De l'aide aux entreprises pour le virage 4.0

À partir de son quartier général de Drummondville, inauguré en juin dernier, le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI), qui compte quatre divisions, aide les PME manufacturières des régions à réaliser leur transition numérique. Témoignage et petit tour du propriétaire.

Établie à Saint-Hyacinthe, Bio Biscuit fabrique annuellement 60 millions de livres de nourriture et de gâteries pour chiens et chats.

L’entreprise de 250 employés, qui vend dans 25 pays, a déjà beaucoup recours aux technologies numériques : ses deux chaînes de production, par exemple, sont pleinement automatisées. Mais il lui reste du chemin à faire avant d’être passée complètement au 4.0.

« On est une excellente entreprise 3.0, mais on n’est pas encore tout à fait une entreprise 4.0 puisqu’on n’est pas encore rendu à exploiter pleinement les données et l’intelligence artificielle. »

– Pierre Lemieux, président de Bio Biscuit

Pour accélérer son virage vers le manufacturier intelligent, Bio Biscuit travaille depuis maintenant près d’un an avec le CNIMI. En mars 2022, l’entreprise a entamé un audit 4.0. Celui-ci visait à évaluer sa maturité numérique et à élaborer un plan d’action pour pousser sa transformation numérique à la prochaine étape.

« Ça nous a permis de comprendre nos forces et nos faiblesses, et de cibler ce que l’on devait améliorer », dit Pierre Lemieux. Il explique que son entreprise a notamment lancé un grand projet, à la suite de cet audit, qui consistera à intégrer l’intelligence artificielle dans la prise de décision pour les chaînes de production.

Un projet qui devrait permettre de réduire les erreurs, d’améliorer l’efficacité et d’augmenter la qualité.

« C’est un projet d’au moins cinq ans, dit Pierre Lemieux. Comme on n’a pas l’expertise interne pour tout faire ça par nous-mêmes, le CNIMI nous apporte une aide précieuse. »

Un centre à quatre branches

En juin dernier, le CNIMI inaugurait ses nouveaux bureaux à Drummondville. Le centre d’expertise était déjà en service depuis quelques années, mais avec ses nouvelles installations, il espère pouvoir multiplier son impact auprès des entreprises.

« On soutient plus particulièrement les PME des régions », précise Marc-André Gaudreau, codirecteur du Centre interordres de recherche et de transfert en manufacturier intelligent, un des quatre pans du CNIMI.

Car le centre divise ses services en quatre volets.

Le premier, le Centre intégré de formation en génie et gestion, se concentre sur la formation et la sensibilisation. Le deuxième, codirigé par Marc-André Gaudreau, aide les entreprises à pousser leur transformation numérique.

Le troisième volet du CNIMI, le Centre d’excellence en productivité manufacturière, fait l’interface avec l’industrie et offre des services d’accompagnement.

Quant au quatrième volet, le Centre d’entrepreneuriat et d’innovation manufacturière, il s’agit d’un incubateur centré autour d’une usine-laboratoire.

« Celle-ci permet d’aider les jeunes pousses à faire leurs preuves de concept, dit Marc-André Gaudreau. On fait beaucoup d’apprentissages par la pratique. »

Combler le fossé

Né d’un partenariat entre l’Université du Québec à Trois-Rivières et le cégep de Drummondville, le CNIMI vise à offrir un continuum de services aux entreprises manufacturières.

Marc-André Gaudreau explique que les universités aident généralement des entreprises qui sont moins matures technologiquement, alors que les cégeps sont à l’opposé de ce continuum.

« Étant un centre interordres, on vise à offrir une continuité de services pour aider les entreprises à amener leurs produits au marché, dit-il. Il y a toujours un fossé, mais en s’attaquant au problème ensemble, on pense avoir un meilleur impact. »

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