Ordre des infirmières

Québec a fait part de ses préoccupations face au nouvel examen américain

Québec a fait part de ses préoccupations quant à l’introduction prévue du NCLEX-RN, un examen américain, pour remplacer celui de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) à partir de 2024.

« Quand on a rencontré l’Ordre il y a quelques semaines, […] on a dit qu’on avait beaucoup de questions [avant de] passer à cet examen. Je veux vous dire qu’il n’y a absolument rien de décidé », a déclaré lundi le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors de son passage au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) pour rencontrer des stagiaires en soins infirmiers.

L’Ordre a enregistré des taux d’échec anormalement élevés lors des deux dernières éditions de l’examen. Le commissaire à l’admission aux professions, MAndré Gariépy, a révélé en mai que l’examen de l’Ordre comporte des failles et a remis en cause la qualité des questions.

Convenant que certains éléments de l’examen actuel devaient être améliorés, l’OIIQ a annoncé quelques jours plus tard vouloir remplacer son examen d’admission par l’examen NCLEX-RN, utilisé dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis.

« Il n’y a rien de coulé dans le béton. Le commissaire va devoir se prononcer. On est encore loin d’avoir cet examen-là », a renchéri la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.

Cet examen soulève de nombreuses inquiétudes, notamment sur la langue. Le NCLEX-RN s’est avéré une catastrophe pour les francophones du Nouveau-Brunswick, à tel point que les étudiantes ont réclamé de pouvoir passer l’examen québécois. « On a partagé aussi [à l’Ordre] ces préoccupations-là », a déclaré la ministre Déry.

« La formation collégiale est là pour rester »

Les deux ministres ont fait valoir que le programme collégial en soins infirmiers continuera d’être une des portes d’entrée vers la profession et que des efforts importants sont investis pour moderniser la formation. « Il n’y a pas une formation moins pertinente qu’une autre. Toutes les formations s’équivalent en importance », a assuré Mme Déry.

« La formation collégiale est là pour rester. Il n’est pas question qu’on l’enlève. Dans le contexte actuel, on a besoin de tout le monde », a-t-elle ajouté.

Au Québec, on peut pratiquer comme infirmière après avoir suivi une formation collégiale ou obtenu un baccalauréat à l’université. Depuis des années, l’OIIQ demande qu’on rende obligatoire le baccalauréat.

Lors du congrès de l’OIIQ à Montréal, en novembre dernier, le ministre Dubé avait annoncé vouloir régler la question « dans les deux prochaines années ». Lundi, il a confirmé que sa décision finale viendra à la suite de la publication du troisième rapport du commissaire, qui se penchera entre autres sur la formation en soins infirmiers.

— Avec La Presse Canadienne

Clinique UP Saint-Eustache

Une clinique pédiatrique ouvre en banlieue pour soulager les urgences

Après avoir fait ses preuves au Quartier DIX30 à Brossard, la clinique UP centre d’urgences pédiatriques inaugurait lundi matin une nouvelle clinique située à Saint-Eustache, dans la couronne nord de Montréal.

« Notre but est d’offrir un excellent service à la population en plus de soulager les urgences des hôpitaux de la Rive-Nord, mais aussi de Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants », explique le DSasha Dubrovsky, président et cofondateur d’UP centre d’urgences pédiatriques et soins spécialisés.

Quelque 40 000 patients âgés de 0 à 17 ans sont attendus dès la première année d’activité de la clinique, qui est ouverte de 8 h à 20 h, 7 jours sur 7, 365 jours par année. La prise de rendez-vous se fait sur le site internet de Clinique UP, aussi connue sous le nom de Centre UP.

Lundi matin, Benoit Charette, ministre de l’Environnement et député de Deux-Montagnes, était sur place pour participer à l’inauguration de la clinique, à laquelle prenait également part Rosemonde Landry, présidente-directrice générale du CISSS des Laurentides.

Située dans un édifice neuf, la clinique UP de Saint-Eustache détonne par son aspect accueillant et moderne. La salle d’attente des patients est aérée et baignée de lumière naturelle, et compte plusieurs plantes vertes. On y trouve des livres, des sièges rembourrés et du WiFi. Les préposées qui accueillent les familles ne sont pas enfermées derrière des baies vitrées de plexiglas comme un changeur du métro, mais tout simplement assises sur des tabourets.

On pourrait croire qu’il s’agit d’une clinique privée, mais non : seule la carte d’assurance maladie du Québec est acceptée.

Collaboration et vocation

La clinique est le fruit d’une collaboration entre le ministère de la Santé et des Services sociaux, le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides et l’équipe du DDubrovsky.

Les pédiatres qui y travaillent doivent accepter de payer un loyer, alors que la pratique en milieu hospitalier se fait sans payer de loyer. Le résultat final est une diminution dans la rémunération des médecins, mais cela a pour effet d’attirer des professionnels de la santé qui croient en la philosophie de la clinique, signale la Dre Janie Desrochers, cheffe du département de pédiatrie de l’hôpital de Saint-Eustache, qui travaillera 50 % de ses heures à l’hôpital et 50 % à la clinique UP.

« L’idée est d’attirer des médecins qui seraient partis dans d’autres provinces après leurs études, dit-elle. Sur le plan financier, ce n’est pas ce qui est le plus avantageux, mais sur le plan de la mission de répondre le mieux possible aux besoins, et de le faire d’une façon différente, c’est très gratifiant », dit-elle.

Le DDubrovsky, qui a cofondé la clinique UP avec le DMher Barbarian, directeur médical et cofondateur, et le directeur financier Steve Omer, croit avoir trouvé l’une des solutions pour désengorger le réseau.

« Nous voyons qu’il y a des besoins ailleurs au Québec, alors qui sait ? Avec nos partenaires, on aimerait pouvoir continuer d’ouvrir des cliniques semblables dans le futur. »

Vers une cinquantaine de centres de pédiatrie sociale en 2027

Dans la foulée des recommandations de la commission Laurent, le gouvernement du Québec confirme un soutien de 57,5 millions accordé au réseau des centres de pédiatrie sociale en communauté.

En conférence de presse lundi matin, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, et le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, ont procédé à l’annonce aux côtés du DGilles Julien dans les locaux du centre de pédiatrie sociale en communauté (CPSC) La Ruelle d’Hochelaga.

Les fonds qui avaient déjà été annoncés lors du dépôt du budget 2023, en mars dernier, proviennent du ministère de la Famille. Ils permettront à la Fondation DJulien de poursuivre sa mission de déployer de nouveaux CPSC un peu partout au Québec.

Selon le DJulien, l’entente avec Québec prévoit que pour toucher l’ensemble des fonds, la fondation doit amasser la même somme d’autres sources.

« Ce n’est pas simple, mais on pense être capables de le faire et on l’a fait jusqu’ici », a-t-il souligné.

« Les mêmes opportunités » pour tous

Dans son allocution, la ministre Roy a indiqué que l’objectif, d’ici quatre ans, était de rejoindre plus de 15 000 enfants en situation de vulnérabilité à travers une cinquantaine de centres inspirés de la démarche du DJulien.

Selon le ministre Lionel Carmant, ces services sont essentiels pour le bon développement des enfants. « C’est l’intervention précoce dans leur neurodéveloppement, en santé mentale, c’est soutenir leur famille, et le but, c’est qu’ils arrivent à l’école prêts à apprendre », a-t-il dit.

Dans les mots du DJulien, tout cela se résume par l’idée « que tous les enfants aient les mêmes opportunités » et que plus jamais on n’échappe d’enfants « qui tombent entre deux chaises ».

On compte actuellement 45 centres certifiés et d’autres doivent ouvrir leurs portes au cours des prochaines années. Le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, plus précisément la communauté innue d’Unamen Shipu, ainsi que l’Abitibi-Témiscamingue sont notamment ciblés par la fondation.

L’investissement devrait permettre de renforcer la capacité d’agir des centres de pédiatrie sociale en communauté et d’étendre leurs services dans des régions qui ne sont pas encore desservies.

On souhaite également bonifier le soutien au développement de soins et de services directs aux enfants.

Services « nichés »

Le DJulien décrit les services offerts par les centres de pédiatrie sociale comme étant « nichés » parce que personne d’autre n’est en mesure d’accompagner des enfants et des familles de manière aussi complète.

On offre des soins médicaux, de l’aide psychosociale, de l’aide au développement de l’enfant. On s’assure du respect de ses droits et, surtout, on travaille à renforcer son estime personnelle pour le pousser à déployer tout son potentiel.

« C’est une approche particulière basée sur la proximité auprès des familles », explique le DJulien, qui mise sur l’importance d’accepter les familles.

« Elles sont souvent jugées par différents milieux et ça les empêche de construire avec leurs enfants parce que les parents ne se sentent pas bons », poursuit-il.

Bien au contraire, le DJulien estime que « la plupart des familles peuvent y arriver si on les accompagne bien ». Les centres vont donc former un cercle protecteur autour de l’enfant, en impliquant les familles. Puis, on crée un mouvement d’accompagnement qui inclut les familles, mais aussi divers acteurs de la communauté.

Plante rêve toujours d’un tramway vers Lachine

L’administration Plante dévoilera ce mardi un plan de développement de l’est de Lachine qui inclura une ligne de transport – idéalement un tramway – dans la rue Victoria, ainsi qu’un nouveau centre sportif.

Objectif : ériger un quartier écologique sur d’anciens terrains industriels en bordure du canal de Lachine.

Deux membres de l’état-major de Valérie Plante présenteront le projet aux médias ce mardi matin. Mais la mairesse a largement vendu la mèche la semaine dernière, dans une assemblée publique tenue en compagnie de la mairesse de l’arrondissement, Maja Vodanovic.

« La question du lien structurant va être présente. Ce sera sur Victoria, ça va entrer en plein milieu du quartier, ça va desservir la population de Lachine parce que c’est absolument essentiel si on veut densifier », a affirmé la mairesse après avoir fait mine d’hésiter à dévoiler ces détails. « Oui, on aura un centre sportif et oui, on va valoriser le canal de Lachine. Il va y avoir des espaces verts, il va y avoir la valorisation du canal des Sulpiciens. »

« Il reste un détail. Un détail à régler avant de l’adopter », a affirmé Maja Vodanovic, sans préciser davantage.

Plusieurs de ces éléments se trouvaient d’ailleurs déjà dans la première version du projet, diffusée en 2021 et soumise l’année suivante à l’Office de consultation publique de Montréal. Cette première mouture prévoyait la construction de 7400 logements, dont « 1200 logements sociaux et entre 500 et 600 logements abordables ». Ce qui sera annoncé ce mardi constitue la version révisée du plan particulier d’urbanisme pour le secteur.

Plante « aime beaucoup » le tramway

Au cœur de celui-ci : le nouveau lien de « transport en commun structurant » destiné au quartier, qui fait l’objet de discussions depuis des années. L’administration Plante privilégie « sans contredit » un tramway, mais l’Autorité régionale de transport métropolitain réfléchit toujours au meilleur mode à adopter pour l’ensemble du « grand sud-ouest » de Montréal, incluant Lachine.

« Je sais que Maja aime beaucoup le tramway, moi aussi », a fait valoir Valérie Plante, la semaine dernière. « On pousse pour avoir le plus rapidement possible le résultat des études, qui va déterminer entre autres le mode de transport. »

En 2019, Valérie Plante avait décrit ce projet comme l’extrémité ouest de sa fameuse ligne rose, sa promesse phare des élections de 2017.

Cette année-là, Montréal avait accepté de transférer 800 millions d’argent fédéral destiné au projet – loin d’être finalisé – au tramway de Québec. En échange, le fédéral promettait d’investir la même somme au moment de la réalisation du projet montréalais et le gouvernement provincial s’engageait à égaler l’investissement.

« Les options de transport doivent être pensées en même temps que le développement » immobilier du quartier, a ajouté lundi Catherine Cadotte, attachée de presse de la mairesse Plante. « Notre vision, c’est d’avoir un quartier avec un nombre minimal de voitures. Pour ça, il faut des options viables et efficaces qui se rendent de Lachine au centre-ville. »

Impact du verglas sur les arbres

Montréal se fait rassurant, deux mois plus tard

Montréal n’a pas encore de bilan précis des dommages causés à ses arbres par la tempête de pluie verglaçante du 5 avril dernier, mais s’est tout de même fait rassurant, lundi. Les impacts de ce phénomène météo ne sont « presque rien » si on les compare aux ravages de certains parasites, a indiqué la métropole. « Le verglas a fait des dégâts, bien sûr, mais moins que l’agrile du frêne, qui a été une catastrophe. On est confiants de pouvoir rattraper les dégâts qui ont eu lieu », a affirmé Caroline Bourgeois, élue responsable des grands parcs au comité exécutif. Quatre jours après la tempête d’avril dernier, la Ville de Montréal avait estimé que 900 arbres avaient été détruits par la glace. L’administration Plante s’est engagée à remplacer tous les arbres touchés. Mme Bourgeois annonçait lundi le bilan 2022 des plantations et abattages d’arbres à Montréal. Si on soustrait le nombre d’arbres abattus, la canopée de Montréal compte environ 25 000 nouveaux arbres, « une année record ». — Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Pointe-aux-Trembles

Montréal tente d’euthanasier deux coyotes

Montréal tente depuis près d’un mois d’attraper et d’euthanasier deux coyotes qui représenteraient un danger pour les citoyens de Pointe-aux-Trembles. Les services municipaux ont installé des pièges afin de capturer les deux animaux qui « ont perdu leur crainte de l’humain ». Leurs efforts n’ont pas été couronnés de succès jusqu’à maintenant. La mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, a indiqué que l’arrondissement avait pris la décision de tuer ces deux coyotes après deux ans à tenter des solutions moins radicales. « Ça suffit lorsqu’on se retrouve avec des gens qui ne veulent plus sortir, quand le CPE du coin est obligé d’envoyer une lettre aux parents pour dire qu’ils n’enverront plus les enfants jouer à l’extérieur, a dit Mme Bourgeois. C’est un quartier qui se sent littéralement assiégé. » La mairesse a relaté avoir vu « des gens pleurer, des gens trembler » en racontant leur crainte des coyotes.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

De l’aide pour les entreprises de transformation alimentaire

Québec annonce une aide financière de 15,5 millions de dollars afin d’aider les PME du secteur de la transformation alimentaire à intégrer des pratiques écoresponsables. L’investissement administré par la firme Inno-centre sous forme de service-conseil vise à aider les entreprises à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre tout en optimisant leurs moyens de production. Il aidera également à composer avec les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. Quelque 400 entreprises pourront bénéficier de ces sommes d’accompagnement et ainsi mettre en œuvre un plan d’action adapté à leurs besoins ainsi qu’aux exigences des grandes chaînes alimentaires. Selon le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, « miser sur l’économie circulaire est un bon moyen pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ». La conférence de presse avait lieu chez Loop Mission, une entreprise québécoise qui se spécialise en transformation de produits frais qui seraient, autrement, gaspillés.

— Naomie Duckett Zamor, La Presse

Établissement à sécurité moyenne

Le Service correctionnel réexaminera le transfert de Paul Bernardo

Le Service correctionnel du Canada réexaminera sa décision de transférer le meurtrier et violeur en série Paul Bernardo dans un établissement à sécurité moyenne, mais les motifs qui ont mené à ce transfert controversé sont restés secrets lundi. Des leaders politiques de tous les horizons ont exprimé leur choc et leur indignation face à cette décision. Bernardo était jusqu’ici emprisonné à l’établissement à sécurité maximale de Millhaven, près de Kingston, en Ontario, mais il vient d’être transféré à l’établissement à sécurité moyenne de La Macaza, dans les Laurentides. Dans un communiqué, le Service correctionnel a annoncé lundi que la commissaire Anne Kelly a ordonné la tenue d’« un nouvel examen du cas de ce délinquant ». Me Tim Danson, un avocat représentant les familles des victimes, soutient que les familles de Kristen French et de Leslie Mahaffy avaient été choquées d’apprendre le transfert de Bernardo. Selon Me Danson, le statut de délinquant dangereux de Bernardo rend d’autant plus déroutant le transfert dans un établissement à sécurité moyenne, avec des conditions de vie plus clémentes. — La Presse Canadienne

Justice réparatrice

Dans le deuxième volet de notre dossier sur la justice réparatrice, paru le dimanche 4 juin, nous indiquions que le Centre de services en justice réparatrice organise 40 rencontres par année. Ce sont plutôt 40 personnes qui participent à ses diverses rencontres. De plus, dans le dernier volet de la série, paru le lundi 5 juin, le CSJR tient à préciser que ce sont les Attikameks participant à une rencontre de guérison collective qui ont suggéré le jeu de rôles que nous décrivions, et non les organisateurs. Nos excuses.

— Katia Gagnon, La Presse

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