Le FTA : être là malgré tout, de façon plus intime
« Nous avons entrepris de créer et de partager des espaces de réflexion et d’intimité. » Comme ce fut le cas pour ses collègues, les artistes et les artisans des arts de la scène, Martin Faucher, directeur artistique du Festival TransAmériques (FTA), a subi un choc en apprenant que l’événement était annulé cette année. Une fois le cyclone passé, l’équipe a posé des gestes porteurs pour préserver ses liens, exceptionnels, auprès d’un public loyal : « Nous voulions que la pensée des artistes, chorégraphes et metteurs en scène s’exprime, mais autrement. »
Ces initiatives font ainsi écho aux 35 ans de ce phare international de création consacré au théâtre et à la danse. Dans ce même élan, le balado Habiter la vie nous transporte, en quatre épisodes, vers de captivantes réflexions, offrant un regard de biais vers d’autres possibilités. Par ses carnets intitulés La vie est là, Martin Faucher livre un regard intimiste et impressionniste sur son travail de défricheur des arts vivants, ici et ailleurs. ICI ARTV propose quant à elle Les moments FTA, des capsules web et télé donnant la parole à certains des artistes qui devaient créer de nouvelles œuvres au printemps.
Du FTA au FTA : 35 ans de création
En 1985, Marie-Hélène Falcon et Jacques Vézina ont donné naissance au Festival de théâtre des Amériques. Porté par un public attentif et des artistes passionnés, l’événement s’est mué en Festival TransAmériques en 2007, confirmant alors son rôle parmi les festivals de danse et de théâtre les plus importants du monde. De ces chapitres fuse une abondance de noms (et autant de souvenirs mémorables) : Robert Lepage, Wajdi Mouawad, Louise Lecavalier, Ariane Mnouchkine, Romeo Castellucci et Alain Platel, parmi les artistes les plus renommés. Se joignent à eux tant d’autres créateurs, porteurs d’une empreinte forte, d’une démarche nouvelle. Et qu’en est-il du public ? « Toujours plus curieux, plus nombreux, avide de nouveautés et enthousiaste », observe Martin Faucher. Il ajoute : « Accueillir une diversité de générations, qui se réunissent, découvrent et critiquent, c’est une richesse inouïe ! »
« Réussir le futur »
En temps normal, le FTA aurait dû être présenté du 20 mai au 3 juin. « Nous espérons une prochaine édition foisonnante, idéalement en offrant certaines des créations prévues en 2020, souligne Martin Faucher. Et pourquoi pas un rassemblement encore plus grand ? » En ces temps de turbulences, l’équipe du FTA a toujours le cœur aux artistes : « Nous leur souhaitons du courage et la capacité de préserver leurs convictions. »
Dans l’un de ses carnets, le directeur artistique écrit que le mot « contemporain » peut faire peur. Il précise : « En réalité, ce mot porte en lui la beauté du monde actuel. On ne doit pas avoir peur de s’y confronter, pour mieux s’atteler à la tâche. Parce que réussir le temps présent, c’est aussi réussir le futur. »