Les clubs formateurs, les Cowboys et… la célébration de Quioto
La logique derrière les clubs vendeurs
Le CF Montréal a dit ces derniers jours qu’il est un club vendeur alors qu’il se bat pour la première place de sa division. Où est la logique ?
— Luc Hallé
Réponse de Jean-François Téotonio :
Vous auriez dit à l’état-major du CF Montréal en début d’année qu’il allait être parmi les meilleures équipes de la ligue en toute fin de calendrier, et on vous aurait probablement ri au visage. Oui, le CFM voulait enfin se qualifier pour les séries en 2022. Mais de là à devenir un des favoris pour le titre ?
Il est vrai que le CFM se dit « club formateur ». C’est-à-dire qu’il veut développer ses propres joueurs soit à travers son académie, soit en faisant leur acquisition à prix avantageux, pour ensuite les revendre à profit.
C’est le modèle qu’a commencé à proposer Olivier Renard au fil de ses trois dernières années en tant que directeur sportif de l’équipe. Et cette année, les premiers dominos ont commencé à tomber. Djordje Mihailovic, après avoir été acquis de Chicago il y a environ deux ans pour moins de 1 million, vient d’être transféré aux Pays-Bas pour plus de 6. Ka-ching.
Mais l’équipe a toujours soutenu que ce modèle ne l’empêchait pas d’atteindre ses objectifs de réussite sur le terrain. Si on avait un peu plus de peine à la croire en début d’année, force est d’admettre que la stratégie lui réussit aujourd’hui. Encore faut-il que le talent se régénère après les ventes éventuelles et quasi inévitables de Kamal Miller, Alistair Johnston, Ismaël Koné et compagnie.
Que se passe-t-il avec les Cowboys ?
Après une bonne saison, il semble que celle-ci sera difficile pour les Cowboys de Dallas. Pas de receveurs, comment en sont-ils arrivés là ? Incroyable.
— Yves Gagné
Réponse de Miguel Bujold :
Les Cowboys ont échangé Amari Cooper aux Browns de Cleveland et ont perdu Cedric Jones fils sur le marché des joueurs autonomes. Ils ont ajouté l’ancien des Steelers James Washington, mais il s’est blessé durant le camp. Au moins, Michael Gallup a recommencé à s’entraîner avec les Cowboys cette semaine, lui qui se remet d’une blessure à un genou subie la saison dernière. Des receveurs, il y en a treize à la douzaine au football américain, alors il est effectivement assez difficile de comprendre comment les Cowboys ont pu se retrouver dans pareille situation. Car il n’y a actuellement aucune valeur sûre à l’exception de CeeDee Lamb.
Et les Alouettes, eux ?
Les Alouettes peuvent-ils aller à la Coupe Grey avec un quart-arrière comme Trevor Harris ?
— Marcel Mathieu
Réponse de Miguel Bujold :
Harris joue comme un quart étoile une semaine, puis comme un quart sur son déclin la semaine suivante. Difficile de se faire une tête à son sujet. Chose certaine, pour faire un bon bout de chemin dans les éliminatoires – si les Alouettes y participent –, il devra être très bien protégé par sa ligne. C’est toujours la clé avec lui.
Quioto, le cœur à la fête
Pourquoi Romell Quioto, du CF Montréal, met-il ses index dans ses oreilles après ses buts ? À l’étranger, je comprends qu’il veut narguer la foule qui le hue, question de dire : “Je ne vous entends pas.” Mais pourquoi le fait-il à Montréal aussi ?
— Mario Bolduc
Réponse d’Alexandre Pratt :
Cette célébration a d’abord été popularisée par Memphis Depay, du FC Barcelone. « Je suis aveugle et sourd par rapport au monde extérieur, a expliqué le joueur néerlandais. Je ne sens rien. Je me concentre. Je pense que parfois, dans la vie, il est important d’avoir une vision en tunnel, et de se concentrer pour offrir la meilleure version de soi, sans être distrait. » Quioto a offert sensiblement la même explication, en août dernier, en disant qu’il n’écoutait pas toujours ce que les autres ont à dire sur lui.
Une question de couleurs
Bonjour, il y a bien une dizaine d’années, la LNH a interverti les chandails foncés (sur la route à l’époque) et les chandails pâles (à la maison)... Donc le Canadien jouait en blanc à Montréal. D’autres ligues ont emboîté le pas. Ma mémoire me faisant défaut, quelles étaient les raisons pour ce changement ? Et y a-t-il des plans pour revenir comme à l’époque ?
— Francois Chartrand
Réponse de Richard Labbé :
En fait, les clubs de la LNH sont revenus aux maillots foncés à la maison en 2003. Ça n’a jamais été dit publiquement, mais c’est une idée de marketing en premier : ainsi, les clubs locaux allaient pouvoir porter plus souvent leur troisième chandail (souvent noir), et ainsi, vous l’aurez compris, être en mesure de vendre plus de guenille dans les boutiques souvenirs. J’aimerais bien y apporter un éclairage autrement plus philosophique, mais c’est impossible.