interventions chirurgicales

Ottawa devrait injecter plus de 1 milliard de dollars pour rattraper les retards

Si le Canada veut rattraper les retards accumulés à cause de la pandémie dans six types d’intervention en santé, il devra fournir au moins 1,3 milliard de dollars de financement additionnel dans tout le pays, estime l’Association médicale canadienne. Et ces sommes ne permettront de rattraper que les retards causés par la première vague de COVID-19, soutient l’organisme.

« Il faut vite reprendre le retard, qui s’accumule toujours, sachant que les prochaines vagues risquent d’aggraver le problème », estime la présidente de l’Association médicale canadienne (AMC), la Dre Ann Collins.

L’Association médicale canadienne a voulu estimer l’impact de la première vague de COVID-19 sur l’attente pour six types d’intervention, soit le pontage aortocoronarien, l’opération de la cataracte, l’arthroplastie de la hanche, l’arthroplastie du genou, l’imagerie par résonance magnétique et la tomodensitométrie (IRM et TDM).

Selon l’analyse menée par la firme Deloitte pour le compte de l’AMC, la première vague de COVID-19 a eu un effet considérable sur le système de santé canadien. Il faut aujourd’hui attendre 75 jours de plus qu’en février pour obtenir une opération de la cataracte, 65 jours de plus pour obtenir une arthroplastie du genou et 33 jours de plus pour passer une TDM. « C’est un instantané de ce qui se passe aujourd’hui […]. Toutes les complications ne sont pas incluses dans ces chiffres-là », note le DAbdo Shabah, membre du conseil d’administration de l’AMC.

Pour rétablir les temps d’attente prépandémie de ces six types d’intervention, « il faut que le fédéral injecte 1,3 milliard dans le réseau », écrit l’AMC dans un communiqué diffusé lundi après-midi.

Le DShabah souligne que l’argent ne suffirait pas à lui seul à éliminer l’attente. Les pénuries de personnel sont grandes au pays. Le DShabah croit qu’il faut « investir dans les nouvelles façons qui vont pouvoir nous aider à surmonter ces délais qui étaient déjà préexistants avant même la pandémie, mais pour lesquels la pandémie a amené un grand retard qui pourrait se détériorer dans les prochains mois ».

L’AMC plaide notamment pour que le gouvernement fédéral mette sur pied un « fonds ponctuel d’innovation en soins de santé ».

justice

Normandeau « heureuse de tourner la page »

Le DPCP ne contestera pas l’arrêt du processus judiciaire dans le procès de l’ex-ministre, de Marc-Yvan Côté et de leurs coaccusés

La saga judiciaire de Nathalie Normandeau, de Marc-Yvan Côté et de leurs quatre coaccusés est terminée, plus de quatre ans après leur arrestation. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé lundi la décision de ne pas porter en appel l’arrêt du processus judiciaire prononcé en faveur des accusés le mois dernier.

L’ex-ministre Normandeau se dit « heureuse de tourner la page » sur cette saga. « Compte tenu de la solidité du jugement Perreault, c’était la décision à prendre. Le contraire aurait été abusif. Toujours en réflexion sur la poursuite », a-t-elle commenté dans une déclaration transmise par courriel.

Le juge André Perreault avait cité les délais déraisonnables ainsi que les « inconduites policières » pour justifier l’arrêt du processus judiciaire dans ce dossier ultra-médiatisé.

« Le droit des accusés à un procès en délai raisonnable a été violé », avait conclu le juge. Le plafond de 30 mois pour juger d’une cause prescrit par l’arrêt Jordan a en effet été considérablement dépassé dans cette affaire.

Selon le juge Perreault, le procès aurait été terminé depuis l’été 2018 sans les « fuites et l’enquête bidon du Projet A », enquête sur les fuites médiatiques menée par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Rappelons que l’ex-ministre et ex-collecteur de fonds libéraux Marc-Yvan Côté s’est rendu jusqu’en Cour suprême pour chercher les sources de cette fuite.

« Après une analyse approfondie du jugement par l’équipe de procureurs au dossier ainsi que par le comité provincial des appels, qui regroupe des procureurs de différents bureaux experts en procédures d’appel, le DPCP a décidé de ne pas porter le jugement en appel », a indiqué par courriel la porte-parole du DPCP, MAudrey Roy-Cloutier.

« Le jugement de première instance repose donc essentiellement sur l’appréciation de la preuve. Or, compte tenu des règles de droit qui encadrent les pouvoirs d’intervention de la Cour d’appel à l’égard de questions factuelles, le DPCP considère qu’il ne sera pas en mesure de faire renverser ce jugement », a-t-elle ajouté.

Marc-Yvan Côté, l’ex-ministre Nathalie Normandeau, son ex-chef de cabinet Bruno Lortie, l’ancien maire de Gaspé François Roussy et deux ex-dirigeants de la firme de génie Roche, Mario W. Martel et France Michaud, étaient accusés de fraude, de complot, de corruption de fonctionnaires et d’abus de confiance.

La Cour d’appel double la peine d’un « entremetteur » des Hells Angels

La Cour d’appel double pratiquement la peine de détention à domicile que devra purger l’homme d’affaires Louis-Pierre Lafortune, cet « entremetteur » qui avait aidé un membre des Hells Angels à planifier le recyclage de l’argent de la drogue dans l’industrie de la construction et la prise de contrôle du marché de la maçonnerie, entre 2006 et 2009.

M. Lafortune avait été initialement condamné à 12 mois d’emprisonnement au sein de la collectivité, dans un jugement qui remonte à 2017. Mais le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait porté la peine en appel, estimant qu’elle n’était pas assez sévère. La Cour d’appel lui a donné raison lundi en faisant passer de 12 à 23 mois la peine à purger à la maison.

L’homme d’affaires avait été arrêté dans le cadre du projet Diligence, une enquête de la Sûreté du Québec portant sur l’infiltration de l’industrie de la construction par les Hells Angels.

Proche du motard Norman « Casper » Ouimet, Louis-Pierre Lafortune avait aidé à planifier l’injection des profits du trafic de stupéfiants dans une entreprise de maçonnerie en difficulté et sa prise de contrôle par les associés de Ouimet. Il agissait comme « entremetteur ou facilitateur permettant à Ouimet d’avoir accès à de nombreux intervenants » dans l’industrie, selon le tribunal.

« Sa notoriété et son succès en affaires lui permettent de rassembler différents entrepreneurs dans le projet élaboré avec Ouimet pour créer un consortium afin de contrôler les prix et le marché de la maçonnerie au Québec. Ouimet et Lafortune seraient à la tête de ce vaste projet », précisait le jugement de première instance.

Leur plan avait toutefois été mis en échec avant de se matérialiser, si bien que Louis-Pierre Lafortune avait été reconnu coupable de complot en vue de recycler les produits de la criminalité, mais pas de recyclage en tant que tel.

Consultant en décontamination

Dans l’attente de la décision de la Cour d’appel dans son dossier, Louis-Pierre Lafortune a expliqué qu’il travaillait comme « consultant » dans une entreprise de décontamination appelée Gestion OFA Environnement. La firme, qui est aujourd’hui fermée, a été la cible d’une vaste enquête commune de la Sûreté du Québec et du ministère de l’Environnement pendant cette période.

La théorie des autorités était que Gestion OFA Environnement tentait de prendre le contrôle de l’industrie de la décontamination et déversait clandestinement ses sols contaminés dans la nature plutôt que de les faire traiter de façon écologique. Les enquêteurs avaient saisi des milliers de faux bons de pesée et dénombré plusieurs dizaines de sites contaminés à la campagne. Un chimiste du Ministère avait produit un rapport expliquant que l’un des sites en milieu agricole avait été tellement empoisonné qu’on risquait de voir apparaître des cancers ou des mutations chez certains animaux.

Après la mort d’un des témoins principaux et l’apparition de difficultés en matière de gestion de la preuve, le DPCP s’était dit incapable de déposer des accusations criminelles. Une tentative d’imposer des amendes en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement s’est ensuite soldée par un arrêt du processus judiciaire en raison des délais jugés déraisonnables.

Soins à domicile pour aînés

Une révolution s’impose, dit l’opposition

À l’unisson, les trois partis de l’opposition à Québec réclament « une révolution » dans le domaine des soins à domicile offerts aux aînés, en réaction à notre enquête publiée lundi.

« Il faut qu’il y ait quelque chose qui se passe avec les soins à domicile. Ça ne sert à rien de dire que c’est important, et pendant ce temps-là, de construire des maisons des aînés », s’insurge la députée de Fabre, Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle sur les enjeux touchant les personnes âgées.

Actuellement, près de 5000 personnes âgées sont sur des listes d’attente de CHSLD ou de ressources intermédiaires, dit Mme Sauvé. Or, les maisons des aînés n’hébergeront que 2600 aînés.

« On ne sera même pas capables de répondre aux besoins actuels avec ce projet. Et les besoins vont exploser. C’est pourquoi il faut faire un changement de paradigme courageux, qui est moins payant politiquement. » Pour elle, il faut opérer un virage semblable à celui du Danemark, qui consacre 75 % de son budget de soins prolongés aux services à domicile. Au Québec, la proportion est inversée.

Des cas pathétiques comme ceux relatés dans notre enquête, les députés en voient tous les jours dans leurs bureaux de circonscription, ajoute Mme Sauvé. « Les gens se retrouvent dans un labyrinthe sans issue. » La députée de Fabre se demande où sont passés les 380 millions investis dans soins à domicile par le gouvernement Legault depuis son élection. « En tout cas, je peux vous dire que les organismes communautaires n’ont pas vu la couleur de cet argent-là ! »

Sur Twitter, son collègue et ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette a indiqué qu’à la suite d’un grand forum tenu en 2016, son parti avait ciblé les problèmes et les solutions. « Après notre forum, le chemin était clairement tracé, écrit-il. Ça coûtait entre 3 et 4 milliards. Posons-nous la question, qui est la seule qui importe : voulons-nous payer ? »

« Notre modèle de soins aux aînés est complètement brisé et Marguerite Blais est très mal placée pour le réparer, a déclaré pour sa part le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. Les soins aux aînés n’ont pas besoin d’une énième promesse électorale, mais d’une révolution complète. Il faut un changement de modèle. La CAQ aura-t-elle le courage de faire le nécessaire ? »

M. Nadeau-Dubois s’insurge que le gouvernement ait déclaré non essentiels certains services à domicile, qui relevaient de l’aide à la vie domestique. « En mettant ces services sur pause pendant la première vague, le gouvernement a laissé tomber des milliers de Québécois vulnérables », dit-il.

« Ça prend un leader »

Le député péquiste de Rimouski, Harold LeBel, est bien d’accord. « On le répète depuis des mois que c’est vers les soins à domicile qu’il faut aller. Mais c’est tellement plus facile de couper le ruban dans une maison des aînés que de financer correctement les soins à domicile… »

La ministre des Aînés n’a aucun plan clair pour les soins à domicile, déplore-t-il. « Il faut un leadership politique. Ça prend quelqu’un qui dit : “Il faut investir, et il faut suivre l’argent.” On en fait une priorité, un enjeu majeur. Ça prend un leader, et actuellement, il n’y a personne ! »

M. LeBel souligne que dans sa région, on en est déjà à une proportion de 25 % d’aînés, une situation qui s’étendra à l’ensemble de la province d’ici 2030. « Dans certains villages, il faut faire en sorte de garder les gens. Les aînés partent, pour se rapprocher de l’hôpital ou parce qu’ils ne peuvent plus s’occuper de leur maison. Il y a un exode du vieillissement. Il faut trouver des solutions à ça. »

La ministre des Aînés, Marguerite Blais, a pour sa part décliné notre demande d’entrevue.

COVID-19

Un chien déclaré positif en Ontario

Un chien de la région de Niagara, en Ontario, a été déclaré positif à la COVID-19, mais les chercheurs croient que la plupart des propriétaires d’animaux ne devraient pas s’inquiéter. Les tests positifs chez les chiens sont rares, car ils sont généralement asymptomatiques et guérissent assez rapidement de la maladie. Scott Weese, chef du contrôle des infections à l’Ontario Veterinary College de l’Université de Guelph, a participé à l’étude qui a trouvé le cas positif dans la région de Niagara. Il dit que, sur environ 40 animaux testés, seul le chien a été déclaré positif. Un chat dans l’étude avait des anticorps, ce qui suggère qu’il avait déjà eu le virus. M. Weese a déclaré que tout ménage comprenant une personne atteinte de la COVID-19 devrait inclure ses animaux de compagnie dans la quarantaine, par mesure de précaution. « Votre chien est moins susceptible d’être infecté que les personnes de votre foyer, mais c’est possible, et nous ne voulons pas créer le risque que votre chien puisse le transmettre », a fait valoir M. Weese lundi. Il a également noté que les propriétaires ne devraient pas trop s’inquiéter pour leurs animaux. « C’est un virus humain. Il aime les gens, et il y a des espèces animales qui peuvent être atteintes, mais c’est un contrecoup », a déclaré M. Weese. — La Presse Canadienne

Gestion de la crise sanitaire par Ottawa

Un comité parlementaire mènera une enquête approfondie

Les mises en garde du gouvernement Trudeau n’ont pas fait reculer lundi les partis de l’opposition à la Chambre des communes, qui ont uni leurs forces pour adopter une motion donnant au comité de la santé le mandat de mener une enquête exhaustive sur la gestion de la pandémie de COVID-19 par Ottawa. Le comité parlementaire pourrait aussi mettre la main sur les contrats signés par le gouvernement Trudeau et différents fournisseurs dont les services ont été retenus depuis le début de la pandémie en vertu de la motion qui a été adoptée par un vote de 176 à 152. Le gouvernement aura 30 jours pour produire les documents que demanderont les membres du comité de la santé. En matinée, deux ministres du gouvernement Trudeau, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, et la ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand, ont vivement critiqué la motion parrainée par le Parti conservateur, affirmant sans ambages que cela pourrait mettre en péril la capacité du Canada à acheter vaccins, tests de dépistage rapides et équipements de protection personnelle, en pleine pandémie.

— Joël-Denis Bellavance, La Presse, avec La Presse Canadienne

Élections provinciales en Saskatchewan

Le premier ministre Scott Moe conserve le pouvoir

Les électeurs de la Saskatchewan ont réitéré leur confiance envers le Parti saskatchewanais (PS) en accordant un nouveau mandat majoritaire au premier ministre, Scott Moe. Pour le PS, il s’agit d’un quatrième mandat majoritaire d’affilée à la tête de la province. Cette séquence a commencé sous la direction de Brad Wall et se poursuit sous le leadership de Scott Moe, pour qui il s’agit d’une première victoire électorale à titre de premier ministre. La Saskatchewan était appelée aux urnes lundi, comme prévu par la loi sur les élections à date fixe dans la province. La campagne était une course à deux partis, entre le PS et le Nouveau Parti démocratique (NPD), mais celui-ci n’a pas fait le poids. Rapidement après le début du dépouillement des voix, le PS était en avance ou élu dans 44 des 61 circonscriptions, contre 17 pour le NPD. Selon Élections Saskatchewan, plus de 185 000 personnes avaient déjà voté lors des cinq jours de vote par anticipation. Environ 61 000 autres électeurs ont formulé une demande de vote par correspondance. Les responsables électoraux avaient déjà annoncé qu’ils ne dépouilleraient pas le vote par correspondance lundi, ce qui signifie que certains résultats pourraient nécessiter un délai. Les chefs du PS et du NPD étaient à Saskatoon pour prendre connaissance des résultats, avant de participer à des évènements plus sobres qu’à l’habitude en raison des consignes sanitaires.

— La Presse Canadienne

COVID-19

Éclosion dans une salle de billard à Saint-Hyacinthe

Les clients qui ont fréquenté la salle de billard Dooly’s, à Saint-Hyacinthe, les 14 et 15 octobre devraient passer un test de dépistage de la COVID-19, demande la Santé publique. « Un tournoi de billard et un party d’Halloween au cours duquel la distanciation physique n’a pas été respectée ont eu lieu à cet établissement », a écrit la Direction de santé publique de la Montérégie dans un communiqué lundi. Au moins quatre personnes ont été infectées et des dizaines sont dans l’attente des résultats de leur test. La Santé publique estime qu’environ 300 clients et employés ont fréquenté l’établissement au cours de ces deux journées. Les autorités disent avoir tenté dimanche de joindre toutes les personnes inscrites au registre du bar, mais qu’un « grand nombre » étaient injoignables. Le vendredi 16 octobre, les bars de Saint-Hyacinthe ont fermé leurs portes alors que l’ensemble de la Montérégie passait en zone rouge, palier d’alerte maximale.

— La Presse Canadienne

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