Rondelle libre

Cinq DG sous pression

La défaite cinglante du Canadien, jeudi soir en Floride, a sans doute agacé Kent Hughes, mais ne l’a sûrement pas empêché de dormir. Tous n’ont pas cette chance. Voici cinq DG sous pression.

Ron Hextall

(Penguins de Pittsburgh)

L’insatisfaction s’est installée cet hiver à Pittsburgh même si les Penguins semblent en position de participer aux séries éliminatoires. Mardi encore, lors de la visite du Canadien, on observait de nombreux sièges vides dans l’amphithéâtre, et Hextall n’est pas un homme très populaire en ville même s’il a gardé le noyau des Penguins intact.

Hextall est encore sous contrat jusqu’en 2025, mais il a été embauché par les anciens propriétaires des Penguins. Le nouveau propriétaire depuis novembre 2021, Fenway Sports Group, aussi détenteur des Red Sox de Boston et de Liverpool, en Premier League anglaise, n’est pas redevable à Hextall et à son président Brian Burke.

Les échanges de Mike Matheson pour Jeff Petry et de John Marino pour Ty Smith ne le font pas bien paraître. Ni les contrats accordés l’été dernier à Jeff Carter et Kasperi Kapanen. Heureusement, les Blues de St. Louis lui ont rendu service en réclamant Kapanen au ballottage.

Une sixième élimination au premier tour (ou avant) pourrait inciter les propriétaires à sacrifier Hextall pour calmer la grogne.

Pierre Dorion

(Sénateurs d’Ottawa)

Les Sénateurs d’Ottawa rateront vraisemblablement les séries éliminatoires pour une sixième saison consécutive tout en ayant cédé leurs choix de premier tour en 2022 et 2023, mais ils ne sont pas en vilaine position pour autant puisque ces choix ont servi à acquérir des joueurs dans la force de l’âge, Alex DeBrincat et Jakob Chychrun, et le noyau demeure jeune.

Mais les Sénateurs seront vendus ces prochaines semaines par la succession du défunt propriétaire Eugene Melnyk, et un changement de garde au sommet de la pyramide peut entraîner des bouleversements au sein de l’administration. Surtout après sept exclusions des éliminatoires en huit ans, reconstruction ou pas.

L’un des favoris dans la course, l’acteur Ryan Reynolds, vient de vendre avec ses associés ses parts dans l’entreprise Mint Mobile pour la bagatelle de 1,35 milliard. Il ne manquera pas de fonds pour acheter l’équipe et sa personnalité n’annonce pas un éventuel propriétaire dans l’ombre de ses hommes de hockey.

Dorion est néanmoins sous contrat jusqu’en 2025 et il n’a pas fait un vilain travail de construction jusqu’ici.

Brad Treliving

(Flames de Calgary)

Brad Treliving a sans doute poussé un immense soupir de soulagement, jeudi soir.

La victoire des Flames, 7-2 contre Vegas, combinée à la défaite des Jets, 3-0 face à Boston, a permis à Calgary de s’approcher à trois points de Winnipeg et de la dernière place donnant accès aux séries.

Contrairement à ceux de Dorion et de Hextall, le contrat de Treliving vient à échéance à la fin de la saison. Le DG des Flames a réagi promptement au départ de Johnny Gaudreau et à la demande d’échange de Matthew Tkachuk.

Il a échangé Tkachuk aux Panthers de la Floride pour un choix de premier tour en 2025, Jonathan Huberdeau et MacKenzie Weegar, avant de leur accorder chacun une prolongation de contrat de huit ans, pour 84 millions et 50 millions respectivement, sans oublier les 49 millions pour sept ans accordés à Nazem Kadri.

Tkachuk, 25 ans seulement, pointe au quatrième rang des compteurs de la LNH avec 91 points en seulement 65 matchs, en date de vendredi matin. Huberdeau se dirige vers une saison de 57 points après en avoir amassé 115 l’année précédente. Kadri sera chanceux s’il atteint la barre des 60, après une saison de 87 points au Colorado.

Rien ne justifie une prolongation du contrat de Treliving.

Kyle Dubas

(Maple Leafs de Toronto)

Pour certains, les Maple Leafs de Toronto ont paniqué en offrant deux choix de premier tour, deux choix de deuxième tour et des choix de troisième et quatrième tour pour obtenir le vétéran Ryan O’Reilly, le défenseur Jake McCabe et Sam Lafferty. Mais quiconque dans les souliers du directeur général Kyle Dubas aurait sans doute fait la même chose. Les Maple Leafs n’ont pas franchi le premier tour éliminatoire lors des six dernières saisons. Une autre défaite en pareilles circonstances fera sans doute rouler des têtes, dont celle de Dubas, à sa dernière année de contrat, et peut-être même celle du président Brendan Shanahan. Les Maple Leafs connaissent déjà leurs adversaires : le Lightning de Tampa Bay, finaliste de la Coupe Stanley lors des trois dernières saisons, encore redoutable cette année avec une fiche de 41-22-6, au huitième rang du classement général.

La pression est forte sur les Maple Leafs, même si on oublie à quel point la formule des séries éliminatoires est d’une cruauté épouvantable pour la formation torontoise. Manque de pot, O’Reilly s’est blessé récemment et ratera quelques semaines.

Bill Zito

(Panthers de la Floride)

Le poste de Bill Zito n’est pas menacé, surtout après la brillante saison « régulière » des Panthers l’an dernier, mais rater les séries ce printemps le ferait mal paraître, surtout après les efforts déployés depuis un an pour améliorer cette équipe.

Heureusement pour lui, les succès récents de l’équipe ramènent les Panthers dans la course aux séries et non dans celle pour la loterie. Le choix de premier tour en 2023 offert au Canadien pour le défenseur de location Ben Chiarot ne comportait aucune clause particulière et à un certain moment cette saison, le CH pouvait espérer remporter la loterie avec ce choix. Ben Chiarot pour Connor Bedard aurait sans doute constitué l’un des pires échanges de l’histoire de la LNH, sinon le pire.

Les Panthers ont démoli le Canadien jeudi, et tout est encore possible en prévision des séries. Une percée en éliminatoires éloignerait du top 20 le choix obtenu par le Canadien. Ce choix se situe au 15e rang pour l’instant, mais ne peut permettre de remporter la loterie puisque le gagnant ne peut avancer de plus de 10 rangs. Tant mieux pour Zito, qui évitera de passer tristement à l’histoire…

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.