Guerre en Ukraine

Les forces russes ont « le dessus » dans l’est

Selon des officiels ukrainiens, une offensive militaire d’« intensité maximale » fait rage depuis les derniers jours

Ce qu’il faut savoir

Une offensive militaire russe d’« intensité maximale » bat son plein dans l’est de l’Ukraine.

Neuf civils, dont un bébé, sont morts dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv.

Les enfants de Marioupol seront forcés d’apprendre la langue et l’histoire russes durant l’été.

Avancées russes dans l’est de l’Ukraine

L’armée russe a fait des avancées dans l’est de l’Ukraine au cours des derniers jours, et s’est emparée de la ville de Lyman, lieu d’une importante jonction ferroviaire, où le drapeau russe a été hissé sur le centre administratif détruit de la ville. « Il est clair que nos gars se retirent lentement vers des positions plus fortifiées – nous devons retenir cette horde », a déclaré au Guardian Serhiy Haidaï, gouverneur de la région de Louhansk. Faisant allusion à de nouveaux retraits, il a déclaré qu’il était possible que les troupes se retirent davantage. « Nous devons gagner la guerre, pas la bataille », a-t-il ajouté. Le gouvernement ukrainien a décrit jeudi une offensive militaire russe d’« intensité maximale » et une situation extrêmement difficile dans l’est de son territoire. Jeudi, le général Oleksiy Gromov, haut responsable militaire ukrainien, a déclaré en point de presse que la Russie avait l’avantage dans les combats dans la région de Louhansk. « La Russie a le dessus, mais nous faisons tout ce que nous pouvons », a-t-il dit.

Neuf civils morts à Kharkiv

Neuf personnes sont mortes mercredi dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, qui avait entamé un retour à une vie normale à la mi-mai, a indiqué jeudi le gouverneur de la région du même nom, Oleg Sinegoubov, sur le réseau social Telegram. « Les bombardements russes sur Kharkiv ont tué neuf civils », a déclaré M. Sinegoubov. « Un bébé de 5 mois a péri, de même que son père. La mère est grièvement blessée et 19 civils ont été blessés. » De nombreuses zones résidentielles ont été bombardées, avec une vaste destruction des bâtiments, selon l’AFP.

Auditoire national

De nombreux pays européens, dont la France et l’Italie, ont appelé à un processus de paix dans lequel l’Ukraine devrait céder du territoire à la Russie. Si des pays occidentaux parlent de diplomatie pour mettre fin à la guerre, c’est d’abord pour leur auditoire national, croit Michel Fortmann, professeur honoraire au département de science politique de l’Université de Montréal et chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (CERIUM). « Ils veulent montrer qu’ils sont ouverts à une négociation, mais ça demeure plus symbolique qu’autre chose. C’est que c’est très difficile, pour ces chefs d’État, de dire à leurs citoyens que la guerre va être longue, même si, à mon sens, c’est ce vers quoi on va. » La guerre en Ukraine est une « guerre d’agression pure et simple », dit-il. « La Russie n’a aucune légitimité pour la mener, les Russes n’ont aucune légitimité pour être à l’endroit où ils sont. Il n’y a aucun compromis à faire là-dessus. »

Bataillon Azov : silence en Russie

Les plus de 2000 combattants du bataillon Azov qui se terraient dans l’immense usine Azovstal à Marioupol et qui se sont rendus à l’armée russe la semaine dernière ne sont pas apparus dans les médias russes depuis. Ce silence laisse croire à Yakov M. Rabkin, professeur émérite au département d’histoire de l’Université de Montréal, qu’un échange de prisonniers avec l’Ukraine est peut-être en train d’être négocié. « On sait que des combattants étrangers devaient être parmi eux. Pourtant, depuis la reddition, nous n’avons aucune information concernant des étrangers, je le vérifie chaque jour. Je spécule qu’il y a peut-être quelque chose qui se trame. » Mercredi, Ekaterina Prokopenko, dont le mari, Denys Prokopenko, est un combattant détenu par la Russie, a dit au Guardian avoir reçu un bref appel téléphonique de sa part dans lequel il disait que les combattants captifs étaient « nourris et traités correctement » et qu’il n’avait jusqu’ici pas été soumis à des violences ou de la torture.

Les écoliers de Marioupol privés de vacances

Les forces russes qui ont pris le contrôle de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, ont décidé de supprimer les vacances scolaires d’été pour préparer les élèves au programme scolaire russe, a affirmé jeudi un responsable ukrainien de la ville. Selon Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire, « les occupants ont annoncé la prolongation de l’année scolaire jusqu’au 1er septembre ». Tout l’été, les enfants auront des cours de langue et de littérature russes, d’histoire russe et des cours de mathématiques en russe. « Le but principal est la désukrainisation et la préparation de la rentrée selon le curriculum russe », a-t-il dénoncé.

— Avec l’Agence France-Presse

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