Génie

Survol chiffré de l’ingénierie québécoise

La profession d’ingénieur continue d’attirer des étudiants, mais elle attire un nombre grandissant d’étudiantes. Et si le nombre de diplômés continue d’augmenter, la demande est si grande que la main-d’œuvre pourrait continuer à poser des enjeux de rareté. Survol en chiffres du génie québécois.

Une profession qui progresse

Le génie québécois compte 75 868 professionnels, selon des chiffres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), un nombre qui a progressé en moyenne au rythme de 2,9 % par année au cours de la dernière décennie et demie. Dans la province, le génie représente 1,6 % de l’emploi total, un pourcentage légèrement plus faible qu’au pays dans l’ensemble (1,7 %) ou encore qu’aux États-Unis (1,7 %), et sensiblement plus faible qu’au Japon (3,1 %), en France (2,3 %) ou en Suède (2,2 %). En ce qui a trait aux domaines de pratique, les ingénieurs du Québec sont employés pour la plus grande part en génie industriel et manufacturier (22 %), en génie civil (19 %), en génie du bâtiment (13 %) et en génie électrique (12 %).

Avec plus de femmes

On compte actuellement 15 % de femmes et 85 % d’hommes en génie au Québec. Chez les candidats et candidates à la profession, le terme qui remplace l’ancien titre d’ingénieur junior, on compte toutefois 22 % de femmes et 78 % d’hommes, un signe que la place des femmes est appelée à progresser dans les années à venir. La proportion de femmes au sein de la profession a d’ailleurs beaucoup évolué au cours des dernières décennies : de 4 % en 1990, celle-ci est passée à 9 % en 2000 avant d’atteindre 15 % aujourd’hui.

Et plus de diplômés

Le nombre de diplômés en génie est en augmentation au Québec. La croissance annuelle moyenne de diplômés dans la profession a été de 5 % entre 2016 et 2020, alors que le nombre total de diplômés a dépassé la barre des 9000 en 2020. De ce nombre, 40 % étudiaient aux 2e et 3e cycles. Une proportion similaire des étudiants en génie (40,4 %) ont la fibre entrepreneuriale parce qu’ils prévoient de se lancer en affaires au cours des 10 prochaines années. Alors que les immigrants composent près de 25 % de la profession dans la province, soit deux fois plus que leur proportion dans l’ensemble de la population, 35 % des diplômés sont des immigrants.

Mais toujours pas assez

L’industrie a de grands besoins de main-d’œuvre. L’offre d’ingénieurs sur la période de 2019 à 2030 est par exemple projetée à 50 500 individus. Comme les besoins au cours de la même période sont estimés à 51 300, le défi de la rareté de main-d’œuvre pourrait se poursuivre pendant des années encore. Le déficit prévu sera particulièrement notable en génie informatique et logiciel (19 %), en génie électrique (21 %) et en génie chimique (9 %). Dans un contexte où 1000 départs à la retraite sont prévus par année, l’offre d’ingénieurs proviendra principalement des diplômés universitaires et des immigrants.

Les chiffres inclus dans ce texte proviennent tous de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

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