Shopify

Dans notre texte « Shopify exclut le Québec », publié vendredi, il était écrit que Shopify n’avait pas répondu aux messages de La Presse. Or, la porte-parole Sheryl So nous a bien fait parvenir le commentaire suivant : « Une émission d’actions comme celle-ci se réalise dans une très courte période de temps entre son annonce et sa clôture de telle sorte que le nombre de participants et l’emplacement géographique sont limités. » Nos excuses.

Les transporteurs régionaux victimes du confinement

Forcés à l’arrêt depuis la fin mars par la chute brutale de leur clientèle, les transporteurs régionaux par autocar hésitent à relancer leurs activités, même partiellement, en dépit du déconfinement progressif qui s’effectue dans les régions.

« Nous surveillons deux conditions principales pour préciser notre planification de redémarrage de nos liaisons interurbaines. D’une part, quelles sont la teneur et l’ampleur des mesures sanitaires que nous devrons mettre en place ? D’autre part, quelle sera la demande des clients-voyageurs au fur et à mesure du déconfinement par région ? », indique Pierre-Paul Pharand, président du groupe Keolis et de sa filiale Orléans Express, qui dessert la liaison Montréal-Québec ainsi que l’est du Québec et la Gaspésie.

« Par exemple, si la mesure sanitaire de distanciation physique [de deux mètres] est imposée à bord des autocars, ça voudrait dire qu’on serait limité au quart seulement de leur capacité, soit 12 passagers sur 52 sièges. C’est impensable de redémarrer de façon viable sous cette condition », explique le président de Keolis, en entretien avec La Presse.

« Par contre, si on nous permet de fonctionner à demi-capacité, soit environ 25 passagers par trajet, un redémarrage serait envisageable, à commencer par notre ligne principale Montréal-Québec. Mais pourvu que les clients soient aussi de retour, ce qui demeure très imprécis en fonction du déconfinement entre les régions. »

— Pierre-Paul Pharand, président du groupe Keolis

D’ailleurs, après l’annonce, jeudi, d’un autre report au 25 mai du déconfinement des commerces à Montréal, la direction de Keolis a indiqué à La Presse qu’elle repoussait « autour du 1er juin » son plan de relance graduelle des activités de sa filiale Orléans Express.

Entre-temps, Keolis est du nombre des sept principaux autocaristes régionaux au Québec qui soumettront au début de la semaine prochaine un « plan de relance » de leurs activités au ministère des Transports du Québec.

« Le secteur de transport par autocar en région sortait à peine la tête de l’eau avant cette crise de pandémie. C’est sûr que ça va prendre un coup de main pour relancer ces activités », estime Martin Bureau, directeur général adjoint à la Fédération des transporteurs par autobus du Québec.

Parmi les principales préoccupations des transporteurs, au-delà des normes sanitaires d’exploitation, M. Bureau fait état du rétablissement du principe d’interfinancement parmi les types de trajets des transporteurs.

« C’est ce qui leur permettait de compenser les déficits habituels de trajets moins achalandés en région avec les profits de leurs trajets interurbains principaux. Mais quand tout est arrêté, même les gros trajets les plus achalandés, c’est la viabilité même de la plupart des trajets en région éloignée qui est gravement compromise », indique M. Bureau.

Tant que Montréal reste confiné...

Un exemple de ce dilemme ? Chez le transporteur Intercar de Jonquière, qui dessert le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, le président Hugo Gilbert indique qu’il pourrait être prêt à relancer sa principale liaison entre Québec et Chicoutimi, « mais après qu’Orléans Express aura reparti son Québec-Montréal parce que ça nous fournit beaucoup de passagers en correspondance. »

En contrepartie, le président d’Intercar demeure dans l’incertitude totale à propos de la relance des trajets en région éloignée, notamment la Côte-Nord et le Lac-Saint-Jean.

« Je ne vois pas comment on pourrait repartir ces trajets déjà très difficiles financièrement sans une forme d’aide additionnelle, pendant au moins 12 mois, de la part des autorités gouvernementales en transport régional », indique Hugo Gilbert.

Le transport interrégional par autocar au Québec

Sept transporteurs avec des permis de liaisons interurbaines et interrégionales, qui regroupent 700 employés et 110 autocars en exploitation.

• Orléans Express/Keolis (Montréal-Québec, Gaspésie)

• Limocar/Transdev (Estrie)

• Intercar (Saguenay, Lac-Saint-Jean, Côte-Nord)

• Autobus Maheu (Abitibi)

• Autobus Galland (Laurentides)

• Autobus Breton (Chaudière-Appalaches)

• Greyhound Canada (Montréal-Ottawa/Toronto)

Source : Fédération des transporteurs par autobus du Québec

Le covoiturage interurbain réduit à l’essentiel

À l’instar des transporteurs par autocar, les entreprises de covoiturage interurbain comme la Montréalaise Amigo Express ont été frappées de plein fouet par les restrictions sur les déplacements de personnes imposées par la lutte contre la pandémie. « Notre volume d’activités est tombé presque à zéro depuis la fin mars. Ce qui nous a forcés à mettre à pied nos 25 employés, sauf 2 qui sont en télétravail au service à la clientèle », déplore Marc-Olivier Vachon, PDG et fondateur d’Amigo Express. Le covoiturage interurbain a obtenu une permission de « service essentiel » de la part des autorités québécoises en transport de personnes. Néanmoins, on fait état chez Amigo Express d’un taux d’activité atrophié à seulement 150 trajets par semaine parmi ses 660 000 membres, comparativement à 8000 par semaine avant la pandémie. Cela dit, Marc-Olivier Vachon croit à la capacité d’Amigo Express d’endurer cette crise sans précédent, du moins pendant un certain temps. Entre-temps, il dit veiller à informer les membres d’Amigo Express de l’évolution des mesures sanitaires concernant le covoiturage et les déplacements interrégionaux. « Nous sommes très contents d’avoir pu maintenir un minimum d’activité en tant que “service essentiel” pendant cette crise de la pandémie. Mais ça dépend aussi du bon jugement de nos membres dans le respect et l’application des précautions sanitaires lors des trajets de covoiturage. »

— Martin Vallières, La Presse

Rectificatif

Boralex

Dans l’article intitulé « La crise épargne Boralex… et la fait épargner », il aurait fallu lire que l’entreprise a actuellement une puissance installée de 2040 mégawatts et vise 2800 mégawatts en 2023. Nos excuses.

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