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La mélodie du bonheur L'interprète de Louisa von Trapp est morte

Heather Menzies-Urich, interprète de la jeune Louisa von Trapp dans le film culte de 1965 La mélodie du bonheur, s’est éteinte dimanche soir, à l’âge de 68 ans. Selon son fils, Ryan Urich, elle était atteinte d’un cancer du cerveau. Menzies-Urich, née au Canada, a obtenu son plus grand rôle à 15 ans dans le film cinq fois oscarisé La mélodie du bonheur, puis est apparue dans plusieurs émissions américaines dans les années 60 et 70 principalement. — Marissa Groguhé, La Presse

Nicolas Ouellet

L’homme dynamo

Tenter de trouver des défauts et des failles à Nicolas Ouellet semble être une tâche ardue. Le jeune homme est comme ça : il a le bonheur facile. L’animateur de La route des 20 a aussi une incroyable énergie. Rencontre avec la dynamo de la radio.

À la barre de l’émission radiophonique La route des 20 (diffusée sur ICI Première depuis septembre dernier), Nicolas Ouellet nage en plein bonheur. « Je me souviens d’être rentré à la maison après le premier show et d’avoir dit à ma blonde que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti à ma place comme ça. En fait, je crois que c’est la première fois que ça m’arrive. »

De beaux projets tombés du ciel, ce n’est pourtant pas ce qui a manqué au jeune animateur depuis sa sortie de l’UQAM en 2011.

« C’est vrai que j’ai été chanceux. Le jour de mon bal de finissants, on m’a téléphoné pour me dire qu’on me confiait l’animation de Paparadis sur les ondes de Vrak et quelques jours plus tard, on me proposait une collaboration à l’émission Sucré salé. »

— Nicolas Ouellet, animateur

Fonceur, Nicolas Ouellet ? Plutôt, oui ! En tout cas, disons qu’il a saisi toutes les occasions pour aller vers un domaine cousu main pour lui. À l’âge de 12 ans, il a participé à un concours d’art oratoire organisé par le Club optimiste de Sainte-Foy, sa ville natale. Même s’il n’a pas gagné, il s’est fait remarquer par l’un des membres du jury, l’animateur de Radio-Canada, à Québec, Michel Lamarche.

« Il est venu me voir pour me demander si la radio pouvait m’intéresser, raconte Nicolas Ouellet. Un an plus tard, je me suis souvenu de ça. Je l’ai rappelé, et il m’a invité à son émission. J’ai fait quelques trucs. Je crois que j’ai eu la piqûre à ce moment-là. »

Quelques mois après ce baptême des ondes, un certain évènement est venu changer la face du monde. « Le matin du 11 septembre 2001, il y avait quelque chose qui grondait en moi. J’ai appelé Michel Lamarche et je lui ai demandé s’il voulait entendre ce que les jeunes avaient à dire sur ce drame. Il m’a répondu oui. J’ai demandé à mon prof d’anglais d’annuler son cours. J’ai recueilli les propos de mes camarades et je les ai résumés en ondes. C’était très naïf de ma part. Mais je crois qu’il y avait une réelle volonté de m’exprimer. »

L’été suivant, l’équipe de Michel Lamarche lui a demandé de venir faire des chroniques sur les valeurs des jeunes. « J’enregistrais les propos des jeunes, sur l’amour par exemple, je faisais du montage et je présentais ça. C’est comme cela que ça a commencé. »

Un noyau dur

Nicolas Ouellet n’hésite pas à parler de son histoire et à aborder la question de son adoption. « Mes parents biologiques sont d’origine sénégalaise et ma mère n’a pas souhaité me garder après ma naissance. Elle a accouché, et ç’a été ciao bye ! »

Les parents de Nicolas avaient adopté, cinq ans plus tôt, un premier enfant d’origine haïtienne. Au moment où Nicolas est né, ils effectuaient les démarches en vue d’une seconde adoption. « J’étais un cas particulier, car je suis Noir et je faisais partie du réseau de l’adoption locale. La plupart des gens qui faisaient une demande d’adoption locale voulaient un enfant blanc. Mes parents ont entendu parler de moi et se sont montrés intéressés tout de suite. Ils m’ont pris lorsque j’avais 7 semaines. J’ai été très chanceux. »

Nicolas Ouellet n’a jamais vécu de soubresauts liés à cette dynamique familiale. « Pantoute, dit-il en riant. Très jeune, mes parents m’ont dit que si je voulais retracer mes parents biologiques, ils allaient être là pour m’accompagner. Mais je n’ai jamais eu cette envie. »

Il évoque toutefois le moment où, durant une Coupe du monde, il s’est entiché de l’équipe du Sénégal. « Je crois que c’était une réaction d’adolescent, dit-il. J’ai demandé à mes parents de m’acheter un drapeau du Sénégal que j’ai mis dans ma chambre. Quand on est jeune, on cherche des symboles d’appartenance. »

Chez les Ouellet, on forme un noyau très dur. La mère de Nicolas est enseignante, son père est urbaniste. « Mes parents ont été très présents, dit-il. Mon père venait me reconduire à l’école tous les matins, ma mère rentrait en même temps que moi. »

« Ça peut paraître niaiseux de dire cela, mais quand un enfant est issu de l’adoption, il a des besoins d’encadrement. Moi, j’ai reçu toutes ces choses-là. Je crois que c’est cela qui m’a permis d’être groundé pour le reste de ma vie. »

— Nicolas Ouellet

Être adolescent et Noir à Sainte-Foy pose-t-il certains défis ? « C’est sûr que je me suis fait agacer des fois. Mais pas plus que le gars qui était gros ou celui qui était roux », se contente de répondre Nicolas Ouellet.

La loyauté

On sent bien que celui qui a le sourire facile n’a pas beaucoup de temps à accorder aux tracas et aux réflexions qui peuvent miner le moral. « J’ai appris à devenir un gars positif, dit-il. D’ailleurs, je suis un gars normal, avec une vie normale et des amis normaux. Cela dit, en vieillissant et en étant davantage dans la sphère publique, j’ai pris conscience de la responsabilité que j’ai. »

En effet, il faut être aveugle pour ne pas voir en lui un modèle inspirant pour les gens de sa génération ou les plus jeunes.

De toutes les valeurs qu’il cultive, la loyauté est celle qui compte le plus aux yeux de Nicolas Ouellet.

« Mes meilleurs amis, à part ceux qui remontent au secondaire, sont ceux avec lesquels j’ai étudié à Jonquière. Les six gars que je fréquentais à ce moment-là sont encore ceux que je vois le plus souvent. On s’est accompagnés dans notre cheminement pendant toutes ces années. »

Il est simple de discuter avec Nicolas Ouellet. Il a le verbe facile et aime réagir aux questions de son interlocuteur. « Cela dit, je ne suis pas la personne le plus sociable qui soit. Dans des contextes comme les galas ou les cocktails, je ne suis pas à l’aise. Je n’ai aucune facilité avec le small talk. J’ai énormément de respect pour ceux qui n’ont aucune anxiété sociale, qui débarquent dans un évènement et qui parlent à tout le monde sans se demander si ce qu’ils viennent de dire est correct. »

La génération podcast

Il y a quelques mois, la réalisatrice Marie-Claude Beaucage, chargée de former une nouvelle équipe autour de l’émission La route des 20 après une première année en compagnie de Patrick Masbourian, a procédé à une ronde d’auditions. Le déclic s’est fait en entendant Nicolas Ouellet.

Une équipe de collaborateurs a été créée, parmi lesquels on retrouve Jean-Philippe Baril Guérard, Gabrielle Côté et Jasmin Lavoie. Le principe de l’émission est simple : développer un concept autour d’un thème majeur. L’argent, le désir ou la performance ont été exploités récemment.

« On se rassemble, on lance des idées en tentant de voir ce que chacun peut apporter. On est tous de la génération podcast. Pour nous, la manière de raconter une histoire est très importante. On est tous à la même place là-dessus. Je ne sais si on fait de la radio différente, mais en tout cas, il y a dans notre façon de travailler un bouillonnement. »

La génération dont fait partie Nicolas Ouellet est régulièrement la cible de critiques. Quand j’aborde la question du fameux empressement à tout avoir tout de suite qu’on accole souvent aux jeunes de 20 ans, Nicolas Ouellet a cette réponse : « La notion d’urgence, c’est quelque chose de propre à la jeunesse, peu importe l’époque. Je suis sûr que Michel Tremblay, Yvon Deschamps, Robert Charlebois ou Mouffe sont arrivés, quand ils étaient jeunes, avec l’urgence de faire quelque chose, de changer le monde et de le dire fort. » 

« Quand on me dit que les jeunes d’aujourd’hui représentent une génération d’enfants gâtés qui veut tout maintenant, je dis : “Of course qu’on veut tout maintenant !” C’est cette énergie-là qu’il faut avoir. »

— Nicolas Ouellet

Selon Nicolas Ouellet, la pire chose que l’on pourrait dire de sa génération serait qu’elle est inerte. « Je prends juste l’exemple de mon équipe : ça bouge là-dedans, c’est incroyable ! Jean-Philippe Baril Guérard est auteur. Il a écrit deux romans et le deuxième va être adapté au cinéma par Francis Leclerc ; il fait de la télé et du théâtre. Gabrielle Côté a écrit son show Attentat avec sa sœur ; elle fait de la mise en scène, de la radio, elle joue à la télé et au théâtre, elle accorde beaucoup d’importance à la poésie. Ce sont des gens de 29 ou 30 ans qui font plein de choses. Ils demandent beaucoup à la société, mais en même temps, ils croient en ce qu’ils font. Alors, il est où, le problème ? »

Devenir un meilleur animateur

Nicolas Ouellet prend un immense plaisir à parler de ceux et celles qui l’inspirent dans son métier. « Je pense à Christiane Charette ou George Stroumboulopoulos. J’ai longtemps tenté de comprendre pourquoi je restais accroché à leurs entrevues. Évidemment, quand tu es jeune, dès le lendemain, tu fais du mimétisme. Mais à un moment donné, tu finis par intégrer cela. »

Au fil du temps, Nicolas Ouellet a trouvé son style. « Je sais que ça peut paraître corny, mais je ne suis pas très intéressé à me voir à l’écran. Je ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est l’idée de faire parler d’autres gens. »

Ce qui le rend heureux après une entrevue est de sentir que la barrière qui était là au début est finalement tombée. « Une entrevue, c’est comme la sublimation d’une interaction de la vie réelle. Quand tu rencontres une personne pour la première fois, il y a des barrières. C’est formidable de les voir disparaître. »

Être un meilleur animateur, c’est tout ce que souhaite Nicolas Ouellet.

« Je ne suis pas un humoriste, je ne suis pas un comédien, je ne suis pas un peintre ni un musicien. Livrer une parole qui a un sens et qui va résonner chez les gens, c’est ça, mon rôle. »

— Nicolas Ouellet

Animateur ou pas, Nicolas Ouellet a un bel avenir devant lui. Celui qui assure la gérance de son ami Philippe Brach et qui produit le podcast Union, consacré à la nouvelle musique avec Alex Dionne, a mille et un projets.

Au moment de notre rencontre, le gars « normal » qui vit avec la même fille depuis sept ans (l’auteure Pascale Renaud-Hébert) s’apprêtait à aller passer les Fêtes chez ses parents. « On va d’abord dans la famille de mon père pour souper. Mais le crunch de la soirée, c’est lorsqu’on revient à la maison : on se met tous en pyjama, on se fait des drinks, on se donne des cadeaux et on jase jusqu’à 3 h du matin. C’est le bonheur. »

La route des 20, les vendredis, 19 h, sur ICI Première

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