À chaque pays sa pâtisserie
Baklava grec ou turc
Bouchée faite de couches de pâte filo fourrées de noix hachées et d’un liquide sucré
À ce jour, la Grèce et la Turquie affirment toutes les deux avoir inventé ce délice feuilleté. La recette traditionnelle grecque utilise habituellement des noix de Grenoble et du miel, tandis qu’en Turquie, les pistaches et un sirop sucré sont privilégiés. Les origines de ce plat seraient en fait encore plus anciennes, remontant à l’empire mésopotamien d’Assyrie du 8e siècle av. J.-C., où était servi un dessert semblable à base de pâte sans levain et farci des mêmes garnitures.
Cannoli italien
Tube de pâte frite rempli d’un crémage sucré à base de fromage
Il faut remercier la Sicile pour ce dessert décadent, ainsi que les Sarrasins qui auraient permis d’en développer la garniture en introduisant le sucre de canne dans la région. Cette pâtisserie était, au 17e siècle, un incontournable du carnaval, cette période de réjouissances précédant le carême qui était remplie de festivités, de parades et de bals costumés. Bien qu’aujourd’hui le fromage mascarpone soit souvent utilisé en raison de sa consistance onctueuse et plus facile à travailler, la ricotta demeure l’ingrédient traditionnel du cannoli.
Churro espagnol
Pâte frite allongée et saupoudrée de sucre trempée dans le chocolat
C’est dans les hautes montagnes d’Espagne que les nomades et les bergers de moutons Churra ont développé cet aliment essentiel à leur mode de vie. Il ressemblait alors à un bâtonnet de pain prêt à cuire au grand air dans une poêle sur le feu, que l’on roulait ensuite dans le sucre et la cannelle. Le chocolat importé d’Amérique par les conquistadors du 16e siècle a tôt fait de s’imposer comme parfait complément à cette bouchée.
Pastel de nata portugais
Tartelette crémeuse en croûte feuilletée, saupoudrée de sucre à glacer et de cannelle
La fameuse tartelette portugaise a été inventée au monastère des Hiéronymites à Lisbonne, au 18e siècle. À l’époque, les moines utilisaient de grandes quantités de blancs d’œufs pour entretenir leurs toges, donc ce dessert offrait un moyen créatif de mettre à profit les jaunes. Bien que chaque famille ait sa version, la recette originale est un secret que seules quatre personnes de la pâtisserie Pastéis de Belém gardent précieusement. Une expression portugaise dit même que « la mariée qui mange un pastel n’enlèvera jamais son alliance », ce qui explique qu’un arrêt à cette adresse soit si populaire chez les nouveaux tourtereaux.
Scone anglais
Gâteau léger et rond servi avec de la crème fraîche et de la confiture
Bien qu’il s’agisse d’un accompagnement incontournable à l’heure du thé chez les Britanniques, le scone est en fait originaire de l’Écosse du 15e siècle. D’ailleurs, son nom pourrait faire référence à la pierre de Scone qui, encore à ce jour, sert au couronnement des monarques du Royaume-Uni. Faut-il d’abord badigeonner chaque bouchée de crème fraîche (à la manière des gens du Devon) ou de confiture (comme prescrit par la tradition des Cornouailles) ? La reine Elizabeth II privilégiait quant à elle la confiture en premier.
Stroopwafel hollandaise
Mince gaufrette farcie de sauce au caramel
Un boulanger de Gouda du début du 18e siècle aurait eu l’idée de recycler ses restes de préparation – dont les miettes de pain – pour façonner ces gaufrettes et les rehausser de sirop. La coutume veut que la stroopwafel soit déposée sur une tasse de café ou de thé fumant : la chaleur fait alors fondre le caramel et vient sucrer le liquide, en plus de réchauffer la gâterie et de lui donner une parfaite texture fondante.