Ligue de hockey junior majeur du Québec

« Je me sens privilégié et honoré »

Le numéro 4 porté par Guy Lafleur chez les Remparts de Québec est immortalisé

Québec — Dès le début de son discours, entouré des membres de sa famille et de quelques dignitaires, Guy Lafleur s’est empressé de saluer ses vieux camarades de hockey junior. Lors de sa rencontre avec les membres des médias quelques minutes plus tôt, la voix de Lafleur était étouffée par les sanglots lorsqu’il a parlé de ses anciens complices.

« S’ils n’étaient pas ici, je ne serais pas là », a-t-il dit en prenant une grande respiration. « Les Remparts ont toujours été une grande famille, avec un grand sentiment de fierté et d’appartenance. De voir autant d’anciens avec moi, ça prouve une chose… c’est que l’équipe se tient encore », a glissé Lafleur avant d’être envahi par l’émotion.

L’ancienne gloire du Canadien de Montréal vient de passer deux journées chargées d’émotions à Québec, la ville où il a déployé ses ailes dans le monde du hockey. Mercredi, la Ville de Québec dévoilait l’œuvre d’art visant à immortaliser la grande carrière de Lafleur sur l’allée commémorative de la place Jean-Béliveau. Vingt-quatre heures plus tard, son numéro 4 était retiré avant le match entre les Cataractes de Shawinigan et les Remparts.

« Ça change le mal de place, a avoué le champion de cinq Coupes Stanley. Ça change les idées, c’est un petit peu un retour aux sources. »

« Comme je l’ai toujours mentionné, il ne faut jamais oublier d’où on vient… mais il ne faut jamais oublier où on s’en va. »

— Guy Lafleur

Rien, pas même la maladie, n’aurait pu l’empêcher de vivre cette soirée magique avec les siens. Sur le tapis protocolaire déroulé sur la patinoire du Centre Vidéotron, sa femme Lise, ses fils Martin et Mark Lafleur, sa petite-fille Sienna-Rose et les ex-joueurs des Remparts le regardaient les yeux remplis de fierté.

« Dans la vie, il ne faut rien laisser passer, a philosophé le principal intéressé. C’est important d’y être, si on est capable d’y être. Je me sens vraiment privilégié et honoré. »

Des hommages et des anecdotes

Le lever de la bannière du numéro 4, acclamée par les 8661 spectateurs, a été précédé de plusieurs allocutions. L’entraîneur-chef et DG des Remparts Patrick Roy, le commissaire de la LHJMQ Gilles Courteau, l’ex-coéquipier de Lafleur chez les Remparts André Savard, et le maire de Québec, Régis Labeaume, ont tour à tour rendu hommage au célèbre attaquant.

Roy, coéquipier de Lafleur chez le Canadien en 1984, a déridé la foule en racontant une anecdote survenue dans le vestiaire du club au Forum de Montréal à sa saison recrue. « Je suis assis à mon casier, je m’habille tranquillement, et j’ai la tête penchée en attachant mes patins. Puis je vois Guy Lafleur. Je me dis : “Tabarnak, c’est Guy Lafleur !” », a souri Roy, en décrivant l’ancien numéro 10 du CH comme le « plus grand ».

De son côté, André Savard n’avait que de bons mots à l’égard de son ancien compagnon des Remparts. « Ce n’est pas automatique de devenir si grand et si bon, a noté l’ancien directeur général du Canadien de Montréal. C’est de la persévérance, du travail et beaucoup de fierté, et c’est ça, Guy Lafleur. »

Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est lui aussi adressé à l’ancienne gloire du Canadien, des Rangers et des Nordiques par l’entremise d’un message vidéo.

« Vous êtes la fierté du peuple québécois. »

— François Legault, premier ministre du Québec

Avant le match, le grand patron de la LHJMQ s’est rappelé la discussion qu’il avait eue avec Lafleur, « un grand homme », il y a un mois à Gatineau.

« Il m’avait annoncé qu’il commencerait des traitements expérimentaux et de la chimiothérapie la semaine suivante, a raconté M. Courteau. Il m’a dit : “Je déteste penser que je pourrais devoir y être en chaise roulante, mais si c’est ce qu’il faut, je vais être là.” On sait tous que c’est quelqu’un de très émotif et on est très contents qu’il soit ici dans les circonstances qu’on connaît. »

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