Crues printanières

Gatineau inondée, Montréal et Laval toujours en alerte

Des inondations dues aux crues printanières se sont poursuivies dans bon nombre de régions du Québec samedi. Si le beau temps rime avec une décrue des eaux à certains endroits, d’autres restent sur le pied d’alerte.

Samedi, le ministère de la Sécurité publique du Québec (MSP) recensait trois inondations majeures dans la province, neuf inondations moyennes et neuf inondations mineures. En tout, de 21 cours d’eau étaient aussi sous surveillance.

À une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Montréal, la municipalité de Pointe-Calumet, dans les Laurentides, fait face à une inondation majeure. La ville de plus de 6000 habitants se trouve sur le bord du lac des Deux Montagnes. Selon le MSP, la tendance est toutefois à la baisse des eaux dans ce secteur.

Ailleurs en bordure du lac des Deux Montagnes, le MSP recense une hausse du niveau de l’eau. C’est le cas dans la municipalité de Terrasse-Vaudreuil, en Montérégie, et dans certains secteurs de Sainte-Anne-de-Bellevue, à Montréal. Des inondations moyennes y sont déjà recensées.

En Outaouais, la situation demeure tendue. La Ville de Gatineau a annoncé dans un communiqué vendredi que la crue des eaux devait atteindre une pointe en fin de soirée et se stabiliser à partir de la fin de semaine. Une décrue est prévue au courant de la semaine prochaine.

Des inondations majeures ont aussi été recensées à Fort-Coulonge, municipalité en bordure de la rivière des Outaouais située à 120 km à l’ouest de Gatineau. Des inondations de moindre ampleur touchent aussi Rigaud, en Montérégie.

Des ponts et routes toujours fermés

À Montréal et à Laval, des inondations mineures ont été recensées sur la rivière des Prairies et la rivière des Mille Îles, à la hauteur de l’île Bigras et du barrage du Grand-Moulin, respectivement.

Dans ces deux secteurs, la tendance est à la hausse du niveau de l’eau, avertit le MSP.

Le pont de l’île Mercier est toujours fermé par mesure préventive, isolant ses résidants. D’autres tronçons sur l’île Bizard ou dans l’ouest de la métropole sont fermés ou réservés aux véhicules d’urgence.

La crue printanière semble se stabiliser ailleurs au Québec, notamment dans Charlevoix et Lanaudière. Ces deux régions ont été durement touchées par des inondations majeures et de l’affaissement de terrains cette semaine.

Une inondation moyenne du lac Maskinongé est toujours en cours à Saint-Gabriel-de-Brandon, dans Lanaudière.

Décision de la Cour d’appel

Montréal devra dédommager un déneigeur qu’elle boudait

Montréal devra verser près de 2 millions à un entrepreneur en déneigement qu’elle boudait malgré ses prix concurrentiels, vient de trancher la Cour d’appel du Québec.

À deux reprises, en 2018 et en 2020, la Ville a préféré écarter les soumissions gagnantes de l’entreprise TMD pour des lots de transport de neige et plutôt négocier de gré à gré avec l’entreprise Transvrac. C’est à cette dernière qu’elle a confié d’importants contrats pour l’arrondissement de Ville-Marie.

« La Ville a manqué à ses “obligations légales et contractuelles, elle n’est ni transparente ni équitable, et marchande ses contrats” », vient de trancher la Cour d’appel en citant la décision de la Cour supérieure contestée par Montréal. « Se prévaloir simultanément de deux méthodes d’adjudication de contrat n’est manifestement pas compatible avec l’objet du processus d’appel d’offres public. »

La Ville aurait pu annuler les appels d’offres auxquels TMD avait participé, puis négocier avec Transvrac, mais elle ne pouvait pas effectuer les deux opérations simultanément comme elle l’a fait, tranche la justice.

La condamnation de 1,99 million obtenue contre la Ville représente les profits qu’aurait réalisés TMD si les contrats lui avaient été accordés.

Amendes et plaintes

La décision n’explique pas les motifs pour lesquels la Ville de Montréal a agi de cette façon. Un article de TVA daté de 2019 rapporte que l’entreprise s’était attiré des milliers de dollars en amende et des milliers de plaintes de citoyens en raison de son travail mal fait dans l’est de Montréal. « En plein hiver, c’est inconcevable malheureusement de changer de fournisseur, on ne peut se permettre d’avoir une période de flottement », avait alors affirmé la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois. TMD se défendait en plaidant la pénurie de main-d’œuvre.

Dans sa décision, le tribunal note aussi que la Ville a choisi de priver TMD du contrat même si ses camions étaient dotés de barres latérales de protection des piétons, alors que Transvrac refusait de les installer. L’entreprise n’avait donc pas pu participer aux appels d’offres.

Par la voix de son avocat, TMD n’a pas voulu commenter sa victoire judiciaire.

« Le Service des affaires juridiques de la Ville analyse les options à ce stade, a indiqué le relationniste Gonzalo Nuñez, de la Ville de Montréal, par courriel. Dans ce contexte, la Ville de Montréal ne formulera aucun commentaire. »

Condamnés pour le trafic de 80 kg de cocaïne

Deux individus arrêtés à l’issue d’une enquête de quelques jours à peine en possession d’un total de 80 kilogrammes de cocaïne, évalués à 2,8 millions, ont plaidé coupable et ont été condamnés, jeudi, au palais de justice de Montréal.

Same Sane Muong, 29 ans, employé d’une pizzéria du Vieux-Longueuil, et Sergio Ciampanelli, 49 ans, résidant de Longueuil et employé d’une société spécialisée en gestion de régimes d’épargne-études, ont reçu respectivement des peines de quatre ans et de trois ans de pénitencier.

Le 21 novembre 2022, les enquêteurs de l’Équipe multisectorielle dédiée aux armes à feu (EMAF) du Nord-Est du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont transmis à leurs collègues de la Division du crime organisé une information selon laquelle Muong était impliqué dans le trafic de cocaïne à grande échelle pour le compte d’une organisation criminelle.

Après quelques jours de filature, le 30 novembre, les enquêteurs ont appris que Muong se dirigeait vers Toronto. À son retour au Québec, en milieu de soirée, ils l’ont suivi et l’ont observé déposer une boîte dans le coffre arrière d’une Mercedes blanche.

Quelques minutes plus tard, les limiers ont intercepté les deux véhicules et trouvé 46 kg de cocaïne dans le VUS de Muong et 30 kg dans la boîte déposée dans la Mercedes conduite par Ciampanelli. Quatre autres kilogrammes ont ensuite été trouvés chez Muong lors d’une perquisition.

Fréquentations « non recommandables »

La juge Guylaine Rivest, de la Cour du Québec, a entériné la suggestion commune de la poursuite et de la défense et tenu compte de plusieurs facteurs atténuants, notamment du fait que Muong et Ciampanelli n’ont pas d’antécédents criminels.

Toutefois, selon un profil de Sergio Ciampanelli dressé par les enquêteurs et déposé durant le processus, les policiers l’ont vu à plusieurs reprises en compagnie de Maxime Dubois, considéré par la police comme un trafiquant de cocaïne présent sur la Rive-Sud de Montréal, et de Jean-Winsing Barthelus, l’un des lieutenants du chef de gang Gregory Woolley.

Selon le document, Ciampanelli a également été observé en août 2020 dans un restaurant en compagnie de cinq individus, dont Leonardo Rizzuto, fils cadet du défunt parrain de la mafia Vito Rizzuto, et, à une autre occasion, dans un groupe dont faisait partie Sacha César Nelson, tué par balle en 2020.

« Cette aisance à côtoyer des individus non recommandables est pour le moins inquiétante », avait écrit la juge Guylaine Rivest en refusant sa mise en liberté provisoire en janvier dernier.

Les policiers ont également saisi une somme de plus de 4500 $ qui a été confisquée au profit du Procureur général du Québec.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Incendies de forêt

L’Alberta déclare l’état d’urgence

Plus de 24 000 Albertains ont été forcés de quitter leur résidence devant la menace d’incendies de forêt. Samedi, la province a déclaré l’état d’urgence.

« Le nombre d’incendies et d’évacuations a encore augmenté et nous devons donner la priorité à la sécurité des Albertains », a déclaré en soirée la première ministre, Danielle Smith, sur Twitter.

Samedi, 110 incendies brûlaient en Alberta, dont 32 étaient hors de contrôle. La province a déclaré l’état d’urgence afin de se donner plus de pouvoir pour lutter contre les nombreux incendies qui se sont déclenchés dans les derniers jours.

« Nous pouvons tous contribuer à la lutte contre les incendies de forêt et leurs conséquences en respectant toutes les interdictions de feu et autres restrictions, en collaborant avec les autorités locales et en suivant leurs directives, et en faisant preuve de compréhension et de gentillesse à l’égard de ceux qui nous entourent », a ajouté Mme Smith.

Évacuations et bâtiments détruits

Au total, 24 000 personnes ont été forcées de quitter leur résidence devant la menace d’incendies de forêt qui font rage dans le centre et le nord de la province. Plus de 5000 autres résidants se tiennent prêts à évacuer.

En déclarant l’état d’urgence, le gouvernement pourra accéder à des fonds additionnels et mobiliser un soutien supplémentaire dans la lutte contre les incendies.

Déjà, certains bâtiments ont été détruits par les flammes, dont 20 maisons, un poste de police et un magasin à Fox Lake. Depuis le début de l’année, 350 000 hectares ont brûlé à travers la province.

Selon Radio-Canada, près de 80 pompiers de l’Ontario et du Québec devaient arriver samedi en Alberta afin d’appuyer la lutte contre les nombreux incendies.

« Il s’agit d’une période difficile et stressante pour de nombreux Albertains, et je tiens à remercier chacun d’entre vous pour l’aide qu’il apporte dans la mesure du possible », a souligné Danielle Smith.

— Avec La Presse Canadienne et la CBC

Montréal

Huit arrestations et deux armes à feu saisies cette semaine

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé avoir procédé à l’arrestation de huit suspects âgés de 15 à 21 ans dans la nuit de jeudi à vendredi dans la métropole. Deux armes à feu ont aussi été saisies dans des évènements distincts. La nuit de jeudi à vendredi a été fructueuse sur le plan de la prévention de la criminalité à Montréal. Le SPVM a été en mesure d’intercepter des suspects en possession d’une arme à feu, et ce, avant qu’un crime violent ne survienne. La première vague d’arrestations a eu lieu vers 22 h jeudi soir quand un citoyen a signalé au SPVM avoir aperçu trois personnes avec une arme à feu. Les individus se trouvaient dans une voiture stationnée devant un immeuble, dans un secteur résidentiel d’Ahuntsic-Cartierville. Les policiers ont arrêté trois suspects. Dans le véhicule, ils ont trouvé un pistolet chargé. La même nuit, un résidant d’Outremont a contacté le 911 quand un groupe de personnes s’est introduit par effraction dans son immeuble. Cinq personnes ont été arrêtées. L’une d’elles était en possession d’une arme de poing chargée. — Lila Dussault, La Presse

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