc. L’outil pourra par exemple évaluer la performance d’une future ligne ou les effets de diverses perturbations.

Le marché

Civilia offre déjà ses services à plusieurs sociétés de transport de moyenne importance au Québec… mais pas à la STM. Les plus grandes sociétés ont généralement leur propre service d’analyse à l’interne. Ce qui ne les empêche pas de faire appel à Civilia pour son outil de simulation, comme vient de le faire une importante société.

L’avenir

Civilia, située à Longueuil, compte à présent 10 employés. « Depuis le début de l’année, on travaille à un plan de commercialisation pour se positionner à travers le Canada, souligne Martin Choinière. Par la suite, on va ouvrir à travers le monde. On y va étape par étape. »

L’arrêt suivant se fera en Europe, plus ouverte aux technologies étrangères que le marché américain, qui exigerait que Civilia installe une succursale au sud de la frontière.

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