Pétrole

Accord sur une baisse « historique » de la production

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires ont convenu, dimanche soir, de la « plus grande baisse de production de l’histoire », dans l’espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie de COVID-19 et malgré les tensions entre Moscou et Riyad.

La réunion « s’est terminée par un consensus des producteurs de l’OPEP+ sur les baisses de production à partir de mai », a écrit sur Twitter le ministre saoudien de l’Énergie, Abdul Aziz bin Salman.

Son homologue koweitien Khaled al-Fadhel a confirmé l’accord « historique pour réduire la production des États membres de l’OPEP+ de près de 10 millions de barils par jour, à [compter] du 1er mai ».

La représentante mexicaine Rocio Nahle Garcia a également salué dimanche sur Twitter « l’accord unanime des 23 pays participants », parlant d’une « réduction de 9,7 millions de barils de pétrole » à partir de mai.

Il s’agit d’un « très bon accord pour tous ! », a tweeté le président des États-Unis Donald Trump.

« Cela sauvera des centaines de milliers d’emplois dans le secteur de l’énergie aux États-Unis. Je voudrais remercier et féliciter le président de la Russie (Vladimir) Poutine, et le roi Salmane d’Arabie saoudite. Je viens de leur parler du bureau Ovale. »

— Donald Trump

Selon Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy, « l’OPEP+ a réussi aujourd’hui à conclure un accord historique pour réaliser la plus grande baisse de production de l’histoire ».

« Même si les réductions de production sont inférieures à ce dont le marché avait besoin, le pire est pour l’instant évité », estime son collègue Magnus Nysveen.

L’OPEP avait repris dimanche une visioconférence débutée jeudi avec le cartel de l’OPEP+ mené par la Russie, deuxième producteur mondial.

Pour qu’elles aient lieu, Riyad et Moscou avaient réengagé le dialogue après une guerre de prix enclenchée après leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne, en Autriche, au siège de l’OPEP.

Les deux exportateurs avaient été surpris entre-temps par la rapidité de la propagation du coronavirus, qui a pénalisé ces dernières semaines la demande, au moment où l’offre de brut était déjà fortement excédentaire.

« À mon avis, les actions [de l’Arabie saoudite, qui a augmenté sa production] étaient irrationnelles car la hausse de l’extraction en période de baisse de la demande, c’est irrationnel même du point de vue de la théorie économique », avait déclaré dimanche avant le début de la conférence le ministre russe de l’Énergie, Alexander Novak, cité par l’agence russe TASS.

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