Maison

Des pièces sportives à couper le souffle

Ce ne sont pas les saisons qui les empêcheront de bouger ni de pratiquer leur activité physique favorite. La Presse vous fait découvrir trois remarquables aménagements intérieurs à vocation sportive, réalisés par des passionnés au sein même de leur logis. Du coup d’envoi des travaux jusqu’aux premières sueurs, visite de ces installations cardios.

Une patinoire synthétique dans le garage

Philippe Dubois a beau avoir un garage, ses voitures restent à l’extérieur, même l’hiver. La raison ? Il y a installé une patinoire synthétique pour ses enfants (et lui-même !), sur laquelle il est possible de s’entraîner à longueur d’année. Un investissement qu’il n’a jamais regretté.

Avant de donner une nouvelle vocation à son garage, ce résidant de la Rive-Sud s’échinait à monter une patinoire extérieure durant la saison froide. Ce qui représentait beaucoup de travail et d’entretien, surtout avec les redoux fréquents dans la périphérie montréalaise. Il a donc investi, prudemment d’abord, dans quelques panneaux de glace synthétique Glice, juste assez pour que ses deux enfants Alexander et Amelia, qui sont gardiens de but, puissent exercer leurs déplacements.

Convaincu par ce produit qui permet de retrouver toutes les sensations de glisse d’une véritable surface gelée (on note une légère résistance au patinage, atténuée par l’utilisation d’un lubrifiant), il a finalement acquis, le mois dernier, des panneaux supplémentaires pour pouvoir revêtir la quasi-totalité de son garage, soit environ 25 pieds de long sur 13 pieds de large (quelque 7,60 mètres sur 4 mètres).

« J’ai acheté les panneaux en deux temps, car je n’étais pas certain d’aimer ça pour le prix, c’est assez dispendieux. Mais les enfants aiment beaucoup ça, et je préfère les voir bouger que de ne rien faire », indique celui qui a investi plus de 5000 $ pour cette patinoire intérieure, ce qui lui épargne l’entretien fastidieux d’une surface extérieure.

Lui-même mordu de hockey et habile joueur, M. Dubois s’est surpris à utiliser le mini-aréna davantage que ses propres enfants, surtout l’été ! Disons que d’avoir une patinoire à disposition en juillet, c’est chouette, mais avec un équipement de gardien sur le dos, il fait vite très chaud derrière le plastron.

Simple et efficace

Rénos riment souvent avec gros travaux, mais dans ce cas-ci, l’installation s’est avérée des plus simples. « Les panneaux sont vraiment bien faits, ils s’emboîtent l’un dans l’autre, ça reste bien en place et on ne sent pas la jonction quand on patine », constate-t-il.

Une bâche – du même type que celle utilisée pour une patinoire extérieure – a été disposée sur le béton au sol et, même si le garage n’est pas tout à fait à niveau, les panneaux assemblés sont si rigides et volumineux qu’ils restent bien droits. Quant à l’installation de bandes, M. Dubois ne l’a pas jugée nécessaire, et il a simplement laissé un étroit espace pour circuler autour de la patinoire. Enfin, côté lumière, les quatre néons déjà présents au plafond ont fait parfaitement l’affaire.

Le seul entretien nécessaire est lié à l’apparition de petits copeaux de plastique, qu’un passage occasionnel d’aspirateur a tôt fait de régler. Quant à la durée de vie, elle se présente comme étonnamment longue, puisque les panneaux sont réversibles.

« J’en suis vraiment content. C’est un gros investissement, mais ça va durer facilement plus de dix ans. Je ne passerai pas au travers », indique le passionné de hockey, qui pourrait désormais organiser une ligue de garage… littéralement !

Un sous-sol qui fait suer

Sitôt l’organisation d’un petit match annoncée, Nicolas, Guillaume et Simon ne se font pas prier pour enfiler leur équipement et se positionner sur la glace… enfin, plutôt sur le plancher flottant du sous-sol de leur demeure de Rosemont ; mais la ferveur est telle que l’on se croirait presque au Centre Bell.

Difficile d’imaginer que cette belle salle de loisirs où il fait bon se défouler fut jadis un sous-sol décrépit, miné par les infiltrations d’eau. « On voulait un grand espace de jeu pour les enfants, ainsi qu’une chambre supplémentaire et une deuxième salle de bains », expliquent Geneviève Lalonde et Patrick Demontigny, propriétaires de ce grand appartement depuis 2002, et parents des trois garçons.

Il y a six ans, ils ont donc décidé de faire appel à la designer Annie Maisonneuve (Design Plör) pour faire renaître le sous-sol. Ce fut du sport : déplacement d’une colonne porteuse pour libérer l’espace, remplacement de la dalle de béton et rénovation totale des murs et des planchers.

Après quatre mois de « Symphonie en marteau majeur », les lieux sont méconnaissables : coin télévision pour relaxer, petit bureau, table de baby-foot, chambre et salle de bains supplémentaires et, surtout, ce petit terrain à vocation sportive où les enfants et leur père peuvent s’adonner à de mini-matchs de hockey ou de soccer. Mesurant 25 pieds de long sur 15 pieds de large (soit 7,60 mètres sur 4,7 mètres), il accueille aujourd’hui des parties enflammées à quatre joueurs.

Les deux grands buts amovibles, érigés jusqu’au plafond, ont été construits avec du bois de cèdre et des filets vendus par un pêcheur gaspésien. Au sol, des bandes autocollantes initialement prévues pour le lettrage sur autos et camions ont été disposées pour reproduire les lignes d’une patinoire. Une douzaine de lumières DEL, disséminées au plafond, illuminent les joutes familiales, organisées une à deux fois par semaine. Et on vous assure que ça joue dur…

Dessiné pour les lancers

C’est la mise au jeu ! Patrick récupère la rondelle en mousse, mais son fils Simon (13 ans) le tasse dans un coin. Avec son mini-bâton, le père tire, mais cela passe à côté des buts attentivement gardés par Guillaume (12 ans). Ce dernier refile la rondelle à son frère aîné, qui lance à son tour, mais Nicolas (9 ans) sort la mitaine et capte le disque. On devine vite que le virus du hockey circule dans toute la famille, chacun jouant sur glace dans diverses ligues en semaine, y compris Patrick, qui porte également la casquette d’entraîneur. Geneviève, elle, reste spectatrice, ce qui ne l’empêche pas de se joindre au jeu quand il se transpose dans la ruelle, en été.

Côté budget, la réfection du sous-sol a certes coûté quelque 105 000 $ (imprévus inclus), mais cela a permis de doubler l’espace habitable. Grâce à la designer, le qualitatif est aussi au rendez-vous : aux murs, trois chandails du Canadien avec le nom des fils ont été peints, leur numéro correspondant à leur âge respectif quand les travaux ont été réalisés. Un trio de crochets permettent de suspendre la moisson de médailles récoltées au gré des compétitions. Au-dessus du bureau, trois lampes de métal à la forme inspirée par celle des sirènes des arénas ont été suspendues. Le plancher flottant ainsi que les murs et les colonnes résistent plutôt bien aux innombrables duels de bâtons – ils souffrent de stigmates inévitables, mais discrets.

Enchantée du résultat, la maisonnée n’est toutefois pas fermée à un revirement. « Plus tard, on pourra toujours y installer une table de ping-pong ou de billard », songe Patrick Demontigny.

En attendant, les douches continueront de se succéder. « On sort de là pas mal en sueur ! », dit la famille en rigolant.

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