L’enseignement privé en chiffres
Le secteur de l’enseignement privé au Québec, tous niveaux confondus, compte un peu moins de 125 000 élèves répartis dans près de 270 établissements, d’après les dernières données disponibles sur le site du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Le secondaire regroupe environ 70 % de ces élèves — le préscolaire 5 % et le primaire 25 %. La majorité de ces écoles sont réunies au sein de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) ou, dans une moindre mesure, de l’Association des écoles privées du Québec (AEPQ).
Les établissements d’enseignement qui appartiennent au secteur privé se trouvent principalement installés dans les régions urbaines de la province, en l’occurrence à Montréal, en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale. D’après les données extraites de MELS (2009), Statistique de l’éducation, ces régions concentrent en effet plus des trois quarts des écoles privées du Québec.
Quelque 65 % des établissements d’enseignement privés québécois bénéficient de subventions du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Ces subventions correspondent à environ 60 % du montant versé aux écoles du secteur public pour un élève pour les services éducatifs, selon le site du ministère. Des allocations supplémentaires — notamment pour des programmes spéciaux, des services éducatifs autres que ceux déjà financés et le transport scolaire — peuvent également s’ajouter au montant initial. Ces subventions rendent ces écoles accessibles à un plus grand nombre de famille, qui autrement n’aurait possiblement pas les moyens d’y inscrire leurs enfants.
Au Québec, on dénombre une douzaine d’établissements d’enseignement privés spécialisés en adaptation scolaire, c’est-à-dire des institutions qui accueillent des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Ces écoles se démarquent tant par le nombre restreint d’élèves par classe que par la diversité d’intervenants spécialisés et professionnels œuvrant quotidiennement dans l’école.
Selon le dernier rapport du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (cohorte de 2011 suivi jusqu’en 2017-2018), le taux de diplomation après sept ans est de 92,9 % pour les élèves qui fréquentent l’école privée et de 78,6 % pour ceux provenant du réseau public. Les élèves du secteur privé réussissent donc beaucoup mieux que ceux du réseau public.
Selon une recherche de Pierre Canisius Kamanzy, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, et publiée dans la revue Social Inclusion en 2019, 60 % des jeunes qui fréquentent un établissement d’enseignement privé vont à l’université. Ce chiffre se situe à 51 % pour ceux issus des écoles publiques de type enrichi (qui offrent des programmes particuliers, par exemple) et à seulement 15 % pour ceux en provenance des écoles publiques régulières. Le taux d’accès aux études supérieures varie donc selon le type d’école secondaire fréquentée.