Tempête de neige

Écoles fermées, déplacements difficiles

La tempête hivernale qui s’est abattue sur le Québec a forcé vendredi la fermeture de plus d’un millier d’écoles dans la province, au moment où la neige et la pluie verglaçante rendaient les déplacements beaucoup plus difficiles sur plusieurs grands axes routiers.

« Compte tenu des conditions météorologiques et pour des raisons de sécurité, tous les établissements, les services de garde et les bureaux administratifs sont fermés pour la journée », a entre autres indiqué le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) dès le début de la journée, suivi par de nombreux autres, dont le centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys et celui de la Pointe-de-l’Île, ainsi que les commissions scolaires English-Montréal (CESM) et Lester-B.-Pearson.

Hors de Montréal, les centres de services scolaires de Chaudière-Appalaches, de la Mauricie, de la Capitale, de Sorel-Tracy ou encore de Sherbrooke ont aussi fermé leurs portes.

Au total, c’est près d’une quarantaine de regroupements éducatifs qui ont choisi d’interrompre leurs activités, toujours pour des raisons de sécurité des élèves et du personnel. Aucun cours ni enseignement à distance n’était d’ailleurs prévu dans la forte majorité des établissements scolaires.

Il faut dire que beaucoup de routes étaient enneigées et que la visibilité était réduite à de nombreux d’endroits, vendredi matin.

À la Sûreté du Québec, on ne rapportait aucun évènement majeur impliquant des blessés en fin de journée, mais sa porte-parole, l’agente Catherine Bernard, a noté « quelques sorties de route » en lien avec la tempête hivernale. Une perte de maîtrise impliquant plusieurs véhicules s’est notamment produite sur le pont Pie-IX, à Montréal, dès le début de la journée.

Des vols annulés, une conduite à adapter

La neige a par ailleurs perturbé les activités de l’aéroport Montréal-Trudeau, où une série de départs et d’arrivées ont été retardés ou annulés, en raison des quantités accumulées au sol. Plus d’une vingtaine de liaisons directes étaient en effet collées au sol dès le début de la journée.

Dans la région de Montréal, 18 cm sont tombés vendredi, alors que Québec a reçu 25 cm, a indiqué Antoine Petit, météorologue à Environnement Canada. En ce qui concerne les Laurentides et Lanaudière, près de 20 cm de neige sont tombés dans ces régions. La neige a cessé en matinée et en mi-journée pour la plupart des endroits touchés.

L’Estrie et la Beauce ont eu droit à de la pluie verglaçante au lendemain d’une journée de pluie, rendant certaines routes plus glissantes qu’à la normale. Ces régions n’ont reçu que 5 cm de neige.

Deux petits systèmes dépressionnaires venus de l’ouest du Canada pourraient ramener de la neige sur la province ce samedi et dimanche, a indiqué M. Petit. « Pour la fin de semaine, on s’attend à avoir de 5 à 10 cm dans l’ensemble de la province », a-t-il précisé. Mardi après-midi, un mélange de pluie et de pluie verglaçante pourrait s’abattre sur le sud du Québec, a ajouté le météorologue.

— Avec la collaboration de Florence Morin-Martel, La Presse

L’Opération de déneigement s’amorcera d’ici dimanche

La Ville de Montréal déclenche une quatrième opération de chargement de la neige sur son territoire. Tous les arrondissements devront s’y mettre « progressivement » d’ici dimanche, 19 h. Des opérations d’épandage et de déblaiement étaient déjà en cours, vendredi, « afin de faciliter les déplacements », a assuré l’administration Plante. Dès dimanche, toutefois, près de 2200 véhicules de déneigement chargeront la neige sur plus de 10 000 kilomètres de voies routières, de trottoirs et de pistes cyclables. Comme le veut le protocole, les hôpitaux, les accès aux réseaux de transports collectifs et les grandes artères seront « priorisés » par les équipes de la Ville, assure-t-on. Avis aux citoyens : près de 8000 places de stationnement incitatif sont accessibles gratuitement dans les arrondissements, surtout la nuit. Montréal, de son côté, promet un « retrait rapide des interdictions de stationnement une fois le chargement complété ».

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Pollution dans l’air

« Si on veut des batteries, il faut du nickel », dit Charette

Québec — Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec a défendu vendredi sa nouvelle norme qui permettra à l’industrie d’émettre plus de nickel dans l’air. Benoit Charette avance qu’elle est sûre, qu’elle s’inscrit dans la lutte contre les changements climatiques et dans la volonté de Québec de développer la production de batteries.

« En tant que ministre de l’Environnement, je veux qu’on développe la filière batterie. Si on veut électrifier le transport, il faut des batteries. Si on veut des batteries, il faut du nickel », a expliqué Benoit Charette vendredi lors d’une conférence de presse au sujet de la nouvelle norme sur le nickel.

« Oui, on a besoin de nickel. Je ne suis pas à la solde de l’économie en disant ça. En tant que ministre de l’Environnement, je vous le dis : on a besoin de nickel pour pouvoir électrifier les transports », a ajouté M. Charette.

Le gouvernement Legault modifiera les normes sur le nickel dans l’air au bénéfice de l’industrie. La limite pour les particules dans l’air doit passer de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) quotidiennement.

Le ministre a annoncé vendredi la création d’une nouvelle station d’échantillonnage dans Limoilou et mettra en place un groupe de travail pour étudier la qualité de l’air dans ce quartier de Québec.

Le groupe de travail, dont la composition n’est pas connue, sera indépendant, a assuré le ministre, qui a toutefois déjà une idée de ses éventuelles conclusions.

« Ce qu’on va apprendre, vraisemblablement, c’est qu’il faut en faire plus au niveau de l’incinérateur, qu’il faut en faire plus au niveau d’autres sources de contaminants », a expliqué le ministre, selon qui le nickel dans l’air n’est pas l’enjeu principal du secteur.

De nombreux résidants de Limoilou, l’endroit au Québec où l’on recense le plus de nickel dans l’air, dénoncent le nouveau règlement. Le ministre de l’Environnement s’est d’ailleurs engagé à rencontrer ces parents « dans les prochains jours ».

Le ministre a aussi annoncé qu’il serait impossible pour la Ville de Québec de bénéficier d’une exception et de conserver l’ancienne norme plus contraignante, comme le demande le maire, Bruno Marchand.

Réactions de l’opposition

Les partis de l’opposition ont fait connaître leur désaccord face à la nouvelle norme vendredi au Salon bleu de l’Assemblée nationale, même si Benoit Charette a assuré qu’elle avait été établie d’après le travail d’une chercheuse indépendante. « Si, au niveau de la santé, on avait eu le plus petit doute, on ne serait pas allés de l’avant », dit-il.

« Ce qu’on voit, c’est que malheureusement, c’est l’économie, l’économie, l’économie, pas la santé du monde, pas l’environnement. On a réalisé, aujourd’hui, que le véritable ministre de l’Environnement, il s’appelle Pierre Fitzgibbon », a lancé la députée libérale de Verdun, Isabelle Melançon.

Du côté de Québec solidaire, la députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, circonscription aussi aux prises avec des problèmes de qualité de l’air, s’est demandé pourquoi c’était aux résidants d’abaisser leurs normes et non aux « industries qui rejettent plein de nickel » dans l’air, citant Glencore et Rio Tinto.

Justice

Une proxénète écope de 18 mois de prison

La complice et conjointe d’un prédateur sexuel condamné à 15 ans de pénitencier est envoyée à son tour derrière les barreaux, pour une période de 18 mois, pour son implication dans leur agence d’escortes.

Claire Nicolle s’est fait passer les menottes vendredi, au palais de justice de Montréal, devant trois de ses victimes qui ont assisté, très émues, au prononcé de la sentence.

La femme de 33 ans avait plaidé coupable, en juillet 2021 et en janvier 2020, à huit chefs d’accusation, notamment pour proxénétisme, à propos de cinq victimes, de jeunes filles âgées de 15 à 20 ans au moment des faits.

En rendant sa décision, le juge de la Cour du Québec David Simon a souligné que cette affaire était inusitée, puisqu’elle impliquait une ancienne victime qui a « agi comme complice pour aider son ancien proxénète devenu conjoint dans son entreprise illégale ».

Le conjoint de Claire Nicolle, Luis Fernando Camacho Vera, a reçu en novembre 2019 l’une des peines les plus sévères au pays dans une affaire de proxénétisme, soit 15 ans d’emprisonnement. Le prédateur sexuel a fait neuf victimes entre 2014 et 2017, principalement des adolescentes de 15 à 17 ans. Il a agressé sexuellement sept d’entre elles.

Camacho Vera, alias « Carlos », attirait ses proies dans son salon de massage de la rue Jean-Talon en leur faisant miroiter des offres d’emploi de réceptionniste ou de masseuse. Mais pendant leur « formation », il leur demandait de se déshabiller et les agressait sexuellement sans porter de condom. Il recrutait ensuite ses victimes comme escortes.

La gestionnaire

Selon un résumé des faits qui a été présenté en cour au moment des observations sur la peine, les jeunes femmes étaient ensuite prises en charge par Claire Nicolle. La proxénète s’occupait de prendre des photos des nouvelles recrues, de diffuser des annonces pour attirer les clients, de gérer les horaires, de conduire les escortes à leurs rendez-vous et de récolter l’argent.

De jeunes femmes qui se sont fait prendre dans les filets du couple avaient témoigné en cour de l’importance de se méfier de l’« argent facile » que peuvent faire miroiter les proxénètes. Elles ont aussi relaté les conséquences dramatiques que ces évènements ont eues sur leur vie.

« J’espère que les plaies des victimes, combien douloureuses, pourront se cicatriser avec le temps », a d’ailleurs souligné le juge Simon, qui a conclu l’audience en souhaitant que les jeunes femmes puissent tourner la page.

L’avocat de Claire Nicolle, MMike Junior Boudreau, avait plaidé pour que sa cliente reçoive une peine à purger dans la communauté, étant donné qu’elle a un « excellent profil de réhabilitation », a-t-il rappelé à sa sortie de la salle d’audience.

Le juge en a tenu compte dans l’imposition de sa peine, a-t-il dit. Il a aussi pris en considération le fait que Claire Nicolle était « sous le joug » de Camacho Vera, qu’elle a manifesté des remords qui semblaient sincères et qu’elle a plaidé coupable.

Aucune période de probation n’a été imposée à la proxénète à sa sortie de prison puisque, a rappelé le juge, elle a l’intention de retourner en France où elle souhaite travailler au sein du vignoble familial.

— Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron, La Presse

Montréal crée une nouvelle direction en sécurité publique

Montréal rebrasse sa haute direction en vue d’accorder plus importance à la sécurité publique, qui sera maintenant gérée par une instance distincte. « La sécurité urbaine est une priorité de tous les instants, notamment face aux récents évènements violents auxquels nous avons été confrontés », a indiqué Valérie Plante, vendredi. Pour l’heure, la mairesse affirme que la création de la Direction générale adjointe (DGA) « Sécurité urbaine et conformité » sera un « levier supplémentaire pour que Montréal demeure une ville sécuritaire et que la population se sente en sécurité ». La nouvelle unité encadrera notamment le Service de sécurité incendie, le Service de police de la Ville de Montréal, le greffe de la Ville et son service des Affaires juridiques. La Ville dit également être à revoir une série de services municipaux d’ici 2050, pour répondre aux « besoins futurs de sa population ». Une autre Direction générale adjointe changera par ailleurs de vocation et de nom, pour devenir la direction « Économie et rayonnement de la métropole ». La DGA « Urbanisme, mobilité et infrastructures » sera aussi mise sur pied dans la foulée du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 de la Ville.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Crise climatique

Les jeunes reprennent leurs manifestations hebdomadaires

Une trentaine d’élèves du secondaire et du cégep ont manifesté pour le climat, vendredi à Montréal, reprenant pour la deuxième semaine de suite une tradition interrompue par la pandémie. « Plus chauds, plus chauds, on est plus chauds que le climat », ont-ils entre autres scandé, comme leurs prédécesseurs le faisaient jusqu’au printemps 2020 à l’occasion de leurs grèves scolaires hebdomadaires. Insatisfaits de la réponse des gouvernements à la crise climatique, les jeunes manifestants ont en outre dénoncé le projet Bay du Nord, qui souhaite construire une plateforme flottante d’extraction de pétrole et de gaz au large de Terre-Neuve-et-Labrador. Le petit groupe de manifestants a d’ailleurs marché jusqu’au bureau de circonscription du ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, sur le boulevard De Maisonneuve, pour lui faire entendre son message. Ottawa doit annoncer d’ici le 6 mars s’il autorise ce projet de l’entreprise norvégienne Equinor. Se disant « pleinement conscient de l’importance de la décision » qu’il doit prendre, M. Guilbeault, qui était à Ottawa, a affirmé que le gouvernement prendrait « la meilleure décision possible dans l’intérêt de la population et de l’environnement ».

— Jean-Thomas Léveillé, La Presse

La cote R est « la mesure connue la plus équitable »

La cote R est « la mesure connue la plus équitable », tranchent trois experts appelés à conseiller le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) sur les critiques émises plus tôt cette semaine par des acteurs du milieu collégial. « Les points de vue exprimés publiquement ces derniers jours quant au caractère inéquitable de la cote R sont non fondés et biaisés », concluent les experts dans une lettre ouverte publiée vendredi. À la demande du BCI, ils ont examiné les récentes critiques émises par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) à l’endroit de la cote de rendement collégial. En réaction à la lettre, la FECQ a maintenu sa position. La Fédération réclame une « enquête rigoureuse » et indépendante sur la cote R, dont elle doute de la fiabilité. Elle s’appuie notamment sur des simulations réalisées par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) en 2019, qui avaient décelé une variation de la cote R selon la force du groupe. Or, ces simulations « ne tiennent pas la route », argue l’un des signataires de la lettre, Richard Guay. « Il y a des erreurs de calcul, il y a des morceaux, des compréhensions de la cote R qui ne sont pas là », a affirmé le chercheur consultant à La Presse.

— Léa Carrier, La Presse

Rectificatif

Baie des Gardes

Une portion de phrase effacée par mégarde sous la photo accompagnant le texte « Québec annonce de nouveaux projets d’aires protégées » publié vendredi laissait croire, à tort, à l’existence d’une aire protégée dans le secteur de la baie des Gardes, le long de la rivière Péribonka, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Or, il s’agit d’un projet d’aire protégée. Nos excuses.

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