Vaccins contre la COVID-19

De bonnes nouvelles sur les variants

Des chercheurs montréalais ont noté une réponse immunitaire éclipsée jusqu’ici

Les vaccins contre la COVID-19 ont d’excellentes chances d’être efficaces contre les variants, selon une étude montréalaise. Des chercheurs du CHUM ont observé que la protection conférée par une dose de vaccin sur des patients montréalais est due à des phénomènes immunitaires qui ne sont pas mesurés dans les études inquiétantes publiées jusqu’à maintenant sur les vaccins et les variants.

La plupart des études sur l’efficacité des vaccins se penchent sur la capacité des anticorps qu’ils génèrent à « neutraliser » le SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19. Mais les anticorps ne font pas qu’attaquer directement les pathogènes.

« Ils peuvent aussi appeler à l’aide d’autres mécanismes du système immunitaire », explique Andrés Finzi, du Centre de recherche du CHUM, qui est l’auteur principal de l’étude mise en ligne jeudi sur le site de prépublication scientifique BioRxiv. « On appelle cela la réponse effectrice médiée par les anticorps. Nous observons qu’un des types de réponses effectrices, ADCC [cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps], survient dès la première dose. » Cette « cytotoxicité » implique d’autres cellules que les anticorps, qui attaquent les pathogènes que leur désignent ces derniers.

L’étude de M. Finzi, qui portait sur 32 soignants vaccinés à Montréal avec une dose de vaccin Pfizer, est intéressante parce que la moitié d’entre eux avaient déjà eu la COVID-19 et donc avaient des anticorps.

Trois semaines après cette première dose, ces derniers avaient des anticorps capables de neutraliser le SARS-CoV-2, mais pas les soignants « naïfs », qui n’avaient pas eu la COVID-19. Par contre, tout le monde a eu une capacité de lutter contre le SARS-CoV-2 par ADCC.

M. Finzi étudie maintenant une autre réponse effectrice générée par les vaccins, ADCP ou « phagocytose cellulaire dépendante des anticorps ». Comme l’ADCC, cette « phagocytose » implique d’autres cellules que les anticorps, qui attaquent les pathogènes que leur désignent ces derniers.

« On observait déjà en mai que chez les patients guéris, seulement 60 % avaient des anticorps neutralisants, dit M. Finzi. Je me suis tout de suite dit que les 40 % restants avaient tout de même guéri, donc qu’il devait y avoir un autre phénomène pour lutter contre le SARS-CoV-2. Nous ne sommes pas les premiers à l’observer, mais les premiers à le crier sur les toits. »

Cette proportion relativement faible d’anticorps neutralisants avait au départ inquiété les chercheurs, qui craignaient que cela signifie que l’immunité générée par une infection ne dure pas longtemps.

Le variant britannique

L’étude de BioRxiv montre aussi que chez les soignants préalablement infectés ayant reçu une dose du vaccin de Pfizer, ce qui semble correspondre à deux doses pour les patients « naïfs », il y a une bonne capacité de neutralisation contre le variant britannique et contre une mutation « problématique pour les vaccins » du variant sud-africain.

« Je pense qu’il faut être vigilant mais pas alarmiste à propos des variants et des vaccins, dit M. Finzi. Je suis le leader d’un groupe de surveillance des variants au Québec, alors je ne veux pas minimiser le problème qu’ils posent. »

M. Finzi étudie maintenant d’autres mutations liées aux variants sud-africain, brésilien et new-yorkais, ainsi que les réponses effectrices ADCC et ADCP pour ces mutations. « Si j’avais à prédire, on s’attend à une bonne réponse. Mais il faut le tester avant ! »

Nouveaux médicaments

Les chercheurs du CHUM ont identifié chez un patient à la capacité neutralisante très élevée des anticorps très prometteurs qui pourraient être utilisés pour générer des médicaments. Ces anticorps sont actuellement étudiés par Immune Biosolutions, une société de Sherbrooke qui a reçu mardi dernier une subvention fédérale de 13 millions dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.

Le SRAS de 2003

L’étude de BioRxiv a aussi testé la capacité du vaccin de Pfizer à combattre d’autres coronavirus, notamment le SARS-CoV-1 responsable du SRAS en 2003, celui qui est responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et deux coronavirus responsables de rhumes. « Il y a une bonne capacité de neutralisation contre le SARS-CoV-1 et un coronavirus du rhume, dit M. Finzi. Ça montre que l’action du vaccin est assez large. » Pour le SARS-CoV-1, cette capacité de neutralisation apparaissait chez les soignants ayant déjà eu la COVID-19, pas chez les patients « naïfs ».

En chiffres

200

Nombre de virus responsables des rhumes

26 %

Pourcentage de rhumes causés par l’un ou l’autre de quatre coronavirus

De 4 à 6

Nombre de rhumes dont souffre chaque année un adulte

Sources : British Medical Journal, Canadian Family Physician

Montréal

Quatre arrestations lors d’une manifestation contre les règles sanitaires

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à l’arrestation de quatre personnes lors d’une manifestation contre les mesures sanitaires qui s’est déroulée samedi après-midi au centre-ville de Montréal.

« La manifestation s’est très bien déroulée », a indiqué plus tôt en soirée le porte-parole du SPVM Jean-Pierre Brabant. Le dernier bilan du corps de police fait état de quatre arrestations, soit deux pour agressions armées contre des policiers, une pour voies de fait et une autre pour entrave au travail des policiers.

Le porte-parole du SPVM n’a pas précisé le type d’arme utilisé, mais il a indiqué qu’il s’agissait « de projectiles lancés sur les policiers ».

Une cinquième personne a aussi été arrêtée dans la journée, cette fois en lien avec une agression armée qu’elle aurait commise contre des policiers à la marche des Insoumis, samedi dernier.

Par ailleurs, le SPVM confirme que 51 contraventions de 1550 $ pour non-respect de l’obligation du port du masque ont été remises. Un rapport d’infraction pour une récidive en lien avec le port du masque a aussi été déposé auprès du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Aucun policier n’a été blessé au cours de cette manifestation et les personnes arrêtées ont été transportées en centre de détention où elles doivent être interrogées par des enquêteurs.

La manifestation s’est terminée vers 16 h 30 à la place des Festivals, selon le SPVM, qui n’a pas fourni d’estimation quant au nombre de personnes présentes.

— Avec La Presse Canadienne

Laval

Trois pêcheurs secourus sur un bloc de glace à la dérive

Une opération de sauvetage s’est déroulée samedi après-midi, sur la rivière des Prairies, pour venir en aide à trois pêcheurs et un chien demeurés coincés sur une plaque de glace à la dérive. L’incident s’est déroulé tout près de la rue de Limoges, près du pont de l’Autoroute 25. Des équipes du Service de sécurité incendie de Laval, ont été dépêchées vers 15 h, après que des signalements eurent été faits au 911. Plus de peur que de mal dans cette affaire, puisque les trois personnes ont finalement été secourues en fin d’après-midi, et sont toutes saines et sauves, tout comme le chien. Selon le chef aux opérations des pompiers de Laval, Vincent Mercier, le bloc de glace faisait environ 100 m de large sur 30 m de long, ce qui a permis aux pêcheurs de rester en dehors des eaux malgré le courant « qui est très fort dans ce secteur ». « On rappelle aux gens de ne pas s’engager sur la glace. Présentement, c’est très dangereux », a-t-il prévenu.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Montréal

Tentative de meurtre sur le Plateau Mont-Royal

Un homme de 26 ans a été atteint par au moins un projectile d’arme à feu, samedi après-midi sur le Plateau Mont-Royal, alors qu’il se trouvait dans son véhicule. Le Service de police de la Ville de Montréal a ouvert une enquête et traite le dossier comme une tentative de meurtre. « La victime est connue de nos services, mais ne collabore pas à l’enquête ou avec les policiers. Elle n’a fourni aucune information pertinente », a déploré l’agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du corps policier montréalais. L’homme a été transporté dans un centre hospitalier, samedi, mais on ne craint pas pour sa vie. Il était conscient lors de son transport en ambulance, ont précisé les autorités. Aucun suspect n’a jusqu’ici été interpellé dans cette affaire. Les faits se sont produits sur l’avenue du Mont-Royal, entre les rues Messier et Parthenais. L’escouade canine du SPVM avait été demandée sur les lieux, samedi, pour faire du ratissage et recueillir plus d’indices.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Éducation collégiale

Le chef du PQ s’oppose au retrait d’un cours d’histoire

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon refuse vivement que l’histoire « soit enseignée à moitié ». Sur les recommandations d’un comité d’experts, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, prévoit de retirer le cours collégial d’initiation à l’histoire de la civilisation occidentale du programme de sciences humaines, en 2023. Pour le chef péquiste, il s’agit d’un « nivellement vers le bas » provoqué par « l’humeur du moment ». Le cours couvre la période de l’Antiquité au Moyen Âge, en passant par les philosophes de la pensée rationnelle, la République romaine et le christianisme. La réforme du programme des sciences humaines, dont la mouture a été présentée aux enseignants des 48 cégeps du Québec l’été dernier, le remplacera par un cours sur l’histoire du monde, du XVe siècle à aujourd’hui. Une aberration, selon M. Plamondon. Il implore la ministre de revenir sur sa décision et de rétablir le cours dans son entièreté, quitte à diviser la matière en deux cours sur deux sessions.

— Léa Carrier, La Presse

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