Québec

La gestion du risque pour les aînés aussi

Pendant la crise de la COVID-19 mais aussi après, il faudra apprendre à laisser les aînés gérer leurs risques eux aussi, plaide le gériatre social Stéphane Lemire, qui pointe les impacts d’un confinement prolongé des personnes âgées.

« On ne veut pas se ramasser dans un mois avec la moitié des aînés qui ne marche plus ! », fait remarquer l’interniste-gériatre en entrevue avec Le Soleil.

Le Dr Lemire estime que le confinement était nécessaire. Mais il est heureux d’entendre le premier ministre et le directeur national de santé publique parler maintenant de gestion de risque, avec une réouverture graduelle des écoles et des entreprises.

Cette gestion de risque devra valoir aussi pour les aînés, dit-il. « Ce ne sont pas tous du monde impotent ! s’emporte le Dr Lemire. Il faut se rappeler que ce sont des adultes qui ont pris des décisions toute leur vie. Il faudra qu’à eux aussi, on puisse leur dire de recommencer à vivre, en prenant des mesures comme porter un masque, garder les distances, se laver les mains. »

Le cauchemar vécu en CHSLD par les personnes âgées et leurs familles ne fait que souligner l’importance de donner des ressources aux organismes communautaires qui font du soutien à domicile, insiste le Dr Lemire.

« Ce qu’on vit n’est qu’une petite répétition générale de ce qui nous attend en 2031, avec le vieillissement de la population, estime-t-il. Il faut des investissements importants pour que la personne âgée puisse avoir le vrai choix de rester à la maison, avec des services. »

Prévenir la dégradation de la santé

Le médecin spécialiste en gériatrie est fondateur et président du conseil d’administration de la Fondation AGES, un organisme qui fournit des services de proximité et de l’information à des milliers d’aînés.

Au bout de 40 jours de confinement, les préposés qui agissent comme sentinelles pour la Fondation AGES constatent de nombreux problèmes chez les aînés : anxiété, isolement, mais aussi des lacunes dans les services de base liés à l’alimentation, à l’entretien.

Une situation stressante comme le confinement peut accélérer le vieillissement d’un aîné, ajoute le Dr Lemire.

COVID-19

En bref

Outaouais

Un deuxième décès déploré

Le virus a fait une deuxième victime en Outaouais vendredi. Il s’agit d’un résidant du CHSLD Lionel-Émond. Dans l’établissement, on compte 11 cas de COVID-19. Sept nouveaux cas ont été confirmés hier dans la région, ce qui porte le total cumulatif des personnes infectées à 236. Il y a seulement deux foyers d’éclosion, selon le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO). Il y a sept cas au CHSLD de la Petite-Nation, en plus de ceux détectés au CHSLD Lionel-Émond. Au CISSSO, 31 employés ont contracté la COVID-19.

— Justine Mercier, Le Droit

Granby

Camps de jour et clubs de lecture virtuels pour les enfants

L’incertitude règne encore chez les parents et les enfants au sujet des camps de jour. Alors qu’on ignore s’ils auront lieu, les animateurs du Club Vacances Jeunesse de Granby ont mis sur pied un projet pour divertir les enfants et donner un coup de main aux parents. Proposé du lundi au vendredi, « Animation virtuelle » permet aux enfants de 6 à 12 ans de se divertir gratuitement via la plateforme Skype. Le projet comprend six programmes différents, dont les arts plastiques, la danse et l’animation scientifique. La bibliothèque Paul-O.-Trépanier et le Club Vacances Jeunesse ont également conçu un projet de clubs de lecture virtuels.

— Marie-France Létourneau, La Voix de l’Est

Chicoutimi

23 employés du CIUSSS mis en quarantaine

Après avoir été déclarées positives à la COVID-19, 23 infirmières, infirmières auxiliaires et préposées aux bénéficiaires qui ont effectué des quarts de travail au CHSLD de la Colline, à Chicoutimi, devront demeurer à la maison. Cette décision a été prise après qu’une infirmière, qui a travaillé vendredi dernier au CHSLD pour ensuite être mobilisée à l’hôpital de Chicoutimi, eut été déclarée positive au coronavirus lundi. Le CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean a autorisé ces déplacements de personnel. Ces transferts sont dénoncés par les syndicats du CIUSSS depuis le début de la pandémie.

— Louis Tremblay, Le Quotidien

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