Entrevue

Guillaume Cyr en 10 rôles marquants

Depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre, il y a 15 ans, Guillaume Cyr enchaîne les personnages au théâtre, au cinéma et à la télévision. Nous lui avons demandé de commenter 10 de ses rôles les plus marquants.

Cinéma

Louis Cyr – L’homme le plus fort du monde (2013)

Scénario : Sylvain Guy, d’après le livre de Paul Ohl Réalisation : Daniel Roby

Le parcours du plus célèbre homme fort du Québec au tournant du XXe siècle. Guillaume Cyr incarne Horace Barré, ami et dauphin de l’athlète. Avec Antoine Bertrand, Guillaume Cyr et Rose-Maïté Erkoreka. « Ce film aura toujours une place très importante dans mon cœur. On ne m’avait encore jamais confié un rôle important au cinéma. J’étais figurant sur Babine quand Antoine [Bertrand], avec qui je travaillais alors pour une première fois, parlait déjà d’un possible projet de film sur Louis Cyr. Nous avons ensuite tourné ensemble Château en Suède [Josée Dayan] et c’est là qu’il m’a parlé du rôle d’Horace Barré. J’ai alors écrit une longue lettre à Daniel Roby, le réalisateur, pour lui demander de me recevoir en audition. La soirée où Antoine et moi avons gagné un Jutra est inscrite à jamais dans ma tête. C’est pour la vie. »

Théâtre

Billy (Les jours de hurlement) (2013)

Texte : Fabien Cloutier Mise en scène : Sylvain Bélanger

Trois personnages nourris par une colère construite de toutes pièces par les préjugés, les idées reçues et notre propre ignorance des autres. Avec Louise Bombardier, Guillaume Cyr et Catherine Larochelle. « À mon sens, c’est la plus grande pièce de Fabien [Cloutier]. C’était aussi la première fois où l’on m’a confié un rôle de cette importance au théâtre, et ma première entrée dans le monde de Fabien. Son univers me colle à la peau, j’y suis comme un poisson dans l’eau. Et puis, on vient tous les deux de Sainte-Marie. Quand je joue ses textes, c’est comme s’ils étaient en moi, dans mes gènes. Billy (Les jours de hurlement) m’a aussi un peu révélé au milieu du théâtre montréalais. »

Cinéma

La nouvelle vie de Paul Sneijder (2015)

Scénario : Yaël Cojot-Goldberg et Thomas Vincent (d’après un roman de Jean-Paul Dubois) Réalisation : Thomas Vincent

À la suite d’un accident, un cadre supérieur décide de voir la vie autrement en commençant par changer de métier. Avec Thierry Lhermitte, Géraldine Pailhas et Guillaume Cyr. « Ce film est sorti de nulle part dans ma vie. Si ma mémoire est bonne, je crois avoir passé quatre auditions avant d’obtenir le rôle. Je me souviens m’être rendu à la première lecture avec Thierry Lhermitte et me dire que ça n’avait aucun sens tellement j’étais impressionné. Sur le plateau, ce monsieur est gentil, discret, connaît tous les techniciens, salue et s’intéresse à tout le monde. Quand nous avions une scène à jouer ensemble et que la caméra était sur moi, il m’arrivait de penser à certaines de ses répliques les plus célèbres et il fallait que je me ramène pour ne pas me déconcentrer ! »

Théâtre

La meute (2018)

Texte : Catherine-Anne Toupin Mise en scène : Marc Beaupré

Ayant perdu son emploi dans des circonstances troubles, une femme se retrouve dans un gîte du passant à des centaines de kilomètres de chez elle. Avec Catherine-Anne Toupin, Lise Roy et Guillaume Cyr. « Cette pièce m’a permis de livrer ma plus grande performance au théâtre, selon moi. J’ai d’ailleurs très hâte de commencer cet été le tournage de l’adaptation cinématographique. À vrai dire, ce n’est pas vraiment une adaptation puisque Catherine-Anne [Toupin] a écrit un scénario original à partir de sa pièce, encore meilleur, même si c’est difficile à croire tellement la pièce était forte. J’aurai le plaisir de retrouver Lise [Roy] et Catherine-Anne sur le plateau. Avec Félize Frappier à la production, Anne Émond à la réalisation et Catherine-Anne au scénario – un beau trio de femmes talentueuses –, je me sens vraiment choyé. »

Théâtre

Des souris et des hommes (2018)

Texte : John Steinbeck (traduction Jean-Philippe Lehoux) Mise en scène : Vincent-Guillaume Otis

L’histoire de Lennie, colosse innocent, et de George, deux ouvriers liés par une solide amitié, sillonnant les routes de ferme en ferme à la recherche d’un travail. Avec Benoît McGinnis, Guillaume Cyr et Gabriel Sabourin. « Il est certain que le rôle de Lennie faisait partie des grands rôles que j’ai rêvé de jouer, tout comme Cyrano d’ailleurs, que je n’ai encore jamais eu l’occasion d’incarner. J’adore le théâtre, mais je suis habituellement satisfait après avoir joué les représentations prévues et je suis heureux de passer à autre chose. Je me verrais mal jouer dans la même pièce pendant une très longue période, comme ça se fait en Europe. Mais Lennie, c’est différent. J’aurais aimé le jouer pendant deux ans. Ce personnage du colosse avec l’esprit d’un enfant de 4 ans me rejoint parce que j’ai moi-même l’impression d’être encore un enfant, surtout sur un plateau. »

Télévision

Léo (2020-2022)

Textes : Fabien Cloutier, Steve Laplante, Erika Soucy, Claude Lalonde Réalisation : Jean-François Chagnon

Dans le village fictif de Walton, en Beauce, l’histoire d’un homme de 40 ans et de son entourage. Guillaume Cyr y campe Perreault, l’un des employés de Dubeau Gâteaux. Avec Fabien Cloutier, Steve Laplante et Marie-Laurence Moreau. « Ça, c’est du bonbon. J’entrevois toujours mes dates de tournage avec un immense bonheur, au point où je les encercle sur mon calendrier. Dans la saison 4, qui vient de sortir, il y a un épisode où Perrault, mon personnage, prend vraiment Couture en grippe, avec de grosses scènes de confrontation comiques. Je me pinçais parce que Marc Labrèche est mon idole de comédie depuis que je suis tout jeune, et là, j’étais payé pour faire un duo comique avec lui ! C’était extraordinaire ! Après ce genre de journée de tournage, tu rentres chez toi le soir et tu as du mal à croire que tu as vraiment pu tourner une scène avec celui que tu idolâtres depuis toujours. »

Télévision

Épidémie (2020)

Textes : Annie Piérard, Bernard Dansereau, Étienne Piérard-Dansereau Réalisation : Yan Lanouette-Turgeon

Une infectiologue et son équipe mettent tout en œuvre pour empêcher la propagation d’un mystérieux virus avant qu’il ne provoque une pandémie meurtrière. Avec Julie Le Breton, Gabriel Sabourin et Guillaume Cyr. « Je trouve très triste que cette série, pour laquelle les auteurs ont fait tant de recherches, ait collé en tous points à la pandémie que nous avons vécue. Les gens étaient tellement plongés dedans qu’ils n’ont pas voulu regarder en plus une série fictive qui faisait écho à la même réalité. Ça se comprend. Pour la première fois, j’incarnais un personnage ayant un poste de fonction, un ministre dans ce cas-ci. J’étais heureux de le faire, car on ne penserait pas nécessairement à moi pour ce genre de rôle. Or, les auteurs l’ont écrit pour moi. S’il en avait été autrement, jamais il ne se serait rendu à moi par les agents de casting. Ça a marqué une nouvelle étape. »

Cinéma

Souterrain (2021)

Scénario et réalisation : Sophie Dupuis

Un jeune mineur dont le passé a été marqué par un évènement grave participe à une mission de sauvetage, organisée après qu’une déflagration est survenue sous terre. Avec Joakim Robillard, Théodore Pellerin et James Hyndman. « Je suis fier que Souterrain fasse partie de ma filmographie. Je n’enlève absolument rien aux autres, mais, objectivement, au chapitre de la qualité, Souterrain fait partie de mes trois meilleurs. Le premier film de Sophie Dupuis est Chien de garde. Déjà, ça parle. Souterrain est son deuxième et ça a confirmé à quel point Sophie est une grande cinéaste. Elle va sans doute tout casser avec Drag, son prochain. Je crois que Souterrain est pour Sophie ce qu’Arsenault & Fils est pour Rafaël [Ouellet], une façon de rendre hommage à leurs origines, leurs racines, leur région. »

Cinéma

L’arracheuse de temps (2021)

Scénario : Fred Pellerin Réalisation : Francis Leclerc

La grand-mère d’un jeune garçon rassure ce dernier en lui racontant que la Mort, apparue subitement un soir d’éclair, a fui le village de Saint-Élie-de-Caxton depuis 1927. Avec Jade Charbonneau, Marc Messier et Céline Bonnier. « J’ai toujours capoté sur l’univers de Fred Pellerin. Mon premier souvenir de rencontre avec son univers remonte à l’époque où j’étais encore à l’École et que nous avions assisté à un show au Métropolis, organisé pour défendre une cause quelconque. Yvon Deschamps était là, d’autres humoristes aussi. Et là, sorti de nulle part, arrive un gars tout seul, que personne ne connaît vraiment, qui nous a raconté quelque chose pendant une dizaine de minutes. Les gens étaient tellement captivés qu’on pouvait entendre une mouche voler. Le talent de conteur de Fred est exceptionnel. Je connaissais L’arracheuse de temps par cœur depuis des années. Quand Francis Leclerc m’a appelé, j’ai eu du mal à y croire. C’était juste parfait ! »

Télévision

La confrérie (2022)

Textes : Kristine Metz, Philippe Gendron, Julien Tapp Réalisation : Guillaume Lonergan

Devant remplacer au pied levé son ami qui incarne le Bonhomme des Neiges, un homme se retrouve plongé malgré lui dans une histoire cauchemardesque. Avec Pierre-François Legendre, Guillaume Cyr et Isabelle Blais. « Je suis ravi du succès de cette série parce qu’au départ, j’ai souvent entendu des gens dire qu’en lisant la prémisse, ils n’étaient pas certains d’avoir envie de la regarder. J’avais du mal à comprendre parce que c’est justement cette prémisse – une histoire de mafia avec le Bonhomme Carnaval ! – qui m’a enthousiasmé. Je trouvais cette proposition tout à fait originale. On a été les négligés de la saison télévisuelle, mais, finalement, les gens ont tripé. Et puis, cette série m’a aussi donné l’occasion de rencontrer Pierre-François Legendre, avec qui je n’avais encore jamais travaillé. Ça a tout de suite cliqué entre nous. »

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