Blocage des nouvelles sur Meta

Les Québécois font moins confiance aux réseaux sociaux

Le blocage des nouvelles sur Meta semble avoir érodé la confiance des Québécois envers les nouvelles qu’ils consomment sur les réseaux sociaux, selon une enquête de chercheurs de l’Université Laval dévoilée mardi.

La proportion des adultes québécois qui font confiance aux nouvelles et aux actualités diffusées sur les réseaux sociaux est passée de 38 % en 2022 à 31 % cette année, révèle l’enquête NETendances publiée par l’Académie de la transformation numérique.

« À titre de comparaison, la proportion de la population québécoise qui fait confiance aux médias traditionnels est demeurée stable à 73 % durant la même période », précise le porte-parole des enquêtes NETendances à l’Académie, Bruno Guglielminetti.

La confiance envers le contenu des réseaux sociaux est notamment en chute libre chez les jeunes de 18 à 34 ans avec une baisse de 11 points de pourcentage.

Les sites des médias traditionnels en hausse

Le coup de sonde NETendances constate par ailleurs qu’en 2023, année où Meta a bloqué les nouvelles des médias traditionnels sur ses plateformes, les adultes ont délaissé les réseaux sociaux comme source d’information la plus souvent utilisée (38 % contre 42 % en 2022). En même temps, un gain de quatre points de pourcentage est observé du côté des sites web offrant des contenus d’information (40 % contre 36 %).

« Ça, c’est intéressant, on voit qu’il y a des vases communicants, constate M. Guglielminetti. C’est une bonne nouvelle. On aurait pu craindre de les perdre dans le passage. Mais on a vu que les gens se rendent directement sur les sites des médias. »

En tout, on constate que 29 % des adultes québécois ont dû changer leurs habitudes pour s’informer à cause du blocage des nouvelles en ligne par Meta. Cette proportion est de 61 % chez les 18 à 34 ans.

Statistique surprenante, 20 % des adultes québécois disent qu’il est « très ou assez probable » qu’ils ferment leur compte Facebook si le blocage des nouvelles persiste. Cette proportion augmente à 35 % chez les adultes âgés de 18 à 24 ans et à 36 % chez les répondants âgés de 25 à 34 ans.

Sans surprise, la proportion de Québécois qui s’informent à la télévision et dans la presse écrite continue toutefois de baisser, respectivement de sept et de huit points de pourcentage sur un an.

Deux catégories de citoyens

L’étude confirme que les adultes de moins de 44 ans s’informent surtout sur les réseaux sociaux et que les plus vieux préfèrent les médias traditionnels.

« Le gouvernement devrait être alerté de voir qu’il y a deux catégories de citoyens, avec les jeunes et les plus vieux. Maintenant qu’il y a beaucoup moins d’information sur les réseaux sociaux, à quel type d’information sont soumis les jeunes ? », demande Bruno Guglielminetti.

L’enquête NETendances a été réalisée grâce à une collecte de données du 5 au 30 septembre 2023 auprès de 1220 adultes internautes québécois âgés de 18 ans et plus via le web. Des adultes non internautes provenant de la collecte téléphonique annuelle de l’enquête ont été ajoutés. Les résultats ont été pondérés. La marge d’erreur maximale, selon la proportion estimée, se situe à ± 2,8 %, 19 fois sur 20.

Audience devant la Cour suprême

« Il ne peut pas y avoir de procès secrets au Canada »

Il est important d’envoyer le message qu’il ne peut pas y avoir de procès secrets au Canada, a déclaré le juge en chef de la Cour suprême, mardi, pendant l’audience sur le mystérieux procès criminel d’un informateur de police qui s’est tenu hors des circuits habituels au Québec.

« En fait, ce qui est important, c’est que les Canadiens sachent qu’il n’y a pas, qu’il ne peut pas y avoir de procès secrets au Canada », a affirmé le très honorable Richard Wagner, dans un échange avec l’avocat de la coalition de médias qui conteste la façon dont le procès s’est tenu.

Le juge en chef a aussi insisté sur l’enjeu démocratique soulevé par cette affaire. « On n’a qu’à voir ailleurs, très près de chez nous, pour voir comment la démocratie est fragile », a-t-il souligné.

L’an dernier, la Cour d’appel du Québec avait annulé la condamnation d’un informateur de police jugé dans le cadre de ce qu’elle qualifiait de « procès secret ». Le nom du juge, des avocats, le crime reproché, la peine réclamée, la façon dont l’accusé aurait pu purger sa peine : tout avait été caché.

Une coalition de médias, dont La Presse, a demandé mardi à la Cour suprême de fixer des balises qui permettraient à des groupes représentant l’intérêt public de faire des démarches en faveur d’une plus grande transparence lorsque les autorités demandent des mesures exceptionnelles de confidentialité pour un procès.

Les médias ont aussi demandé que le dossier de l’informateur de police soit renvoyé devant le tribunal de première instance pour que celui-ci corrige la situation.

« En droit de savoir »

« Les juges ont eu l’air très intéressés par l’enjeu. La publicité des débats judiciaires est un sujet qui intéresse toujours la Cour suprême et la Cour suprême a toujours eu à cœur de défendre la publicité des débats judiciaires », a commenté l’avocat des médias, MChristian Leblanc, en sortant du tribunal.

Les avocats du Procureur général du Québec ont quant à eux demandé que le dossier de l’informateur de police soit renvoyé à la Cour d’appel du Québec afin que celle-ci travaille à rendre publics de nouveaux détails sur l’affaire. « On vous soumet que le public est en droit de savoir si ce qui s’est passé dans le dossier peut vraiment être qualifié de procès secret, avec tout ce que ça peut susciter de négatif dans l’imaginaire public », a plaidé MPierre-Luc Beauchesne.

Le juge en chef l’a toutefois interpellé en reprenant la thèse de l’ancienne juge en chef de la Cour du Québec Lucie Rondeau, qui dit avoir obtenu de nouvelles informations confidentielles qui démontreraient que le procès de l’informateur de police n’a pas été réellement secret et que la Cour d’appel a fait erreur en le qualifiant ainsi. Ces nouvelles informations demeurent toutefois secrètes pour le public, elles aussi.

« Si je suis l’hypothèse qu’il n’y a pas de procès secret… la Cour d’appel, en utilisant ces mots-là : est-ce que c’était responsable ou irresponsable ? », a demandé le juge Wagner. MBeauchesne n’a pas voulu trancher.

À huis clos

Le Procureur général de l’Ontario et le Procureur général de l’Alberta ont de leur côté plaidé contre tout changement qui risquerait, selon eux, de miner la protection absolue dont jouissent les informateurs de police.

Une nouvelle journée d’audience est prévue ce mercredi à huis clos pour permettre au Service des poursuites pénales du Canada, à l’informateur de police concerné et à l’ex-juge en chef de la Cour du Québec Lucie Rondeau de s’exprimer loin des regards.

La Cour se retirera ensuite pour préparer sa décision.

Centre d’hébergement de la DPJ

Nouvelle fuite d’eau au Mont Saint-Antoine

Les résidences de jeunes de la DPJ du Mont Saint-Antoine, à Montréal, ont été victimes d’un nouveau dégât d’eau, lundi, au lendemain de la publication par La Presse du fait que ces bâtiments en mauvais état passeront l’hiver sous des bâches.

Une fuite s’est produite à partir du toit de l’un des bâtiments, une zone qui n’était pas protégée par les toiles. Ces dernières avaient été installées après un sinistre majeur survenu pendant une averse en juillet dernier.

« Lundi matin, un dégât d’eau mineur et localisé est effectivement survenu dans un des bâtiments à l’arrière du Mont Saint-Antoine », a indiqué Jean Nicolas Aubé, conseiller-cadre aux relations médias au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. « Des travaux de colmatage du toit ont été effectués. »

« Au cours des prochains jours, nous remplacerons quelques tuiles de plafond et [apporterons] une légère correction au mur toutefois sans impact ni bris de service », a-t-il ajouté.

Le bâtiment touché est situé derrière le bâtiment historique visible de la rue Sherbrooke Est. Le petit complexe immobilier, bâti dans les années 1960, constitue le milieu de vie d’une centaine de jeunes vulnérables.

« Un milieu de vie pour des jeunes »

L’été dernier, un reportage du Journal de Montréal mettait en lumière les importants problèmes d’infiltration d’eau du bâtiment, notamment lors d’une averse importante survenue à la mi-juillet. Des tuiles étaient tombées du plafond, des seaux avaient dû être placés un peu partout. Une intervenante confiait que le milieu était dans un état si mauvais qu’il lui aurait valu un signalement à la DPJ si ce n’était pas déjà une installation de la DPJ.

La représentante nationale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, Caroline Letarte-Simoneau, a confirmé mardi que ses membres avaient été témoins d’un nouveau sinistre.

« La priorité, c’est l’impact que ça a au sein même de l’unité. C’est un milieu de vie pour des jeunes, a-t-elle déploré. Ça a un impact sur l’organisation de l’unité, ça a un impact pour les travailleurs aussi, c’est leur milieu de travail. »

Des ratés importants

Par ailleurs, le CIUSSS a confirmé que les travaux de réfection de ces immeubles ont connu des ratés importants dans les derniers mois. Un contrat avec l’entrepreneur IBE a été annulé.

« Nous avons effectivement mis un terme au contrat de ce dernier cet été, a confirmé M. Aubé. Cette situation, malheureuse, a eu un impact sur la réalisation de travaux qui étaient planifiés depuis plusieurs années. Cela nous a forcés à réviser notre plan de match, à refaire des appels d’offres et à retarder la reprise de travaux importants. »

IBE n’a pas répondu à l’appel de La Presse.

Un sous-traitant de l’entreprise, Ventilation Jean Roy inc., a fait inscrire une hypothèque légale sur l’ensemble du Mont Saint-Antoine la semaine dernière, réclamant quelque 350 000 $ en factures impayées à IBE. Cette démarche peut constituer un premier pas vers une menace de vente en justice de la propriété afin de se rembourser.

Ventilation Jean Roy inc. n’a pas rappelé La Presse.

Enquête de Statistique Canada

La santé mentale des Canadiens s’est améliorée, mais...

Après la déprime durant la COVID-19, la santé mentale des Canadiens s’est améliorée depuis la levée des mesures sanitaires, selon une nouvelle enquête de Statistique Canada publiée mardi. Par contre, les symptômes de dépression et d’anxiété restent aussi élevés que durant la pandémie. Les données recueillies par Statistique Canada de février à mars 2023 montrent un gain appréciable sur le plan de la santé mentale perçue. La moitié des adultes estiment qu’ils ont une excellente ou une bonne santé mentale (57 %). Au cours de la même période en 2021, c’étaient plutôt 51,9 % des adultes qui indiquaient avoir une bonne ou une excellente santé mentale. La satisfaction à l’égard de la vie a aussi sensiblement augmenté en deux ans, passant de 44,6 % en 2021 à 54 % en 2023. Les symptômes de dépression, d’anxiété et de trouble de stress post-traumatique touchent cependant un adulte sur quatre au pays, un taux qui est resté inchangé depuis deux ans.

— Florence Dancause, La Presse

Meurtre de Jannai Dopwell

L’adolescent accusé est reconnu coupable

L’adolescent accusé d’avoir poignardé à mort le jeune Jannai Dopwell à la sortie des classes il y a deux ans a été déclaré coupable mardi de meurtre au deuxième degré. Le 18 octobre 2021, Jannai Dopwell, 16 ans, a été poignardé à mort à la sortie des classes aux abords de l’école Coronation, dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal. Le jeune homme accusé dans ce dossier a bel et bien tué l’adolescent, a tranché le jury mardi matin. Le meurtrier, dont on ne peut révéler l’identité puisqu’il était mineur au moment des faits, fréquentait le même établissement scolaire que la victime. Il rôdait aux alentours la journée du drame malgré son expulsion de l’école quelques semaines plus tôt, avait expliqué le procureur Simon Robin il y a quelques semaines. La Couronne a d’ailleurs indiqué son intention de demander une peine pour adulte pour le jeune homme, qui avait 16 ans au moment du meurtre.

— Mayssa Ferah, La Presse

Accusations de vol qualifié

Un Lavallois piégé par un couple sur les réseaux sociaux

Il pensait passer une soirée romantique avec une belle inconnue, il s’est retrouvé battu à coup de crosse et menacé par un individu armé : un jeune Lavallois s’est fait voler près de 10 000 $ cachés dans sa sacoche par une femme et son conjoint, l’automne dernier. C’est le récit exposé par la poursuite lors de l’enquête sur remise en liberté de Kevin-James Mondésir la semaine dernière. Ce dernier et sa conjointe, Marie-Daniella Saincylus, sont notamment accusés de vol qualifié. La victime passait la soirée au bar Arabesque, à Montréal, et a exhibé sur l’application Snapchat une photo de son portefeuille rempli d’une liasse de billets. La même soirée, il a parcouru les publications d’une inconnue sur les réseaux sociaux. Cette dernière est identifiée par la poursuite comme étant Marie-Daniella Saincylus, une Montréalaise de 21 ans. La victime a proposé à la suspecte de finir le reste de la soirée chez lui, à Laval, selon le procureur. Elle se serait rendue devant le domicile de la victime avant de monter dans la voiture du plaignant. C’est à ce moment qu’un second suspect, identifié par la Couronne comme étant Kevin-James Mondésir, aurait fait irruption en pointant un pistolet. Il lui a ordonné de lui donner ses effets personnels, selon la trame narrative présentée par la poursuite. Kevin-James Mondésir et Marie-Daniella Saincylus ont été arrêtés le lendemain. — Mayssa Ferah, La Presse

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