Une mauvaise et une bonne nouvelle pour le CH

La prochaine convention collective

Les négociations progressent vite entre la Ligue nationale et l’Association des joueurs. Et le résultat de ces pourparlers aura des incidences bien réelles sur la patinoire.

Commençons par le dossier Alexander Romanov. Tout indique que la LNH ne permettra pas à l’espoir du Canadien de jouer cet été, si tant est que le jeu reprenne. C’est ce qu’a indiqué le confrère de TSN Bob McKenzie mercredi matin.

Si ça se confirme, voilà qui est bien embêtant pour le CH et pour Romanov, qui n’a pas joué depuis mars dernier. Malgré l’incertitude, son agent, Dan Milstein, a toutefois indiqué à La Presse que la décision de son client de traverser en Amérique du Nord ne changerait pas. « Qu’il joue cet été ou au début de la saison prochaine, son plan est de jouer dans la LNH », a martelé Milstein.

Selon McKenzie, la LNH et l’Association des joueurs ont tenu une longue soirée de négociations mardi, et les deux parties seraient très près d’une proposition d’entente sur laquelle les joueurs seront appelés à voter.

Cette entente couvrirait à la fois les phases 3 (camps d’entraînement) et 4 (début des matchs) du retour au jeu cet été, de même qu’une prolongation de la convention collective, qui expire pour le moment en 2022.

Cette entente réglerait aussi le statut des joueurs qui, comme Romanov, veulent faire le saut en Amérique du Nord. Romanov a disputé la dernière saison en KHL et a conclu une entente de principe avec le CH le 8 mai dernier. L’équipe et le joueur avaient alors bon espoir que le contrat s’applique dès la reprise du jeu, tandis que la ligue faisait valoir que l’entente n’entrerait en vigueur qu’au début de la saison 2020-2021. Il semble que la LNH ait gagné ce point.

La situation demeure toutefois fluide. Un scénario qui circule : que des joueurs dans la situation de Romanov puissent tout de même « écouler » la première année de leur contrat cet été, même s’ils ne sont pas autorisés à jouer. Avec un tel compromis, le contrat de recrue de Romanov expirerait donc à l’été 2022 plutôt que 2023, un avantage pour le joueur, qui pourra toucher plus rapidement une augmentation salariale. Mais ce n’est qu’un scénario, et on ignore s’il apparaîtra dans l’entente définitive.

L’attaquant Kirill Kaprizov (Wild du Minnesota) et le gardien Ilya Sorokin (Islanders de New York) sont dans la même situation que Romanov. Il faudra voir si le Wild se servirait d’un tel compromis, après avoir eu de la difficulté à convaincre Kaprizov de traverser l’Atlantique. Minnesota a repêché Kaprizov il y a cinq ans et l’a vu devenir un des meilleurs attaquants de la KHL.

Il sera intéressant de voir comment le Tricolore gérera le développement de Romanov, qui n’a pas joué depuis mars. S’il n’est pas admissible à jouer cet été, et que la LNH conclut la présente saison en septembre, l’ancien choix de 2e tour du CH pourrait passer plus de huit mois sans jouer.

En conférence téléphonique en mai, Marc Bergevin a évoqué la possibilité qu’il soit prêté à une équipe européenne l’automne prochain, sans entrer dans les détails. L’agent de Romanov a toutefois indiqué qu’il n’y avait eu aucune négociation en ce sens pour le moment.

Un plafond stable ?

La présence de Romanov aurait suscité l’intérêt des partisans du CH pour la série de qualification contre Pittsburgh, puisqu’il est considéré comme le meilleur espoir de l’organisation à la ligne bleue, voire le meilleur espoir tout court.

Les plus optimistes trouveront toutefois une bonne nouvelle dans l’information avancée par le collègue de Sportsnet Elliotte Friedman, selon qui le plafond salarial demeurera fixe (81,5 millions de dollars) lors des deux prochaines saisons.

Il s’agirait là d’une bonne nouvelle pour le Tricolore pour 2020-2021, puisque l’équipe possède une marge de manœuvre intéressante, avec Max Domi comme unique contrat à renouveler au sein du noyau.

Tout le contraire des Maple Leafs de Toronto, par exemple, qui ont déjà des engagements de 77 millions auprès de 17 joueurs pour la prochaine saison, selon CapFriendly. Le Lightning de Tampa Bay (76 millions pour 15 joueurs) sera aussi coincé, avec en plus les contrats de Mikhail Sergachev et d’Anthony Cirelli à reconduire.

Pour 2021-2022, la situation montréalaise s’annonce cependant plus complexe, puisque Phillip Danault, Tomas Tatar, Brendan Gallagher, Jeff Petry et Joel Armia auront besoin de nouvelles ententes.

Les villes-bulles au Canada

Selon McKenzie, la LNH aurait également fait son choix des deux villes-bulles qui accueilleraient les équipes à la reprise des activités. Ces villes seraient Toronto et Edmonton.

Las Vegas, qui faisait partie des favoris depuis le début, aurait donc été écartée. Les nouveaux cas de COVID-19 sont en hausse constante dans le comté de Clark ; dans la dernière semaine, on y rapporte une hausse de 35 % de cas (de 11 200 à 15 100), selon l’Université Johns Hopkins.

Enfin, selon Pierre LeBrun, l’entente entre la LNH et les joueurs ferait en sorte que la participation de la LNH aux Jeux olympiques de 2022 et 2026 serait inscrite à la convention collective. Il resterait à la ligue à en négocier les modalités avec le Comité international olympique.

Les joueurs de la LNH ont participé à cinq éditions de suite des Jeux (1998 à 2014), mais pas à ceux de 2018.

Tous les éléments mentionnés ci-haut, du statut des joueurs qui arrivent de la KHL aux villes-bulles, font partie d’une grande négociation entre les propriétaires et le syndicat. Certains cas deviennent donc visiblement des leviers de négociation entre les deux parties, qui choisissent donc les batailles qu’elles veulent mener.

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