Martine Biron à la CAQ

Une démission préalable aurait été adéquate

Le passage en politique de Martine Biron est gênant, troublant. C’est toute l’objectivité de la journaliste qui est remise en question, de même que son intégrité.

Comment aurait-elle pu éviter l’avalanche de réactions soulevée par sa candidature pour le parti au pouvoir ? Elle aurait dû démissionner de son poste de journaliste, prendre une pause d’une durée raisonnable et s’éloigner du milieu politique et parlementaire qui était en quelque sorte son terrain de jeu. Cette distance aurait été saine et aurait préservé sa crédibilité.

Or, elle a plutôt continué de côtoyer le milieu politique, accueillant les confidences des uns et des autres, sans gêne, sans retenue.

Comme journaliste, il n’y a peut-être pas de code d’éthique spécifiant quel délai est adéquat entre sa profession de journaliste politique et sa candidature pour un parti politique, mais l’éthique personnelle aurait dû lui servir de guide.

Est-ce à dire que Martine Biron ne possède pas d’éthique personnelle, pas de jugement critique ? Qu’elle ne se soucie pas de l’intégrité qu’elle se doit d’avoir envers le public ? Envers ses collègues ? Car là, c’est toute la profession de journaliste qui est sur la sellette.

La question se pose : est-ce que l’opportunisme a joué dans ses choix, dans son agir ?

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec se doit de se pencher sur la question du passage de la profession à la politique. Elle se doit de mettre des règles claires qui guideront les actions de tous les journalistes qui seraient tentés de faire le saut en politique.

Certes, le cas de Martine Biron n’est pas unique, c’est une tendance que nous observons depuis plusieurs années. Il semble qu’il y ait des atomes crochus entre la profession de journaliste et la politique, la connaissance du public en fait un choix attrayant.

Souhaitons que la crédibilité de Martine Biron comme candidate et, qui sait, future ministre du gouvernement ne soit pas entachée par ce passage abrupt d’une journaliste appréciée et crédible à une carrière politique basée sur l’opportunisme, tant du parti politique qui l’accueille que de la journaliste elle-même.

C’est à suivre.

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