Planète bleue, idées vertes

Et si on vous récompensait pour prendre le vélo ?

Une ville de Finlande a eu une idée originale pour réduire les émissions de CO: récompenser les gens qui se déplacent à pied, à vélo ou en transports en commun.

Comment ? Le projet repose sur une application mobile gratuite, baptisée CitiCAP, qui permet de suivre le moyen de transport utilisé lors des déplacements. Si l’application détecte que l’utilisateur a remplacé l’auto par le vélo ou la marche, elle lui accorde de la monnaie virtuelle qui peut être utilisée pour acheter des billets de bus ou des bons d’achat.

Les utilisateurs peuvent aussi suivre en temps réel leurs émissions de carbone et voir leur évolution au fur et à mesure qu’ils changent leurs habitudes.

Ce projet, financé par l’Union européenne, se déroule à Lahti, une ville finlandaise de 120 000 habitants, à peine plus petite que Trois-Rivières. Le but, en plus de réduire les émissions de carbone induites par les déplacements, est de collecter des données sur la mobilité dans les villes et d’encourager des comportements plus écologiques.

« Nous avons pour objectif de trouver les manières les plus stimulantes d’inciter les gens à marcher, à utiliser leur vélo et à emprunter les transports publics, explique Jyrki Myllyvirta, maire de Lahti, dans un communiqué. Dans le cadre de CitiCAP, nous développerons de toutes nouvelles mesures incitatives publiques, l’échange des droits d’émission du carbone (PCT), qui pourraient révolutionner la participation des citoyens pour atténuer les changements climatiques. »

Devrions-nous adopter ce projet à Montréal ? « Intéressant, mais pas planifié chez nous », répond Geneviève Jutras, attachée de presse principale au cabinet de la mairesse Valérie Plante.

La professeure Audrey Smargiassi, de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, trouve aussi que c’est intéressant, « mais probablement très insuffisant de viser uniquement les comportements avec de tels incitatifs, pour réduire les émissions de CO2 ».

« Il y a bien plus que les émissions de CO2 des véhicules qui devraient être visées ; les véhicules routiers sont associés à de nombreux impacts sanitaires qui dépassent les émissions polluantes, ce qui inclut notamment les traumas routiers. »

— Audrey Smargiassi, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

« Pour induire des bénéfices importants, ajoute-t-elle, il faudrait modifier les aménagements et les services qui sont offerts aux citoyens, incluant des services de transports en commun efficaces et des services de proximité dans les milieux de vie. »

L’urbaniste Louis-Benoit L’Italien-Bruneau, qui a signé récemment le texte « Montréal ne sera jamais une ville de chars » dans notre section Débats, est plus enthousiaste.

« C’est une approche qui détonne, positivement, des méthodes d’intervention traditionnelles sur le territoire, dit-il. Ça s’inscrit dans un courant urbanistique nouveau, c’est mesurable et ça répond à un besoin, qui est celui de récompenser les bons comportements. En plus de laisser aux individus la possibilité et la responsabilité de chercher et surtout de participer à la solution. »

De son côté, Suzanne Lareau, à la tête de Vélo Québec pour encore quelques mois (elle a annoncé qu’elle quitterait ses fonctions à la fin de l’année), trouve l’idée « sympathique », mais estime qu’il y a d’autres projets plus prometteurs pour atteindre les mêmes objectifs. Un exemple ? L’allocation kilométrique en France, répond-elle.

Des employeurs offrent une allocation à leurs employés qui viennent travailler à vélo plutôt qu’en auto. Une pratique qui existe aussi ici dans quelques entreprises, dont Vélo Québec.

« C’est une petite allocation qui est symbolique, explique Mme Lareau. Cette année, elle est montée à 15 $ par mois. Mais les employés qui se déplacent à pied, à vélo et en transport collectif, on leur donne 15 $ par mois et on donne le montant une fois l’année complétée. Ça fait 15 ans qu’on a fait ça. C’est des petits incitatifs, mais quand tu te retrouves avec 180 $ à la fin de l’année, ça paye ta mise au point annuelle ou deux mois de ta carte Opus. Ça fait partie des moyens qu’on suggère aux entreprises. »

Mais la première raison qui fait que les gens ne se déplacent pas en vélo en ville pour aller travailler, c’est qu’ils ne se sentent pas en sécurité, ajoute Suzanne Lareau.

« Et pour ça, ça prend des aménagements qui vont faire que les cyclistes vont se sentir en sécurité. Quand tu fais des aménagements, les cyclistes arrivent. »

Le New Jersey veut interdire les sacs à usage unique

L’État du New Jersey a voté, le 24 septembre dernier, l’interdiction des sacs à usage unique, en plastique ou en papier, une première aux États-Unis, où la pandémie de coronavirus a récemment fait augmenter l’utilisation des sacs jetables. Le texte doit encore être ratifié par le gouverneur démocrate Phil Murphy, qui a indiqué être favorable au projet. Après un délai de grâce de 18 mois, aucun commerce ne pourra distribuer de sacs en plastique, à quelques exceptions près, notamment les emballages plastiques pour de la viande crue, des fruits ou des légumes. Quant aux sacs en papier, très populaires aux États-Unis, ils seront interdits dans toutes les épiceries et tous les supermarchés d’une superficie d’au moins 230 m2. Cette loi fait contraste avec celle adoptée en 2015 au Missouri, qui empêche les municipalités de l’État d’interdire les sacs en plastique.

— Agence France-Presse

Un outil pour suivre les rejets d’eaux usées au Québec

Les Québécois pourront désormais être mieux informés des rejets d’eaux usées dans les cours d’eau de la province. La Fondation Rivières a réalisé une carte interactive des déversements d’égout non traités au Québec, en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal, basée sur les données du ministère de l’Environnement. « Pour la première fois, le citoyen peut avoir une idée de l’ampleur des dégâts causés à la rivière de sa municipalité, estime le directeur général de l’organisme, André Bélanger. Des déversements d’eaux usées, il y en a partout et tous les jours ! La population doit savoir où se situent les quelque 60 000 déversements d’eaux usées non traitées par année et l’évolution dans chaque municipalité. » Cet outil simple permettra au citoyen d’observer l’ampleur des déversements d’eaux d’égout dans sa municipalité d’une année à l’autre et de faire des comparaisons avec les autres municipalités ; il permettra également de cibler les municipalités où la situation est plus grave.

— La Presse Canadienne

Deux bélugas retrouvent la liberté en Islande

Après des années de captivité dans un aquarium en Chine, deux bélugas ont retrouvé la semi-liberté dans un sanctuaire marin destiné aux cétacés en Islande, ont annoncé lundi les responsables de leur transfert, entamé il y a plus d’un an. Après six semaines dans des enclos du sanctuaire marin de la baie de Klettsvik, sur la côte sud de l’Islande, Petite blanche et Petite grise, deux femelles de 900 kg chacune mesurant quatre mètres de long, peuvent désormais nager librement dans une baie d’un peu plus de 30 000 mètres carrés, connue pour avoir déjà accueilli l’orque Keiko, du film Sauvez Willy, entre 1998 et 2002. « Nous les habituons progressivement à la baie, par petites étapes, mais c’était incroyable de les voir nager ensemble et plonger au milieu de la flore et de la faune de la baie pour la première fois. Ça nous a montré que Petite grise et Petite blanche appréciaient d’être de retour dans la mer », a commenté dans un communiqué le directeur de l’association qui pilote le sanctuaire, Sea Life Trust.

— Agence France-Presse

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