Au moins 250 000 personnes ont défilé samedi en France contre l’extrême droite, en position de force à l’approche de législatives anticipées convoquées par le président Emmanuel Macron dont le camp tente de reprendre la main avec des promesses en faveur du pouvoir d’achat.
Syndicats, associations et partis de gauche avaient appelé à un « raz de marée populaire » pour conjurer une nouvelle victoire du Rassemblement national (RN, extrême droite) les 30 juin et 7 juillet, après son triomphe dimanche aux européennes qui a conduit le chef de l’État à dissoudre l’Assemblée nationale.
Dans la foule où les autorités ont dénombré 250 000 personnes, dont 75 000 à Paris (640 000 selon le syndicat CGT), les manifestants ont exprimé leur peur que l’extrême droite ne s’impose avec Jordan Bardella, 28 ans, comme premier ministre, dans une cohabitation avec le président Macron.
Ces chiffres sont très en deçà de la mobilisation du 1er mai 2002 quand plus d’un million de personnes avaient manifesté pour dire « non » au Front national après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.
Les mêmes slogans ont résonné dans les quelque 200 cortèges dans le pays : « Bardella, casse-toi, la République n’est pas à toi », « La jeunesse emmerde le Front national », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers ».
Les partis s’organisent
Pour barrer la route à l’extrême droite, les principaux partis de gauche (la gauche radicale de La France insoumise (LFI), les socialistes et les Écologistes) ont réussi en hâte à s’allier autour d’un programme et de candidats communs malgré leurs divergences sur l’Ukraine ou Gaza.
L’ancien président socialiste de la République François Hollande (2012-2017) a surpris en annonçant sa candidature en Corrèze, malgré son animosité envers LFI : « La situation était grave, plus qu’elle ne l’a jamais été », a- t-il justifié.
Le premier ministre Gabriel Attal a lui promis samedi soir plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat en cas de victoire : baisse des factures d’électricité de 15 % « dès l’hiver prochain », mutuelle santé « publique » à 1 euro par jour, exonération de certaines taxes pour les primo-accédants à la propriété.
Le RN fait pour le moment la course en tête dans les enquêtes d’opinion. Un sondage Opinionway publié samedi le crédite de 33 % des intentions de vote, devant le Nouveau Front populaire (25 %) et la majorité présidentielle (20 %).
— Agence France-Presse