Changements climatiques

La finance durable est la clé

Avec les récents incendies de forêt en Colombie-Britannique et en Ontario, les inondations dévastatrices en Europe, en Asie et aux États-Unis et des vagues de chaleur qui ont touché une grande partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe l’été dernier, les changements climatiques ont tracé leur chemin jusque dans nos conversations quotidiennes. Comme l’indique le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les changements climatiques vont profondément modifier notre mode de vie et la structure de l’économie. Ils représentent également un risque systémique pour la stabilité financière. Selon le Rapport sur les risques mondiaux 2021 du Forum économique mondial, les risques les plus probables pour les dix prochaines années sont les conditions météorologiques extrêmes, l’absence de mesures pour mitiger les changements climatiques et les dommages environnementaux causés par l’homme.

Les changements climatiques offrent également au secteur financier une occasion unique de soutenir une transformation positive en utilisant des outils innovants pour aider les entreprises à s’attaquer aux problèmes mondiaux, tels que la décarbonation de l’économie et l’endiguement de la perte de biodiversité. La conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP26, sera un moment crucial pour les pays impliqués. Ceux-ci devront présenter des solutions claires, détaillées et précises sur la manière dont ils agissent pour limiter le réchauffement de la planète à un niveau bien inférieur à 2 °C, et de préférence à 1,5 °C, conformément aux objectifs de l’accord de Paris, afin d’engendrer des actions concrètes de la part des entreprises et institutions.

Notre prospérité future dépend de la volonté des entités à s’engager sur des objectifs clairs et ambitieux pour lutter contre les changements climatiques.

Les banques ont d’ailleurs commencé à adopter des stratégies qui nous font évoluer vers une économie plus responsable, comme le financement de projets qui favorisent la croissance économique à long terme, et aident les entreprises à mettre en œuvre des pratiques commerciales durables, notamment en réduisant leur empreinte écologique. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises prennent déjà des mesures proactives pour investir dans des projets qui ont un impact positif sur l’environnement et dans nos communautés.

Certains produits financiers, tels que les obligations et les prêts liés à la durabilité (SLB), sont assortis d’indicateurs de performance clés (KPI) liés à des résultats environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), qui ciblent des mesures concrètes pour atteindre les objectifs de durabilité. Ces indicateurs permettent aux entreprises de personnaliser leurs facilités de financement en fonction des objectifs de durabilité. Par exemple, la marge d’intérêt sur un SLL (prêts liés à la durabilité) pourrait être directement liée à un objectif de durabilité.

En janvier 2020, Brookfield Renewable Partners a été l’une des premières entreprises au Canada à annoncer sa facilité de crédit renouvelable structurée comme un SLL. Cette facilité modifie le coût de la dette de l’entreprise si elle atteint des objectifs de réduction des émissions de CO2. Toutefois, les SLL ne se limitent pas aux indicateurs clés de performance environnementale. WSP Global Inc. a été la première société de services professionnels en Amérique à obtenir des conditions liées au développement durable pour sa facilité de crédit syndiqué. Ces conditions comprenaient un indicateur clé de performance lié à l’augmentation du pourcentage de postes de direction occupés par des femmes.

Les obligations vertes sont un autre produit spécialement conçu pour soutenir le financement de projets écologiques, comme celles mises de l’avant par les entreprises automobiles Daimler et Volvo Cars.

Après avoir eu des discussions avec des dirigeants, des entreprises canadiennes reconnaissent également la valeur des investissements durables. En avril 2021, BNP Paribas ainsi que d’autres institutions financières de premier plan sont devenus des signataires fondateurs de la Net Zero Banking Alliance (alliance bancaire Net Zéro) (NZBA), une initiative de l’ONU. Les membres de la NZBA s’engagent à être une force puissante pour atteindre une économie nette zéro, tout en poussant les stratégies de décarbonation et en fournissant aux banques un cadre aligné au niveau international pour soutenir leur effort.

La recherche de solutions pour les problèmes auxquels le monde fait face nécessite des efforts ambitieux et coordonnés pour promouvoir des économies durables.

En tant que partenaires financiers, nous voulons nous assurer de jouer un rôle de premier plan dans l’économie du futur. D’un point de vue global, il ne fait aucun doute dans mon esprit que la finance durable est une force de bien collectif qui peut financer la transition vers un avenir plus durable. Si le secteur financier ne s’engage pas activement à saisir l’urgence et l’occasion associées à la réalisation d’une économie nette zéro d’ici 2050, il sera impossible d’atteindre nos objectifs communs. En d’autres termes, la finance durable n’est pas seulement bonne pour l’environnement, elle est aussi bonne pour les affaires.

* BNP Paribas a reçu le prix de la meilleure banque au monde pour la finance durable lors des 2021 Euromoney Global Awards.

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