Conseil municipal

Dépassements de coûts et inquiétude immobilière à l’ordre du jour

Le garage Bellechasse coûtera plus de deux fois plus cher

Le garage à autobus Bellechasse de la Société de transport de Montréal (STM) devrait finalement coûter 584 millions, plus de deux fois plus cher que prévu.

La société demande ces jours-ci aux élus montréalais de l’autoriser à emprunter des centaines de millions supplémentaires afin de financer le projet, qui est passé d’un bâtiment traditionnel à un bâtiment souterrain en 2018.

« Le nouveau concept souterrain a amené des coûts supplémentaires non prévus, en raison des conditions de sols non détectées par nos professionnels, ce qui a entraîné des travaux majeurs de consolidation et de reconstruction du roc, a indiqué la STM dans sa présentation aux élus. Ces travaux sont nécessaires afin d’assurer une assise sécuritaire et pérenne. »

Fin octobre, La Presse avait révélé que la STM s’attendait à une facture qui atteindrait « entre 525 millions et 600 millions », avec une livraison repoussée à l’été 2024.

Lundi, au conseil municipal, le président de la STM a défendu le travail de l’organisation.

« Le shale étant friable, ça a amené des défis techniques considérables supplémentaires, a affirmé Éric Alan Caldwell. Ce centre-là est essentiel et sa capacité d’accueil n’a pas été revue quand on est passé d’un centre aérien à un centre souterrain. »

La Ville inquiète pour le communautaire

L’administration Plante s’inquiète pour le secteur communautaire après la mise en vente de plusieurs bâtiments du centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) actuellement loués à de tels groupes.

La Presse a révélé lundi matin que l’organisation comptait vendre sept de ces bâtiments « excédentaires » et espère en tirer 28 millions : « nous ne sommes pas des gestionnaires immobiliers », explique le CSSDM.

L’administration municipale craint toutefois que les dizaines d’organismes actuellement logés dans ces bâtiments ne soient « fragilisés » ou soient même obligés de fermer leurs portes. Lundi, elle a demandé à Québec d’agir pour s’assurer que ce ne soit pas le cas.

« La réussite scolaire de nos enfants ne s’arrête pas aux quatre murs d’une école », a fait valoir Laurence Lavigne-Lalonde, mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, devant le conseil municipal.

Elle a souligné que le milieu communautaire contribuait aussi aux objectifs du CSSDM. « Si un jeune a faim, s’il vit des difficultés à la maison […], il n’aura pas la tête à l’école. »

« Je pense que j’ai des collègues partout dans Montréal qui partagent mon stress suite à l’article de [lundi] matin », a-t-elle ajouté.

La motion de l’administration demande au gouvernement du Québec de s’assurer que chaque organisme communautaire soit relocalisé avant qu’un bâtiment du CSSDM qui l’abrite ne soit vendu.

Le conseil municipal a voté à l’unanimité en faveur de la motion.

Usines de compost : le conflit commercial perdure

Le conflit commercial qui a paralysé les chantiers des deux centres de traitement du compost de Montréal n’est toujours pas réglé, quatre mois plus tard, a révélé lundi l’administration Plante.

Selon la Ville de Montréal, la construction de l’usine de biométhanisation de Montréal-Est et de l’usine de compost de Saint-Laurent prend du retard en raison d’un conflit entre le maître d’œuvre des projets (Veolia) et son sous-traitant (EBC).

Les ouvriers d’EBC ont complètement déserté les chantiers l’été dernier. En octobre, la Ville de Montréal a annoncé que des travaux accessoires et d’hivernation des chantiers étaient en cours, mais que les projets eux-mêmes étaient toujours bloqués.

« Il y a un litige entre l’adjudicataire et son principal sous-traitant. Ce sont des dossiers complexes, on l’entend », a dit Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement de l’administration Plante. « On exhorte Veolia […] à s’entendre avec son principal sous-traitant pour que nous ne soyons pas pris en otage dans ce litige privé. »

Elle était questionnée par Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent. « Comment être certain que les Montréalais n’auront pas à payer encore et encore pour les nouveaux retards ? », s’est-il demandé.

L’usine de Saint-Laurent est terminée à 90 %, alors que l’usine de Montréal-Est l’est à 60 %.

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