Résidence emportée par un glissement de terrain au Saguenay

L’heure est à la désolation

L’heure est à la désolation à La Baie, à Saguenay, au lendemain du glissement de terrain qui a emporté une résidence.

Un important déplacement de terre a emporté une résidence de deux étages, lundi, en début de soirée. Le second étage du bâtiment résidentiel a basculé à quelques mètres d’une maison située dans la rue voisine.

Au total, 21 résidences ont été évacuées et ne pourront être réintégrées avant un minimum d’une semaine et demie à deux semaines. Les personnes évacuées ont été autorisées à entrer dans leur logis 30 minutes pour y récupérer des effets personnels, accompagnées d’un pompier de Saguenay.

Parmi elles, Serge Carrier s’est montré satisfait des réponses des autorités, même s’il aimerait bien savoir pendant combien de temps il devra demeurer à l’hôtel. Propriétaire de sa résidence depuis six ans, il avoue qu’il aurait préféré avoir les informations indiquant que sa future résidence se situait dans une zone à risque lorsqu’il en a effectué l’achat.

La cause recherchée

Lors d’un point de presse tenu mardi après-midi, le porte-parole de la Ville, Dominic Arsenault, a indiqué que des forages étaient réalisés par des experts du ministère des Transports afin de déterminer le type de sol et les risques de résurgence des glissements de terrain dans le secteur.

De son côté, le directeur adjoint au Service des incendies de Saguenay, Steeve Julien, a émis l’hypothèse que le glissement de terrain a pu être déclenché à la suite des violents orages survenus lundi après-midi. « Le glissement de terrain semble rotatif. Il est possible que l’eau se soit infiltrée dans la faille sous la couche d’argile, ce qui aurait déclenché le décrochage », a-t-il indiqué.

Heureusement, la propriété touchée était inoccupée au moment de l’évènement, puisqu’elle avait été évacuée en avril dernier. La découverte d’une fissure inquiétante d’une soixantaine de pieds à la crête de l’un des terrains et la crainte d’un mouvement de terrain important avaient forcé l’évacuation de six résidences.

Une zone sous surveillance

La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, s’est rendue sur place mardi matin pour constater l’ampleur des dommages. Elle a exprimé beaucoup d’empathie envers les citoyens touchés, qui ne sont habituellement pas couverts par les assurances pour ce type d’évènement. Elle a rappelé le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney, survenu le 4 mai 1971, où plus de 30 personnes avaient trouvé la mort – sauf qu’aucune victime ne figure au tableau cette fois.

Il est encore trop tôt, selon la mairesse, pour déterminer quel sera l’avenir des résidences à proximité du décrochage, à savoir s’il pourrait y avoir démolition préventive, déménagement ou expropriation, dans le cas où le périmètre de sécurité devait être agrandi.

Présent également sur place, le conseiller du secteur, Raynald Simard, précise que la zone touchée est identifiée depuis longtemps en rouge sur les cartes en tant que zone à risque. C’est ce qui explique qu’une surveillance étroite était réalisée par les fonctionnaires de Saguenay pour tout ce qui touche l’implantation de piscines, de cabanons, de terrasses et de tuyauterie.

Orages et vents violents

La tempête du 21 mai aura coûté 70 millions à Hydro-Québec

La tempête du 21 mai dernier, qui aura privé d’électricité plus de 550 000 clients québécois, aura coûté plus de 70 millions de dollars à Hydro-Québec.

Le 21 mai, un front orageux de plus de 300 km de long a frappé le Québec et causé 11 254 pannes à travers la province. Au total, 554 649 clients ont manqué de courant, et des infrastructures ont subi des dégâts importants.

« Il s’agit de l’un des évènements ayant nécessité le plus de travaux sur le terrain depuis la crise du verglas de 1998 », a indiqué Hydro-Québec par voie de communiqué. Les régions les plus touchées étaient l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière, la Mauricie et la Capitale-Nationale.

Pendant 11 jours, 2000 employés d’Hydro-Québec ont travaillé afin de réparer les 1125 poteaux électriques et 400 transformateurs endommagés, tandis que 40 km de fils électriques ont dû être installés. La société d’État estime à plus de 70 millions le coût de ces travaux.

Bien que 85 % des clients aient retrouvé le courant après 72 heures, plus de 20 000 d’entre eux ont dû attendre plus de 5 jours.

Hydro-Québec prévient la population que les travaux causés par la tempête entraîneront, au cours des prochaines semaines, des retards sur certaines interventions, dont le raccordement de nouvelles installations.

Pas d’impacts pour les contribuables

À la fin de mai, la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, avait d’emblée annoncé que l’opération de rebranchement à l’électricité coûterait « plusieurs dizaines de millions » à Hydro-Québec, assurant toutefois que les contribuables québécois ne verront pas leurs tarifs augmenter pour autant.

« Ça ne sera pas inclus dans les tarifs, parce que je nous rappelle que nous sommes en loi 34, et selon la loi 34, les tarifs augmentent selon l’inflation avec le plafond que le gouvernement voudra ajuster », avait alors indiqué Mme Brochu, lors d’une mêlée de presse tenue à Saint-Sauveur, où des foyers étaient alors toujours dans le noir.

Ultimement, ces dépassements de coûts se feront « à la charge d’Hydro-Québec », affirme Sophie Brochu. « Ce ne sont pas les clients qui vont payer ça », avait-elle martelé.

Reconnaissant que la province risque de vivre de plus en plus d’évènements similaires à l’avenir, Mme Brochu souhaite développer la résilience dans les municipalités, notamment grâce à l’installation de batteries ou de panneaux solaires qu’Hydro-Québec pourrait « installer » pour les citoyens, afin de réduire les coûts.

L’organisation fera aussi davantage de « contrôle de la végétation » dans les prochaines années, afin d’élaguer par exemple des branches qui pourraient tomber sur des fils en cas de tempête. Enfouir le réseau d’Hydro-Québec coûterait toutefois trop cher, jusqu’à environ 100 milliards, selon Mme Brochu.

Parti québécois

Martin Ouellet quitte la vie politique

Québec — Un quatrième député du Parti québécois, sur un caucus de sept membres, quittera la vie politique à la fin du mandat. L’élu dans René-Lévesque, sur la Côte-Nord, Martin Ouellet, a annoncé son départ mardi.

Le leader parlementaire du Parti québécois l’a fait dans sa circonscription quelques jours après la fin de la session de l’Assemblée nationale, mais surtout, la veille du dévoilement de la candidature caquiste.

Le premier ministre François Legault sera à Baie-Comeau ce mercredi pour annoncer que le maire de la ville, Yves Montigny, portera les couleurs de son parti dans René-Lévesque aux élections du 3 octobre. Il s’agit du frère d’Éric Montigny, professeur au département de science politique de l’Université Laval et ancien conseiller de Mario Dumont à l’Action démocratique du Québec.

Martin Ouellet laissait planer le suspense sur son avenir politique depuis quelques semaines déjà. Il attendait la fin des travaux parlementaires pour donner l’heure juste.

Raisons personnelles

« Les raisons de mon départ sont uniquement personnelles », a-t-il insisté en conférence de presse, réitérant son appui envers le chef Paul St-Pierre Plamondon.

« Le temps passé loin des miens a usé ma motivation, et les sacrifices supplémentaires ont pesé dans la balance. Les sept dernières années ont été exaltantes, mais il est maintenant temps pour moi de retourner auprès de ma famille pour plus de normalité », a ajouté l’homme de 45 ans, père de deux enfants. Il a été élu pour la première fois lors d’une élection partielle en 2015.

Le député a déploré que « le travail parlementaire ne tienne pas compte d’une véritable conciliation travail-famille ». Une réforme parlementaire visant entre autres à favoriser cette conciliation est morte au feuilleton. Le gouvernement n’a jamais convoqué la commission parlementaire chargée d’étudier cette réforme.

« S’il y a une chose [dont] je ne m’ennuierai pas de mon travail en politique, c’est de commenter la saga du F.-A.-Gauthier ! », a lancé le député de René-Lévesque. Il espère un jour une traverse « fiable entre les deux rives » pour Matane–Baie-Comeau–Godbout.

Les péquistes Sylvain Gaudreault (Jonquière), Véronique Hivon (Joliette) et Lorraine Richard (Duplessis, sur la Côte-Nord) ont déjà annoncé leur départ de la vie politique.

L’Université de Montréal se retire des combustibles fossiles

D’ici la fin de 2025, l’Université de Montréal retirera ses investissements qui touchent au secteur des énergies fossiles, emboîtant ainsi le pas à d’autres grandes universités.

Le fonds de dotation de l’Université de Montréal, dont la valeur était de 420 millions de dollars fin 2021, compte 4 % d’investissements en Bourse reliés directement ou indirectement à ce secteur. L’université s’engage à se départir de ces actions d’ici la fin de décembre 2025.

Ce fonds sert principalement à financer des projets de recherche et à attribuer des bourses d’études.

« On parle de l’ensemble de la chaîne des énergies fossiles, de l’exploration jusqu’à la commercialisation », explique Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal. Il s’agit selon lui d’un « signal fort que l’Université de Montréal est à un tournant en matière de développement durable ».

Contestation étudiante

En mars, des étudiants ont occupé pendant cinq jours le hall d’un pavillon de l’université. Deux militants avaient même entamé une grève de la faim, à laquelle ils avaient mis un terme quand le recteur s’était engagé à présenter un scénario de désinvestissement des énergies fossiles.

« On est censés être écoutés, pas se priver d’un besoin pour faire passer un message », avait déploré une militante.

En entrevue, le recteur dit que la réflexion était alors déjà « très avancée » à l’université. « Ça faisait déjà quelques mois qu’on travaillait sur des scénarios [de retrait des énergies fossiles] qu’on allait présenter au comité exécutif », explique Daniel Jutras.

Engagements d’autres universités

Outre l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal et l’Université Concordia ont pris l’engagement de sortir du pétrole. Malgré une mobilisation étudiante qui persiste depuis plusieurs années, l’Université McGill n’a pris aucun engagement en ce sens.

« Voir de grands acteurs institutionnels se diriger vers le désinvestissement a eu un effet significatif. On a aussi entendu des voix à l’interne », explique Daniel Jutras, qui cite le rapport « éclairant » sur le développement durable déposé par la Fédération des associations étudiantes.

Mais « indépendamment de ce qui se passe ailleurs », le recteur explique que l’Université de Montréal travaille sur un plan d’action en développement durable. « Il y aura certainement des cibles liées à la carboneutralité, dans des délais assez accélérés », dit Daniel Jutras.

« Il y a aussi des efforts qui touchent nos propres activités, à l’interne, au-delà des investissements que l’on fait », dit le recteur. Il cite notamment le chauffage de l’université, les déplacements professionnels et la construction de nouvelles infrastructures.

— Avec la collaboration de Léa Carrier, La Presse

Loi sur les mesures d’urgence

Pas de demande de la police

Ni la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, ni le ministre de la Protection civile, Bill Blair, n’ont reçu de demande des forces de l’ordre d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin au « convoi de la liberté » en février. Leurs témoignages contredisent celui du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, et corroborent ceux des corps policiers. Les conservateurs réclament la démission de M. Mendicino pour avoir « trompé les Canadiens ». Il avait déclaré en avril que la police avait demandé au gouvernement d’invoquer cette loi. Il témoignait alors devant un comité mixte de la Chambre des communes et du Sénat qui doit déterminer si le gouvernement avait raison de se doter de pouvoirs extraordinaires pour mettre fin aux manifestations. La Loi sur les mesures d’urgence n’avait jamais été invoquée depuis son adoption en 1988 pour remplacer la Loi sur les mesures de guerre. — Mylène Crête, La Presse

Adolescent tué par la SQ à Lac-Brome

Un sergent témoigne à l’enquête de la coroner

Un sergent de la Sûreté du Québec (SQ) a déclaré mardi dans le cadre de l’enquête de la coroner qu’il s’était senti menacé lorsqu’un jeune de 17 ans, armé, s’est avancé vers des policiers tôt le matin du 25 juillet 2018, à Lac-Brome, dans les Cantons-de-l’Est. Le sergent Wallace McGovern témoigne dans le cadre de l’enquête de la coroner sur la mort de Riley Fairholm, un adolescent abattu d’une balle dans la tête par les policiers dans le stationnement d’un restaurant abandonné. Le sergent McGovern a indiqué mardi qu’il avait demandé à plusieurs reprises à l’adolescent, en anglais, de laisser tomber son arme – la police a constaté plus tard qu’il s’agissait d’un pistolet à air comprimé. La fusillade a fait l’objet d’une enquête du Bureau des enquêtes indépendantes du Québec, après quoi le Directeur des poursuites criminelles et pénales a décidé de ne pas porter d’accusations. Plusieurs policiers de la SQ doivent témoigner dans les prochains jours dans le cadre de cette enquête. — La Presse Canadienne

Projets pilotes de traitements à domicile

Québec veut « mieux utiliser » les ambulanciers

Québec lance des projets pilotes de « paramédecine communautaire » dans certaines régions, afin de tester une « meilleure utilisation » des techniciens ambulanciers paramédicaux, au moment où la pénurie de main-d’œuvre inquiète encore beaucoup dans le milieu. « Si on réussit à faire cette transformation-là, ça voudra dire que les paramédics n’amèneront pas nécessairement les gens à l’urgence. C’est peut-être de le faire plus à la maison, et c’est pour ça qu’on aura ces projets pilotes : pour voir si on peut mieux traiter les gens chez eux », a indiqué le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en mêlée de presse à Bécancour mardi. Il soutient que le Québec doit « mieux utiliser les paramédics avant d’aller à l’hôpital, et idéalement d’éviter l’hôpital ». De tels projets ont déjà été réalisés par le passé.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Journalisme

Le prix annoncé par François Legault crée un malaise

Le prix de journalisme annoncé par François Legault crée un malaise à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), qui juge la sortie du premier ministre maladroite dans un contexte de désinformation sur les médias sociaux. « Le fait que ça s’est fait dans une période préélectorale, le fait que ce soit le premier ministre qui l’annonce dans un discours, il y a certainement une maladresse », estime Michaël Nguyen, président de l’organisme sans but lucratif qui rassemble environ 1600 journalistes de plus de 250 médias écrits et électroniques, en entrevue avec La Presse mardi. Lundi, M. Legault a annoncé la création du prix René-Lévesque, « la plus haute distinction attribuée par le gouvernement du Québec pour une contribution remarquable dans le domaine du journalisme ». La FPJQ ne s’oppose pas à un prix remis par le gouvernement, mais M. Nguyen explique qu’« en l’annonçant comme ça, les apparences ne sont pas excellentes ».

— Charles Lecavalier, La Presse

Île de Montréal

Les deux élus de la CAQ estiment avoir fait « de grandes choses »

Transport collectif, décontamination des terrains, développement économique : en quatre ans, les deux seuls députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) sur l’île de Montréal estiment avoir fait « de grandes choses », surtout dans l'est de Montréal, où le gouvernement Legault espère faire des gains aux prochaines élections. « Après quatre ans et une pandémie, on peut être très fiers du bilan de notre gouvernement à Montréal. Les indicateurs sont au vert. L’est est en train de devenir un moteur de développement pour toute la métropole. C’était la pièce manquante », a martelé mardi la ministre responsable de la Métropole et députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, lors d’un point de presse. Richard Campeau, député de la circonscription de Bourget, soutient que l’est de Montréal et la métropole ont maintenant « une fierté retrouvée ». « Cette fierté est d’abord économique », a-t-il affirmé, en disant espérer que le Québec « rejoigne le niveau de vie de l’Ontario » et qu’un jour, la province « n’ait pas besoin de la péréquation canadienne ».

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Pauline Marois sur les services de garde

Des places à créer, mais pas de là à « mettre à mal le réseau »

« Je comprends l’urgence d’ouvrir de nouvelles places [dans le réseau des services de garde éducatifs], mais l’urgence ne commande pas de mettre à mal un réseau qui a fait ses preuves », a déclaré Pauline Marois. L’ex-première ministre qui a créé les centres de la petite enfance – qu’elle qualifie de « rêve inachevé » – était invitée mardi à prendre la parole au congrès de la Fédération des intervenants en petite enfance, à Charlevoix. Invitée par une question de l’auditoire à dire quels conseils elle donnerait au gouvernement actuellement, elle a d’abord dit son malaise de le faire, sachant, dit-elle, que le ministre de la Famille (Mathieu Lacombe) en a eu « plein les bras », qu’il est « plein de volonté », même si « ça lui a pris du temps à comprendre un peu les tenants et aboutissants du réseau au départ ». « Il y a des programmes utiles, mais j’ai toujours cru à un projet de société, à une vision globale comme on l’a eue avec notre politique familiale », a-t-elle ajouté. — Louise Leduc, La Presse

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