Mon clin d’œil

Vaut mieux perdre la face que perdre le masque.

On a besoin plus que jamais du Fonds des générations

En réponse à l’éditorial de Paul Journet, « Finances publiques : prêt pour un nouveau cycle », publié le 29 juin

À la suite de l’éditorial de Paul Journet du 29 juin dernier, je crois de mon devoir de donner mon avis sur l’avenir du Fonds des générations dont j’ai parrainé la loi en 2006.

L’objectif de cette loi était de réduire notre dette devenue la plus élevée au Canada en proportion de notre richesse et accumulée principalement pour financer des dépenses courantes.

Depuis plusieurs mois, des analystes, des économistes et des groupes sociaux ont publié leurs suggestions quant à l’avenir du Fonds des générations. Cette réflexion avait été lancée par le gouvernement Legault au moment où l’on pensait atteindre prochainement la cible du niveau d’endettement prévu par la loi adoptée en 2006.

À la suite de la crise de la COVID-19, tout a changé. Le gouvernement prévoit maintenant un déficit budgétaire de l’ordre de 15 milliards, du jamais-vu. Pourtant, les analystes financiers s’entendent pour dire que le Québec pourra emprunter assez facilement cette somme grâce à la situation financière saine laissée par le gouvernement Couillard et aux 20 milliards accumulés par le Fonds des générations pour réduire notre dette.

Ce Fonds, on s’en rend compte, donne maintenant au Québec un coussin unique parmi les provinces canadiennes pour faire face à une crise économique et financière comme celle que l’on vit en 2020.

Beaucoup de suggestions ont été faites pour utiliser le Fonds des générations pour toutes sortes de dépenses publiques. Je demande au ministre des Finances, Eric Girard, de résister au chant des sirènes. La crise des finances publiques provoquée par la COVID-19 obligera le gouvernement à emprunter des dizaines de milliards additionnels dans les prochaines années. Dans ce contexte, Québec ne peut se permettre de modifier les objectifs de la loi de 2006 et de donner ainsi des signaux négatifs aux prêteurs.

Il ne faut surtout pas modifier une formule gagnante pour l’avenir de nos enfants qui auront à payer pour les dettes accumulées non pour améliorer nos infrastructures, mais pour financer des dépenses d’épicerie, comme les appelait Jacques Parizeau.

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